dimanche 24 avril 2011

Un marathon crève-coeur !



Sports - Canadien
Écrit par Martin Leclerc   
Samedi, 23 avril 2011 23:05
Mise à jour le Dimanche, 24 avril 2011 00:27

Il fallait bien qu’une des deux équipes finisse par en remporter une à domicile. Les Bruins sont parvenus à le faire samedi soir à Boston, mais ils ont dû disputer un marathon pour y parvenir. Nathan Horton a marqué en deuxième période de prolongation pour infliger une cruelle défaite de 2 à 1 au Canadien. Les Bruins ont ainsi  pris une avance de 3 à 2 dans cette palpitante série quart-de-finale de l’Est.

Il aura fallu 100 tirs et 89 minutes de jeu pour faire un maître dans ce match. Et ce fameux 100e tir, Horton l’a dirigé dans une cage à demi-déserte. Andrew Ference a effectué un lancer des poignets de la pointe qui a bondi sur la palette de l’attaquant des Bruins après avoir touché une jambière de Carey Price. Horton n’a eu qu’à pousser le disque dans le filet.

« Nous avons eu nos chances. Ce fut un grand match et nos joueurs se sont battus jusqu'à la fin, a fait valoir Jacques Martin, visiblement déçu. Notre équipe a fait preuve de détermination et de persévérance. Nous devrons nous regrouper au cours des prochains jours et être prêts pour le match de mardi. »

« C’est une défaite qui fait mal mais nous ne pouvons rien y changer. Nous méritions pourtant cette victoire. Nous avions fait tout ce qu’il fallait pour l’emporter », a commenté Price aux journalistes qui l’entouraient après la rencontre.

C’est Milan Lucic, le fantôme des Bruins dans cette série, qui a été à l’origine du but vainqueur. Il s’agissait de son premier point des éliminatoires.

Quelques instants avant le but de la victoire, Tim Thomas avait signé un arrêt divin face à Brian Gionta, qui s’était fait servir une passe parfaite de Travis Moen, sur un 2-contre-1, alors qu’il fonçait au filet.

« Je croyais que Moen allait avoir une échappée et la situation s'est transformée en attaque à 2 contre 1. J'ai eu juste assez de puissance pour effectuer ma poussée et réussir mon déplacement pour stopper Gionta, a expliqué Thomas. Je n'ai fait que mon travail. »


Les deux autres plus gros arrêts des Bruins dans cette rencontre, ironiquement, avaient été signés par des coéquipiers de Thomas.

Durant la première période de prolongation, c’est Mike Cammalleri s’était retrouvé seul avec la rondelle devant le filet des Bruins. Son tir avait toutefois heurté Zdeno Chara, posté dans la zone du gardien.

Une situation semblable est aussi survenue au premier engagement.

Lorsqu'il évoluait dans la Ligue américaine dans l’organisation du Canadien, Michael Ryder avait l’habitude d’emprunter la mitaine et le bouclier du gardien Éric Fichaud pour s’amuser à la fin des séances d’entraînement. Eh bien ce petit jeu lui a rapporté gros, samedi soir, car c’est lui qui a effectué le plus gros arrêt de la partie !

Au milieu du premier engagement, Tomas Plekanec s’était alors retrouvé exactement dans la même position, cette fois devant Ryder, qui s’est improvisé gardien parce que Tim Thomas était hors-position. Plekanec a tenté de le surprendre en soulevant la rondelle mais Ryder a réalisé un superbe arrête du gant droit.
Plekanec rêvera sans doute longtemps à cette occasion ratée.

« Ce sont les séries éliminatoires. Il faut faire tout ce qui est possible pour empêcher l'adversaire de marquer », a commenté Patrice Bergeron.

Price génial
Alors que les deux formations se trouvaient à égalité 0-0 au début de la troisième période, les Bruins ont déployé toute leur artillerie, bombardant Carey Price de tous les côtés. Mais la défense du CH, privée des services de James Wisniewski (qui était resté au vestiaire pour soigner une blessure), a soudainement paru surchargée, incapable de reprendre le contrôle de sa zone.

À 4 minutes 33 secondes, c’est Brad Marchand qui s’est emparé du disque à la gauche de Price et qui l'a refilé à Patrice Bergeron du côté opposé. Bergeron a raté son tir et la rondelle est apparue sur le bâton de Marchand, seul devant un filet vide. Le Canadien semblait alors presque acculé au pied du mur. L’attaque montréalaise n’avait jamais été muselée de la sorte depuis le début de la série.

Mais le Canadien a repris vie de belle façon et le troisième trio du CH est venu à la rescousse alors qu’il ne restait que six minutes à écouler.
Mathieu Darche a foncé derrière le filet de Thomas pour remporter sa bataille pour la possession du disque, qu’il a tout de suite remis dans l’enclave. Tirant sur réception, Jeff Halpern n’a pas raté sa chance, replaçant du même coup des deux équipes devant une page blanche.

Jeu de patience
C’était la toute première fois dans cette 33e série Canadien-Bruins qu’aucun but rapide ne venait empêcher l’une des deux formations de pratiquer son style hermétique. On a donc assisté à un duel digne de Claude Julien et Jacques Martin : un jeu de patience dans lequel le premier à commettre une erreur se retrouve souvent du côté des perdants.

Au deuxième tiers, le CH et les Bruins ont particulièrement resserré leur défense. Le Tricolore n’a récolté qu’une chance de marquer (Ryan White), comparativement à cinq pour les Bruins.

Contrairement à Tim Thomas, Carey Price a eu à se signaler à plusieurs reprises, notamment contre Patrice Bergeron et Mark Recchi dans les premières minutes de l’engagement. Deux arrêts successifs, à bout portant, qui ont permis au Canadien de garder la tête hors de l’eau.

Les deux équipes avaient bouclé les 20 premières minutes de jeu avec six chances de marquer chacune. Carey Price s’était particulièrement illustré devant Mark Recchi, qui a reçu une passe dans l’enclave alors qu’il avait été totalement oublié par la défense du CH.

Grands favoris au début de cette série pour l’emporter sur le Canadien, les Bruins pourront-ils finir le travail mardi soir au Centre Bell ? Ce sera probablement fort difficile. Les hommes de Jacques Martin ont une grande qualité : ils forment l’une des équipes les plus constantes de la LNH. C’est pourquoi ils n’ont jamais perdu quatre matchs de suite cette saison.

« Cette défaite n'est pas la fin du monde, a calmement rappelé Hal Gill. Nous aurions pu marquer ce but et ce serait nous en ce moment qui serions au sommet du monde. Nous n'avons qu'à remporter le prochain match à la maison et tout sera bien correct. »

• Les blessures ont joué un rôle dans ce match. James Wisniewski, qui connaissait un match difficile, a rapidement baissé pavillon en raison d'une blessure. Il s'est absenté longuement avant de revenir brièvement au jeu en prolongation.

• David Desharnais a aussi subi une blessure (vraisemblablement à une jambe) en fin de rencontre. Il n'a pu prendre part à la deuxième période de prolongation.

• Le Canadien est rentré à Montréal immédiatement après la rencontre.