dimanche 24 juillet 2011

Pierre Gauthier sait ce que vaut Josh Gorges

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/07/20110722-014222.html


Quelle est la valeur de Josh Gorges sur le marché ? J’imagine que Pierre Gauthier en a une petite idée.

 
En tous les cas, on peut dire que les Sabres de Buffalo ont laissé filtrer un indice en octroyant une entente de quatre ans au défenseur Andrej Sekera, un contrat de 11 M$.
Donc, un peu plus de 2,6 M$ par saison.
 
Bon, considérant que Gorges est un joueur qui a pris la place qui lui revenait dans le vestiaire, considérant qu’il a gagné le respect de ses coéquipiers par ses actions et son sens du devoir, peut-on parler d’une entente de 3 M$ par saison ?
 
C’est le chiffre avancé.
 
On admettra que c’est beaucoup de sous pour un joueur qui n’exerce aucun impact en attaque. Par contre, il compense cette lacune par son leadership et sa ténacité dans les situations critiques. Alors pourquoi Gauthier tarde-t-il à résoudre le dossier ?
Il avait possiblement d’autres priorités.
Il connaît les enjeux.
Il connaît la position du clan Gorges.
Pourquoi alors précipiter les négociations ?
 
Laissons le marché se prononcer et ensuite faire des comparaisons surtout si Gauthier croit que les demandes de Gorges sont nettement plus élevées qu’il l’avait prévu.
 
À la limite
 
Par conséquent, comme le veut le jeu des négociations, on va se rendre jusqu’à la limite. On constate ce phénomène partout à travers la ligue.
 
Parmi les joueurs qui avaient soumis leur cas à l’arbitrage, la plupart ont signé des ententes tout juste avant leur rendez-vous avec le juge.
 
Seul Chris Campoli a obtenu un jugement de l’arbitre mais c’était voulu ainsi puisque les Blackhawks de Chicago avaient signifié au défenseur que ses services n’étaient plus requis à Chicago.
 
À moins d’un revirement inattendu, il serait étonnant que le salaire de Gorges soit déterminé par un arbitre. Si c’était le cas, Gorges pourrait signer un contrat d’un an ou de deux ans. Ensuite, il profiterait de l’autonomie complète.
 
Le Canadien, de son côté, pourrait toujours refuser d’accorder à Gorges le salaire déterminé par l’arbitre et le défenseur deviendrait sur-le-champ, joueur autonome sans restriction.
 
Mais Gauthier n’aurait rien à gagner avec un tel scénario.
 
Price et Subban
 
Cependant, le directeur général est bien conscient que, la saison prochaine, il aura deux joueurs autonomes avec restriction qui exigeront des salaires importants. Carey Price et P.K. Subban représentent l’avenir de la concession. Ils sont des joueurs identifiés parmi les prochains leaders de la ligue.
 
Si Price produit des résultats aussi convaincants que l’hiver dernier, il franchira inévitablement la barrière des 5 M$. Si P.K. Subban devient une menace en supériorité numérique, profitant des passes d’Andrei Markov, lui aussi verra son salaire augmenter radicalement.
 
Les points de référence pour Subban seront évidemment les contrats que signeront Drew Doughty, des Kings de Los Angeles, Shea Weber, des Predators de Nashville et Luke Schenn, des Maple Leafs de Toronto. Mais peut-on penser que le défenseur du Canadien rejoindra le groupe des jeunes arrières étoiles de la Ligue nationale ?
Assurément.
 
Pour la saison 2012-2013, le Canadien a un peu plus de 38 M$ d’investis pour dix joueurs, sept attaquants, deux défenseurs et un gardien. Les attaquants comme Scott Gomez, Brian Gionta, Erik Cole sont tous dans la trentaine avancée. Donc, impossible de se départir de ces athlètes par le biais d’une transaction.
Les deux défenseurs sont Andrei Markov et Yannick Weber. Et le gardien est Peter Budaj.
 
Gauthier devra combler cinq à six postes en attaque, quatre à cinq postes en défense et un poste devant le filet. Price et Subban seront assurément parmi le groupe. Mais la facture, comme je le précisais, sera salée.
 
Supposons que Gorges signe une entente de plusieurs saisons à raison de 3 M$, l’investissement pour l’an prochain sera 41 M$ pour 11 joueurs. Rien ne dit que le plafond salarial sera à 64,3 M$.
 
27 M$ pour cinq attaquants
 
Pour les trois prochaines années, Gauthier devra dépenser 27 M$ pour cinq attaquants. Aucun de ces joueurs d’attaque n’offre la garantie qu’il rendra l’équipe plus productive avec le temps. C’est pourquoi chaque dollar qu’il dépense devra avoir un impact important sur l’équipe.
 
Entre-temps, il sait qu’il ne pourra échapper aux exigences du marché. S’il n’a toujours pas réagi dans le dossier de Gorges, c’est que parfois, à l’approche de la rencontre avec le juge, un joueur peut réduire ses exigences.

Comme je l’ai déjà précisé, un rendez-vous avec un arbitre n’est jamais ce qu’il y a de plus intéressant. D’un côté, vous avez un joueur et son agent qui défendent leur point alors que de l’autre côté, il y a des dirigeants d’équipe qui ne ratent pas l’occasion d’amenuiser la valeur de l’athlète.

Que fait-on de la relève?

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/07/20110724-020837.html


À moins d’une catastrophe, la nomination de Clément Jodoin au poste d’entraîneur en chef des Bulldogs de Hamilton signifie que Jacques Martin en a encore pour un bon moment derrière le banc du Canadien.

Toutefois, cette hypothèse soulève une question : qu’en est-il de la relève?

Sans vouloir manquer de respect à Jodoin, il serait extrêmement étonnant qu’il soit le prochain entraîneur du Tricolore.

Ses compétences et sa passion du hockey sont indéniables, mais il est rendu à un âge où les entraîneurs les plus durables arrivent à la fin de la route.

Le métier est plus fou et plus exigeant que jamais. Il faut avoir le coeur solide.

Aussi, quand on regarde ce qui s’est fait ailleurs à ce niveau depuis la fin de la saison, il y a lieu de se poser des questions.

Tendance ou cycle?

À part Peter DeBoer, qui a succédé à Jacques Lemaire chez les Devils du New Jersey, les cinq autres entraîneurs embauchés en seront à leur première expérience dans la Ligue nationale.

Les Stars de Dallas (Kyle Gulutzan) et le Wild du Minnesota (Mike Yeo) ont arrêté leur choix sur deux types âgés de moins de 40 ans.

Certains parlent de l’effet Boucher, mais ce genre de tendance peut être cyclique. Dans les années 1980, la mode était aux entraîneurs universitaires.

D’autres interprètent les embauches de Gulutzan et de Yeo comme des mesures économiques.

Il paraîtrait que Yeo ne toucherait qu’un salaire de 300 000 $. Si c’est le cas, ce serait moins que le salaire minimum des joueurs, qui s’élève à 500 000 $.

Pour sa part, De Boer avait 40 ans à son premier emploi dans la LNH avec les Panthers de la Floride. Il est encore jeune à 43 ans.

Les trois autres nouveaux entraîneurs, Kevin Dineen (Floride), Paul MacLean (Ottawa) et Claude Noël (Winnipeg) ont entre 47 et 55 ans.

Il leur a fallu patienter longtemps avant d’obtenir leur première chance.

La vision de Claude Noël

Dans le cas de Jodoin, on peut penser que ses liens avec Pierre Gauthier et Martin ne lui ont pas nui. Les trois hommes ont travaillé ensemble dans l’organisation des Nordiques de Québec.

Encore là, cela n’enlève rien à Jodoin. C’est une pratique courante.

Mais revenons à notre question : que fait-on de la relève ?

Quand on regarde ce qui s’est passé dans le cas de Guy Boucher, on se dit que la compétence n’a pas de prix.

Le Canadien n’avait aucun moyen de le retenir. Mais il y a d’autres entraîneurs qui poussent dans la Ligue junior majeur du Québec.

Pascal Vincent vient d’être nommé entraîneur adjoint avec les Jets de Winnipeg, sans même avoir fait les premiers pas.

Claude Noël trouvait sa feuille de route intéressante et il s’est renseigné à son sujet.

Les deux ont d’abord échangé au téléphone, puis la direction des Jets a fait venir
Vincent à Winnipeg pour le rencontrer et lui montrer l’environnement dans lequel il serait appelé à travailler.

La chimie s’est vite installée et Vincent partira bientôt avec femme et enfant pour aller vivre la grande aventure de la LNH.

Il sera intéressant de voir qui sera l’adjoint de Jodoin à Hamilton. En indiquant que la décision reviendra à l’organisation, Jodoin a ajouté que le Canadien a un plan.

Pourquoi ne souhaiterions-nous l’embauche d’un jeune entraîneur francophone de la LHJMQ ?

La relève, ça se prépare.

Vincent a dit non aux Islanders

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/07/20110724-021458.html


Un peu comme Clément Jodoin l’a fait, Pascal Vincent a joué gros dans l’attente du poste qu’il convoitait.

La différence est qu’il ne risquait pas de se retrouver chômeur puisqu’il était toujours directeur général et entraîneur en chef de l’Armada de Blainville-Boisbriand.

Vincent a en effet décliné une offre pour devenir entraîneur adjoint avec les Islanders de New York avant d’être approché pour occuper un poste similaire avec les Jets de Winnipeg.

« Peu après la fin de la dernière saison, j’ai rencontré les Islanders pour le poste d’entraîneur en chef de leur filiale à Bridgeport», raconte-t-il.

«Ils me sont revenus en m’offrant un poste d’adjoint avec le gros club. J’ai répondu que j’y penserais.» Finalement, sa réponse a été non.

«Je suis un gars d’instinct et de coeur, continue-t-il. C’est une chose de vouloir travailler dans la Ligue nationale, mais il faut se sentir à l’aise avec les personnes avec qui on travaille. On fait du hockey, mais on travaille avec des êtres humains.

« J’ai pris un risque en déclinant l’offre des Islanders. Je me suis dit que le téléphone ne sonnerait peut-être jamais plus.»

Organisation instable

Vincent a agi sagement.

Même s’il désirait ardemment se retrouver au niveau professionnel, il ne voulait pas poser un geste qui lui aurait paru irréfléchi.

Un mauvais choix peut parfois faire dérailler une carrière.

La stabilité n’existe plus chez les Islanders depuis les beaux jours de Bill Torrey et d’Al Arbour au postes de directeur général et d’entraîneur.

Les Islanders ont procédé à 13 changements d’entraîneur depuis que Arbour a pris sa retraite en 1994.

Leur propriétaire Charles Wang est un oiseau particulier.

Il entretient une relation père-fils avec son gardien Rick DiPietro, à qui il a consenti un contrat d’une valeur de 67 millions pour 15 ans au retour du lock-out.

Dave Capuano, qui a succédé à Scott Gordon derrière le banc la saison dernière, est probablement un bon entraîneur et un chic type.

Les Islanders misent sur un joueur de concession en John Tavares, mais est-ce vraiment intéressant de travailler dans une telle organisation?

Noël est parti de loin

Vincent trouvera sans doute mieux à Winnipeg.

« Claude Noël a roulé sa bosse, dit-il. Quand on parle d’un gars qui a fait des sacrifices et qui a fait ses classes, il en est un parfait exemple. Son cheminement est extraordinaire.

«C’est un être très intelligent et très songé.»

Âgé de 55 ans, Noël a traîné son baluchon dans les ligues mineures durant 15 ans avant de devenir entraîneur adjoint avec les Blue Jackets de Columbus, il y a quatre ans.

Il y a deux ans, il a terminé la saison dans le rôle d’entraîneur en chef de cette équipe en remplacement de Ken Hitchcock, conservant une fiche de 10-8-6.

Les Blue Jackets lui ont toutefois préféré Scott Arniel la saison dernière et il a remplacé ce dernier à la barre du Moose du Manitoba.

Pour sa part, Joël Bouchard entend remplacer Vincent, derrière le banc de l’Armada par un entraîneur possédant de l’expérience dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec.

Déjà président de l’équipe, Bouchard s’entourera de son recruteur en chef Yanick Lemay et de Stéphane Pilote, qui secondait Vincent au poste de directeur général, pour assumer ce rôle.