dimanche 24 avril 2011

Bruins-Canadien : oui ça fait mal, mais ce n’est pas encore fini!

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Si le Canadien s’incline mardi au Centre Bell et que ma prédiction donnant les Bruins gagnants en six matchs s’avère, je vous promets que je ne la tournerai pas dans la plaie vive provoquée par l’élimination de vos favoris.
Pourquoi?
Parce qu’après s’être débattu comme il s’est débattu dans le cinquième match, après s’être fait voler des buts comme il s’est fait voler des buts, après avoir tout donné comme il a tout donné, le Canadien méritait de gagner le match de samedi.
Ce faisant, les Bruins et non le Canadien seraient acculés au pied du mur à l’aube de ce qui pourrait être le dernier match de l’année au Centre Bell mardi.

Le Canadien m’a impressionné samedi.
Vraiment!
Et c’est pour cette raison que si j’étais partisan du Canadien je serais loin d’être abattu en ce dimanche de Pâques.
Oui! J’aurais toutes les raisons au monde d’être déçu, de détester les Bruins un peu plus, de me demander où diable étaient les Fantômes qui, si souvent en séries, ont fait tourner le vent en faveur du Canadien et non des Bruins comme c’est arrivé samedi.
Mais je n’aurais pas raison de croire que la saison est terminée. Ça non!
Oui les Bruins ne sont qu’à une victoire d’éliminer le Canadien et de réaliser une première après 26 échecs consécutifs en se sauvant avec une série après avoir perdu les deux premiers matchs. Un affront que le Canadien leur a fait subir 17 fois.
Mais s’ils pensent que cette quatrième victoire sera facile à aller chercher à Montréal, ils se trompent. Royalement. Et dans l’éventualité d’un septième et décisif match, il faudrait être ou bien fou ou à tout le moins très imprudent de croire que les Bruins seraient grandement favoris pour le gagner.
C’est bête à dire alors qu’ils n’ont besoin que d’une victoire et que le Canadien en a besoin de deux, mais le pire reste à venir pour les Bruins.
Cela dit, après avoir gagné deux matchs de suite à Montréal alors qu’ils avaient un genou sur la patinoire, après s’être imposés comme ils l’ont fait en deuxième période de prolongation samedi, les Bruins méritent une part du crédit et un brin, ou deux, de respect eux aussi…
Des étoiles pour tout le monde… ou presque
Quand je vous disais que le Canadien a disputé un grand match samedi, je le pensais sérieusement. Vraiment. Ce n’est pas par charité chrétienne que je tente de vous remonter le moral en ce dimanche de Pâques.
Le Canadien a joué un match solide à tous les points de vue. J’irais même jusqu’à dire – ou écrire c’est selon – que le Tricolore a été meilleur que les Bruins à bien des niveaux.
Par où commencer?
Jacques Martin a dirigé son équipe comme rarement on l’a vu la diriger samedi. Il a permuté ses trios, il a maximisé l’utilisation de deux jeunes joueurs qui en avaient dedans et qui ont offert de très bonnes performances.
Je pense ici à Lars Eller qui a été menaçant à plusieurs reprises en plus d’être teigneux en défensive. Les séries qui s’achèvent, ou qui se prolongeront sait-on jamais, lui ont permis de passer à un autre niveau. À offrir des performances qui expliquent pourquoi Pierre Gauthier n’a pas été plus affamé dans ses négociations avec les Blues de St.Louis lorsqu’il leur a donné un Jaroslav Halak hissé au rang de demi-dieu par une demi-saison et des séries du tonnerre.
Je pense aussi à David Desharnais. Au petit Qu.ébécois au grand cœur qui, une fois regroupé avec Scott Gomez et Brian Gionta, a permis à ce trio de multiplier les présences dangereuses en prolongation.
Travis Moen et Mathieu Darche ont aussi eu des présences remarquées avec le premier trio. Moen a effectué une passe magnifique sur la dernière poussée du Canadien. Une poussée au terme de laquelle Brian Gionta aura donné la victoire à son équipe n’eut été de l’arrêt magistral réalisé par Tim Thomas.
Que dire de Jeff Halpern? Décriez par plusieurs qui se demandaient ce que diable il pouvait faire sur la patinoire en troisième période alors que le Canadien avait besoin d’un but pour niveler les chances, c’est lui qui a marqué.
Pas un beau but, mais un but qui a couronné un travail de premier ordre de la part de Mathieu Darche et de Lars Eller.
En plus, Halpern a remporté 11 des 15 mises en jeu qu’il a disputées lors du match d’hier. Ce n’est pas gros, c’est énorme. Cette statistique à elle seule justifie sans présence au sein de la formation.
Privés de James Wisniewski qui a été confiné au vestiaire durant la première moitié de la période médiane et pour la durée de la troisième – le Wizz est revenu au jeu en prolongation – les défenseurs du Canadien ont trimé dur, très dur, pour se partager le trop-plein de travail et composer avec des Bruins qui méritent autant de crédit que le Canadien dans le cadre de ce grand match que les deux équipes ont disputé samedi.
Le partage a toutefois été inégal. Car quand on consulte les statistiques, on se rend compte que ce sont surtout P.K. Subban et le vieux Hal Gill qui se sont tapés le surtemps.
Subban a passé 40 :38 sur la patinoire. Plus que tout autre joueur des deux équipes. Gill a effectué 49 présences, une de moins que son jeune compagnon de jeu, totalisant 37 :39.
Gill a donc passé 33 secondes de plus que Zdeno Chara sur la patinoire. Seul Dennis Seidenberg (38 :15) a joué plus que le vieux défenseur du Canadien.
Quant aux autres, les Gomez, Gionta, Plekanec, Cammalleri ont fait ce qu’ils avaient à faire. Ils ont généré des occasions de marquer. À la tonne. Ils ont simplement été incapables de les transformer en but.
Si j’avais un bémol à placer, je l’associerais à Andrei Kostitsyn qui, sans être responsable de la défaite de samedi, n’a toutefois pas été à la hauteur des performances offertes par ses coéquipiers.
Avec son tir de feu, il aurait pu mettre un terme aux deux matchs qui se sont décidés en prolongation. On ne l’a pas vu. Ou pas assez…
Mais bon! Je vais sans doute encore me faire accuser d’acharnement sur le frère André. En ce dimanche de Pâques, je vais donc arrêter là.
Duel de gardiens
Carey Price? Il a été Carey Price. Quoi dire de plus?
Il a réalisé 49 arrêts. Il a concédé le premier but sur le 28e tir, en début de troisième, alors que Brad Marchand a pu profiter d’une mêlée pour donner les devants aux Bruins.
Il a concédé le but de la victoire sur le 51e tir. Encore là, il n’y pouvait rien les Bruins ayant pris le plein contrôle de la circulation autour de son filet.
Je vous le dis sans sarcasme et avec le plus grand respect possible : le Canadien méritait de gagner le match numéro cinq. Il méritait de se retrouver en avant 3-2 dans la série et non à un revers de l’élimination.
Cela dit, les Bruins méritaient aussi de gagner. Oui ils ont été chanceux de s’en tirer. Michael Ryder a effectué un arrêt en première période. Zdeno Chara a volé un but à Michael Cammalleri en prolongation alors que le franc-tireur du Canadien l’a atteint derrière la jambe pour l’empêcher d’atteindre le fond du filet. Mathieu Darche a frappé le poteau.
Et Tim Thomas? Il a été Tim Thomas. Quoi dire de plus?
Brouillon par moment, brouillon souvent, il a fait la toupie 10 fois plutôt qu’une devant son but, il s’est laissé attirer par les feintes du Canadien et a passé la soirée à se lancer à gauche, à se «garrocher» à droite, à faire tout le contraire de ce qu’un gardien fait lorsqu’il est en plein contrôle de la situation.
Mais il n’a accordé qu’un but. Et il a aussi réalisé l’arrêt du match, l’arrêt qui deviendra l’arrêt de la série si les Bruins maintiennent le rythme et élimine le Canadien. L’arrêt de la saison si Boston prolonge de plusieurs semaines son aventure en séries ce printemps.
Les deux équipes se reposent aujourd’hui dimanche. Lundi, à Montréal et à Boston, le Canadien et les Bruins s’entraîneront en vue du match de mardi au Centre Bell.
Le match le plus important de la série, jusqu’au prochain… s’il y a un prochain match.