jeudi 10 mars 2011

La justice et le hockey

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/yves-boisvert/201103/09/01-4377783-la-justice-et-le-hockey.php


Yves Boisvert
La Presse


Depuis longtemps déjà, la Ligue nationale de hockey a laissé la déviance s'installer sur ses patinoires.
Depuis longtemps - mais dans la plus parfaite incohérence -, elle a démontré son incompétence à gérer les actes de violence gratuits.
Incapable de dire à peu près clairement ce qui est dans la «nature» de ce sport de contact et ce qui le dénature.
Cela a des conséquences sur les 700 joueurs de cette ligue, mais certains diront que cela fait partie des risques du métier.
Ce n'est évidemment pas vrai. Un participant à un sport, quel qu'il soit, accepte les risques normaux liés à ce sport - blessure par une rondelle, chute, mise en échec légale ou même un combat librement consenti.
Mais au-delà des professionnels, il faut bien voir que cette ligue est le modèle sur lequel se calque tout le hockey mineur, quoi qu'on en dise. L'acceptation, la tolérance ou l'encouragement de la violence, des mises en échec illégales et des coups à la tête par le laisser-faire a des conséquences pour des centaines de milliers de jeunes qui pratiquent ce sport au Canada et ailleurs.
Il ne s'agit donc nullement d'un débat entre partisans de clubs de hockey professionnels, mais d'un enjeu de santé publique, pour ainsi dire.
Il y a un mois, j'ai vu, avec d'autres parents, un garçon de 14 ans étendu sur la glace, immobile, après avoir reçu une mise en échec «légale» d'un joueur de 25 kg plus lourd que lui.
Les parents sur la patinoire, les soigneurs puis les ambulanciers, la civière, la tête entre des blocs... Il s'en est tiré sans trop de dommages, mais d'autres ont eu moins de chance.
Même pour ceux qui ne restent pas à l'hôpital, on sait maintenant un peu mieux quelles sont à long terme les conséquences des commotions cérébrales: risques de dépression, de démence, de maladies dégénératives cérébrales... On n'a plus l'excuse de l'ignorance.
Où finit l'accident bête et où commence l'agression? Comme la LNH est incapable de répondre clairement à cette question, tout le hockey en arrive à accepter comme une sorte de fatalité la violence gratuite. Pourvu qu'elle résulte d'un geste ayant les dehors de la légalité.
La victime jouait la tête trop basse, tant pis pour elle, on peut la frapper... La victime fait 25 cm de moins que celui qui la frappe, normal qu'elle reçoive un coude au visage...
On ne peut rien faire, en somme: c'est un sport de contacts!
On connaît la chanson.
***
On peut donc décider qu'il n'y a effectivement rien à faire et attendre benoîtement que la ligue sévisse... On a vu hier ce que ça donne.
Il n'a pas suffi que le meilleur joueur au monde, Sidney Crosby, soit à l'écart pour la moitié de la saison.
Il n'a servi à rien que Mario Lemieux dénonce le ridicule de cette ligue, sa tolérance vis-à-vis de la violence.
Cette ligue ne donne pas le moindre indice d'une quelconque volonté d'évolution.
Que faire, alors?
Le changement - disons: la tentative de changement - doit venir de l'extérieur. Il doit venir par le droit.
Par des poursuites civiles, comme celle de Steve Moore, lequel réclame 19,5 millions à Todd Bertuzzi, qui a mis fin à sa carrière en le frappant par-derrière - une affaire pendante depuis 2006.
Une cause plus nette puisque Bertuzzi a subi une longue suspension et a été condamné au criminel.
Mais Max Pacioretty a peut-être une cause civile lui aussi. Certes, un joueur accepte les risques inhérents à son sport. C'est-à-dire ce qui est normalement prévisible, y compris les accidents graves. Mais personne n'est présumé accepter un coup de bâton (Brashear-McSorley), une agression par-derrière (Moore-Bertuzzi), un coup de coude salaud (l'affaire junior Cormier-Tam), un double échec au visage (l'affaire du hockeyeur junior mineur condamné par la Chambre de la jeunesse). Qui prétendra qu'on accepte d'emblée de se faire pousser volontairement contre un poteau?
S'il y a eu des accusations criminelles dans les cas que je viens de citer, il y a de quoi enquêter sur le cas Chara. Au moins enquêter.
Pas besoin qu'il y ait coup de bâton pour que ce soit du ressort du droit pénal, évidemment.
L'utilisation de la force contre le gré d'une personne constitue des voies de fait. Ce qui ne ressort pas de la pratique normale du hockey (mises en échec légales, rondelles perdues, accidents) est fait contre le gré de la victime. Il n'est pas nécessaire que l'agresseur ait voulu la conséquence précise de son geste. Il suffit qu'il ait eu l'intention de le commettre et qu'il ait été insouciant des conséquences.
***
Chara ne voulait sans doute pas fracturer une vertèbre à Pacioretty. Mais il voulait le pousser là où il l'a fait.
On est tous responsables de la conséquence prévisible de nos actes. C'est un principe qu'on devrait appliquer au hockey comme à n'importe quelle conduite humaine.
Comme la Ligue nationale n'entend pas le faire, il faut donc passer à l'attaque juridique. Elle a couru après, comme dirait Don Cherry des joueurs qui jouent la tête basse...

Pacioretty: le SPVM fera enquête

http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey/lnh/201103/10/01-4377854-pacioretty-le-spvm-fera-enquete.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4377895_article_POS1



(Québec) Le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) fera enquête sur la violente mise en échec de Zdeno Chara, qui a assommé Max Pacioretty mardi soir.

Le cabinet du ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a confirmé l'information ce matin.

La décision survient à la suite d'un avis envoyé au sous-ministre de la Sécurité publique par le Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Louis Dionne. « L'événement survenu à Montréal le 8 mars 2011 lors de la partie opposant les Canadiens de Montréal aux Bruins de Boston nécessite à (mon) avis l'institution d'une enquête policière », a indiqué Me Dionne par voie de communiqué.

Max Pacioretty souffre d'une commotion cérébrale sévère et d'une fracture de la quatrième vertèbre cervicale.
Hier, le  vice-président des opérations hockey de la LNH, Mike Murphy, a décidé de n'imposer aucune sanction à Zdeno Chara.

Chara, revanchard?

http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey/201103/10/01-4377895-chara-revanchard.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B2_le-canadien_431962_section_POS1



Zdeno Chara est-il un joueur respectueux des règles comme il prétend l'être ou une brute sanguinaire comme certains partisans du Canadien le dépeignent?
Jusqu'ici, le défenseur des Bruins de Boston n'avait pas la réputation de blesser ses adversaires avec des mises en échec sournoises.

Il demeure néanmoins un joueur dangereux en raison de son immense gabarit, 6'9 et 260 livres. Un joueur connu pour ses excès de rage, qui peut régler ses comptes en jetant les gants prestement, avant même que son adversaire n'accepte d'engager le combat.

Ce fut le cas il y a quelques années avec Guillaume Latendresse, lorsque celui-ci jouait pour le Canadien. Il a aussi sévèrement blessé Raitis Ivanans, ancien dur à cuire du CH, en lui administrant un coup de poing alors qu'il était couché sur la glace et que les juges de ligne les séparaient. Ivanans a raté plusieurs mois d'activité et a finalement pu lancer sa carrière une fois à Los Angeles.

Il est donc l'un, sinon le bagarreur le plus craint, et ses mises en échec sont percutantes en raison de sa force herculéenne et du fait qu'il dépasse la majorité de ses adversaires par au moins six pouces. Les coups d'épaule à épaule se transforment en des coups d'épaule au visage par la force des choses.

Le collègue du quotidien Le Droit, à Ottawa, Sylvain St-Laurent, fait de lui un portrait peu flatteur.

Il parle d'un individu soupe au lait et revanchard, et a admis avoir prié pour Max Pacioretty le soir du 8 janvier lorsque l'attaquant du Canadien a poussé Chara dans un élan d'enthousiasme: il était clair dans son esprit que son geste anodin allait lui coûter cher éventuellement parce que Chara a une mémoire d'éléphant.

La priorité de la LNH, le gros contrat de télé

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201103/08/01-4377402-la-priorite-de-la-lnh-le-gros-contrat-de-tele.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4377490_article_POS2



(Québec) Les grands réseaux de télévision américains s'intéressent de plus en plus aux activités de la Ligue nationale de hockey (LNH).

À un point tel que le prochain contrat de télé pourrait être mis aux enchères.
Au cours des derniers jours, de grosses pointures de la télé américaine ont demandé à voir le cahier des charges de la LNH. Après Versus (l'actuel télédiffuseur officiel), voilà que ESPN, FOX, Time Warner et Google démontrent une volonté à télédiffuser les parties de la LNH en sol américain.

Depuis son arrivée en 1993 à titre de commissaire de la LNH, Gary Bettman a d'ailleurs tout mis en oeuvre pour décrocher un gros contrat de télé. Ce n'est jamais arrivé. Il pourrait atteindre la cible très bientôt. Le commissaire a pourtant tout fait pour rendre le produit de la LNH attirant pour nos voisins, déménageant des équipes de petits marchés comme Québec et Winnipeg aux États-Unis. Il a aussi développé le hockey dans le sud en «ouvrant» des franchises en Floride, en Caroline, au Tennessee, en Ohio, en Géorgie et en Arizona.

La formule d'enchères, qui est déjà pratiquée par les Maple Leafs de Toronto (ils comptent quatre télédiffuseurs officiels qui ont misé sur quatre blocs de matchs de l'équipe), pourrait rapporter gros à la LNH.

On parle d'une entente possible de 500 millions $US au cours des trois prochaines années (166 millions $US par année).

L'actuelle entente de trois ans avec Versus se terminera à la fin de la saison.
Versus verse 75 millions $ par année à la LNH pour présenter ses matchs à la télévision américaine. Or, il serait surprenant que Versus poursuive son aventure avec la LNH. Le réseau qui est disponible dans 76 millions de foyers aux États-Unis a toutes les misères du monde à vendre le hockey, attirant en moyenne 300 000 téléspectateurs par match présenté à son antenne.

À titre de comparaison, le réseau CBC avec Hockey Night in Canada attire en moyenne 1,9 million de téléspectateurs au Canada lors de la présentation du premier match de la LNH le samedi soir.

Plusieurs haut gradés de la Ligue sont d'avis que la faible pénétration de Versus n'aide pas à donner toute la visibilité voulue à la LNH, surtout dans les bars et les restaurants.

La LNH vient d'ailleurs de signer son plus important contrat de commandite avec Molson-Coors-Miller. Une entente (sept ans) de 375 millions $.

La LNH pourrait également profiter d'un lock-out dans la NFL pour frapper un grand coup. Le réseau ESPN, affilié à ABC, qui a déjà présenté par le passé des matchs de la LNH, ne cache pas qu'un éventuel conflit de travail dans la NFL lui fera mal.

Chemin faisant, le réseau ESPN, qui rejoint 99 millions de foyers américains, pourrait ainsi se rabattre sur le hockey.

La question est de savoir si ESPN voudra véritablement mous­ser (une autre fois) le produit de la LNH aux États-Unis.

Parmi les autres prétendants, FOX et Time Warner sont également à prendre au sérieux, soutient le Sport Business Journal.
FOX, par l'entremise de sa chaîne câblée FX Cable (92 millions d'abonnés), aimerait présenter davantage d'événements sportifs, comme le hockey de la LNH.

Du côté de Time Warner, c'est le poste TNT qui pourrait finalement venir brouiller les cartes. TNT présente déjà des matchs de basketball (NBA) et de baseball (MLB) par l'entremise de la station TBS. Chez Time Warner, on pense que la présentation des parties de la LNH sur TruTV serait un mariage parfait. TruTV rejoint 92 millions de foyers. Dans le cas de Google, la direction de l'entreprise aimerait diffuser des matchs de la LNH sur YouTube. Google aimerait surtout attirer des visiteurs de longue durée sur YouTube, question de rendre attrayant le site pour les annonceurs.

Dans ce contexte, il serait alors surprenant de voir une équipe de la LNH en difficulté financière aux États-Unis (Coyotes ou Thrashers) prendre la route du Canada, signalait hier une source bien au fait du dossier.

«La priorité actuellement pour la LNH, c'est le contrat de télé aux États-Unis, et rien d'autre», a-t-elle laissé entendre.

Gary Bettman, le nouveau Clarence Campbell?

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/philippe-cantin/201103/09/01-4377490-gary-bettman-le-nouveau-clarence-campbell.php



En 2013, Gary Bettman célébrera son 20e anniversaire à la tête de la LNH. S'il n'approche pas le record de Clarence Campbell, président du circuit durant 31 saisons, on devine chez lui l'obstination ayant marqué la désastreuse fin de règne de son plus célèbre prédécesseur.

Lorsqu'un haut dirigeant occupe son poste depuis plusieurs années, cela dénote souvent un leadership fort et avisé. Mais un piège peut se cacher derrière cette longévité: devenir prisonnier de sa propre rhétorique. Dans les années 70, ce travers de Campbell a coûté cher à la LNH.

À l'époque, le hockey professionnel vivait une guerre économique. La LNH, jadis un monopole, se retrouvait confrontée à l'Association mondiale de hockey. Dirigée par des hommes frondeurs, l'AMH lança une offensive tous azimuts contre le vieux circuit.

Clarence Campbell ne reconnut jamais le sérieux de cette attaque. Aux propriétaires d'équipes craignant cette nouvelle concurrence, Campbell répétait que l'AMH s'écroulerait vite sous le poids de ses dettes.

Le nouveau circuit tint pourtant le coup durant sept saisons. Ses équipes perdirent beaucoup d'argent, mais leurs rivales de la LNH aussi. Lorsqu'il devint évident que l'AMH ne disparaîtrait pas de sitôt comme Campbell l'avait promis, celui-ci fut poliment poussé à la retraite.
Au lieu d'analyser lucidement la situation, Campbell avait préféré croire ses propres paroles.

J'ignore si Gary Bettman connaît cette partie de l'histoire de la LNH. Mais en l'observant naviguer maladroitement dans le dossier des Coyotes de Phoenix, je parierais que non.

Malgré sa timide ouverture au retour potentiel de la LNH à Winnipeg et Québec, Bettman a multiplié les efforts pour éviter ce scénario. Prisonnier de sa vision, selon laquelle le hockey professionnel prospérerait dans le sud des États-Unis, il refuse de reconnaître son échec dans certaines villes.

Si les Coyotes ou les Thrashers d'Atlanta atterrissent à Winnipeg ou Québec, ce ne sera certes pas sous l'impulsion de Bettman. Les événements auront plutôt eu raison de ses rêves.

Le possible transfert des Coyotes à Winnipeg a ravivé les espoirs de tous ceux, et j'en suis, qui estiment le Canada sous-représenté dans la LNH. Les plus optimistes espèrent un effet domino: d'abord la renaissance des Jets, puis celle des Nordiques.

Ce scénario grisant ne doit pas masquer l'essentiel: l'absurdité inouïe de la LNH en Arizona. Au lieu de reconnaître que Phoenix n'était pas une ville de hockey, Bettman a mené une lutte féroce pour empêcher Jim Balsillie de mettre la main sur les Coyotes en 2009. Comme si la LNH pouvait faire l'économie de ce type de propriétaire, riche à craquer et passionné de hockey.

Parce que M. BlackBerry voulait déménager les Coyotes au Canada, la LNH a repris l'équipe, puis recherché un nouveau proprio. Elle a déniché sa perle rare, Matthew Hulsizer, à Chicago. La LNH était si désespérée qu'elle a accueilli avec joie sa proposition loufoque: pas question de débourser un seul dollar de sa poche pour acheter la concession!

La Ville de Glendale, où est situé l'aréna des Coyotes, doit fournir à Hulsizer 197 millions pour conclure la transaction: 100 millions en retour des revenus de stationnement et 97 millions à titre de compensation pour gérer l'amphithéâtre. Une émission d'obligations municipales permettra de récolter plus de la moitié de cette somme.

Cette entente, trop généreuse pour Hulsizer, n'a aucun sens. Mais la LNH, arrogante comme jamais, croyait que cet indécent montage financier passerait sous le radar des citoyens de l'Arizona. Heureusement, l'Institut Goldwater, un groupe de pression conservateur, a sonné l'alarme et menacé de poursuivre la Ville.

Or, la mairesse de Glendale, Elaine Scruggs, sait qu'un recours en justice effraierait les investisseurs et empêcherait l'émission d'obligations. Furieuse, elle attend la décision de l'Institut Goldwater. Poursuivra? Poursuivra pas? L'Institut laisse planer le suspense, notamment parce que la Ville de Glendale a longtemps refusé de lui remettre des documents pertinents.

Dans un geste pathétique, la Ville a menacé à son tour de poursuivre Goldwater, l'accusant de nuire à son essor. La réplique de l'Institut a été cinglante: sa chef de la direction, Darcy Olsen, a rappelé avoir invité Gary Bettman, Matthew Hulsizer et la mairesse Scruggs à une discussion publique.

«L'entente ayant été conclue derrière des portes closes, nous croyons que toute nouvelle réunion devrait être tenue de manière transparente», a-t-elle expliqué.

Cette offre sera évidemment refusée. Et pendant ce temps, les projections sur les éventuels revenus de stationnement, qui serviraient à payer les détenteurs d'obligations, font l'objet d'un débat nourri. Le parking, eh oui, représente la bouée de sauvetage des Coyotes! Pour une organisation qui fait du sur-place depuis si longtemps, cela ne manque pas d'ironie.

Dans les années 70, Clarence Campbell, prisonnier de ses certitudes, a multiplié les erreurs dans sa lutte contre l'AMH.

Quarante ans plus tard, Gary Bettman semble l'imiter. Son rêve d'implanter le hockey dans le sud des États-Unis connaît des ratés. Mais il continue à nier l'évidence, couvrant ainsi la LNH de ridicule.

Encore une fois hier, en visite à Glendale, il a exprimé ses regrets face à l'incapacité des parties de conclure l'entente. Mais il a refusé de désigner une date butoir, se contentant de répéter, selon nos collègues de Phoenix, que la fin du dossier approchait.

Ce déni de Bettman est dommage car il masque plusieurs de ses bons coups.
Depuis la fin du lock-out en 2005, la LNH s'est transformée pour le mieux. Le jeu est excitant et le marketing, audacieux. À plusieurs niveaux, le circuit se porte mieux que jamais.

Mais tant que Bettman s'accrochera à son rêve américain, et cela au mépris des fans canadiens, sa place dans l'histoire du hockey demeurera incertaine. Il peut encore poser les bons gestes mais le temps presse. Sinon, son entêtement rappellera celui de Clarence Campbell.

Et pourtant, Chara est coupable...

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ronald-king/201103/10/01-4377880-et-pourtant-chara-est-coupable.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4377931_article_POS5

Ronald King
La Presse


Pour être un bon joueur de hockey, il faut avoir une bonne vision périphérique et des instincts sûrs. Il faut savoir où se trouvent ses coéquipiers et ses adversaires, même ceux qu'on ne voit pas, et connaître sa position sur la patinoire.

Zdeno Chara est un excellent joueur de hockey et il savait très bien ce qu'il faisait quand il a dirigé Max Pacioretty vers le poteau qui marque le début de la baie vitrée. Si on observe la scène découpée en photos, sa culpabilité est encore plus évidente.

Son langage corporel l'a également trahi quand Scott Gomez est venu lui parler. Chara avait perdu toute agressivité. Il voulait servir une leçon au jeune Pacioretty et il réalisait, à ce moment-là, qu'il était peut-être allé trop loin. Même lui était ébranlé par la violence de la collision.

Mike Murphy et les autres juges de la LNH sont des experts en hockey. Soit qu'ils veulent nous endormir pour sauver un joueur vedette, soit qu'ils pensent vraiment que le hockey doit être joué de cette façon, à la Don Cherry, leur ami.
Ils ont ignoré le fait que le joueur du CH n'avait plus la rondelle, malgré leurs promesses de début de saison qui sont toujours vite oubliées.

Il ne fallait pas s'attendre à une suspension pour le reste de la saison plus les séries éliminatoires, comme l'ont proposé quelques analystes locaux. Ni à un procès au criminel. Dans la LNH, il faudrait mort d'homme pour en venir là.
Mais de là à tout effacer, il y a une marge.

La séquence jeu se prêtait par contre à une explication en faveur de Chara.
Deux joueurs se dirigent vers la bande à toute vitesse, il y a un haut risque d'accident, les contacts sont permis, un accident est vite arrivé.

Voilà un raisonnement qui n'est pas propre, propre.

Chara n'est pas un ange

Murphy a mentionné que Zdeno Chara n'avait pas commis de gestes coupables en 13 ans de carrière. Il y a sûrement une poignée de joueurs de la LNH qui ne seraient pas d'accord. Chara n'est pas un joueur salaud, mais il est teigneux et peut se montrer cruel par moments.

Un certain Ivanans, Letton d'origine, avait été embauché par le Canadien pour faire la loi avec ses gros bras. Pour se prouver, il avait défié Zdeno Chara. Ce dernier a répondu avec plaisir et avait mis fin à la carrière du Letton à Montréal.

Une fracture à un os de la joue avait fait le travail, Chara ayant cogné avec beaucoup d'enthousiasme. Ce grand Slovaque n'est pas l'ange que Murphy nous a décrit hier.

Reste à voir comment Max Pacioretty, un des plus beaux espoirs de l'organisation du Canadien, reviendra au jeu, s'il revient au jeu. Aura-t-il perdu la fraction de seconde et la confiance qui font qu'un joueur hésite et devient moyen plutôt que bon? On le saura uniquement quand il va se remettre sur patins.

Julien

«Zdeno Chara n'est pas un joueur salaud», s'est empressé de déclarer Claude Julien, entraîneur des Bruins, immédiatement après le match. Pas très subtil...

Et lui, Claude Julien, n'a-t-il pas une part de responsabilité dans toutes les scènes disgracieuses qu'on a vues dans les deux derniers matchs Boston-Montréal?

Le match précédent avait donné lieu à une bagarre générale dans les dernières minutes de jeu. Pourquoi envoyer tous ses hommes forts sur la patinoire avec quelques secondes à jouer quand les Bruins mènent?

Claude Julien a été congédié par la direction du CH de manière cavalière, souvenons-nous. On avait de la peine pour lui, ce gentilhomme qui méritait plus de respect et qui ne faisait pas du mauvais travail.

Il semble qu'il ait la mémoire longue. Ça tombait bien, les joueurs du Canadien ne font pas le poids face aux Bruins.

Adultes et ados

Je ne suis pas un fan de hockey junior, ce milieu malsain où des adultes dupent des adolescents et gagnent de l'argent sur leur dos.

Pendant les jours précédant le match Québec-Chicoutimi qui avait lieu hier soir, on a vu un blitz publicitaire d'une ampleur rarement vue. Et tout était basé sur deux adultes, Guy Carbonneau et Patrick Roy.

Les médias, y compris La Presse, se sont prêtés au jeu, jusqu'à ramener de vieilles rancunes entre les deux anciennes gloires du Canadien. Ça faisait un peu WWE, mais ça fait vendre des billets et attire des téléspectateurs.

J'ai attendu en vain qu'on mentionne quelques noms de joueurs, qu'on les interroge... mais il n'y en avait que pour «Carbo et Casseau».

Je ne suis toujours pas un fan de hockey junior.

Chara/Pacioretty: un bel exemple pour nos jeunes?

http://www.cyberpresse.ca/la-tribune/sports/201103/10/01-4377931-charapacioretty-un-bel-exemple-pour-nos-jeunes.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4377879_article_POS2



(Sherbrooke) Les joueurs de la LNH sont des modèles pour nos jeunes hockeyeurs. Est-ce que le geste posé par Zdeno Chara à l'endroit de Max Pacioretty pourrait être recopier, inconsciemment, au cours des prochaines semaines?
Martin Bernard... (Archives La Tribune) - image 1.0
Martin Bernard
Archives La Tribune

Martin Bernard, des Cantonniers de Magog et Judes Vallée, des Cougars du Collège Champlain, travaillent avec de jeunes joueurs depuis des années.
Si les risques de copier les gestes vus lors des matchs de la LNH sont bien présents, certaines mesures ont déjà été prises pour contrer plus efficacement ce genre de comportement, estime Martin Bernard.

«La LHMAAAQ s'est doté de règlements beaucoup plus sévères afin de punir les coups à la tête, il y a quelques années, et on voit déjà les résultats. Il n'y a pas beaucoup de passe droit, dans notre ligue. Un coup à la tête et c'est une suspension automatique. C'est clair que les jeunes vont avoir vu les images du geste de Chara au moins 300 fois depuis que c'est arrivé et j'espère que ça n'aura pas trop d'influence», a indiqué le pilote des Cantonniers.

Ce dernier a été le témoin privilégié d'une fin de match tout aussi tumultueuse, mardi à Magog, puisqu'il a été dans l'obligation de garder les joueurs de ses deux premiers trio, de même que son gardien numéro un, sur son banc, afin qu'ils ne soient pas blessés par les attaques préméditées des joueurs des Estacades de Trois-Rivières.

«Ça fait réfléchir tout le monde; le hockey post lock-out est beaucoup plus rapide, il n'y a plus d'accrochages et souvent, les jeunes joueurs aiment se voir donner de grosses mises en échec. Les gars sont gros, ils patinent vite et ils n'hésitent plus à utiliser leurs épaules», a de son côté expliqué Judes Vallée, des Cougars.
Judes Vallée... (Archives La Tribune) - image 2.0
Judes Vallée
Archives La Tribune

Mais tant Bernard que Vallée se questionnent quant à la décision de la LNH de ne pas imposer de suspension à Chara.

«Je suis un peu étonné, mais en même temps, je ne le suis pas. C'est un gars qui n'avait pas d'antécédents alors qu'imagine que la LNH s'est grandement basé là-dessus. Je crois que Chara a voulu faire mal à Pacioretty; de tous les angles, on peut voir qu'il le pousse vers la baie vitrée. Mais il ne voulait certainement pas le blesser et il doit réaliser que tout ça va bien plus loin que ce qu'il pensait», a continué Vallée.

«J'ai vu le geste rapidement, mardi soir, et j'en suis encore estomaqué. On voit vraiment qu'il donne un coup de coude à Pacioretty pour le pousser vers la baie vitrée. Je n'arrive pas à comprendre.»

Pacioretty: le Directeur des poursuites demande une enquête policière

http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey/lnh/201103/10/01-4377854-pacioretty-le-directeur-des-poursuites-demande-une-enquete-policiere.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4377879_article_POS1

Zdeno Chara a été blanchi par la LNH pour le geste qu'il a posé à l'endroit de Max Pacioretty.
Photo: André Pichette, La Presse

La Presse Canadienne
Montréal
Le Directeur des poursuites criminelles et pénales du Québec, Louis Dionne, demande la tenue d'une enquête policière sur la violente mise en échec infligée au hockeyeur Max Pacioretty lors du match du Canadien, mardi soir, à Montréal.

M.Dionne a examiné les images de la mise en échec servie par le défenseur des Bruins de Boston, Zdeno Chara, au joueur du Canadien. Ses observations l'ont incité à signaler au sous-ministre de la Sécurité publique que l'événement nécessite l'institution d'une enquête policière.

Afin de déterminer si des accusations doivent être portées, les procureurs de la Couronne doivent disposer d'une preuve amassée par les policiers. Toutefois, lorsqu'il le juge nécessaire, le Directeur des poursuites criminelles et pénales peut demander au sous-ministre de la Sécurité publique de déclencher une enquête policière.

Les procureurs de la Couronne ont juridiction pour traiter toute infraction criminelle commise sur le territoire québécois même si le geste a été posé lors d'une partie de la Ligue nationale de hockey.
Max Pacioretty, qui est âgé de 22 ans, souffre d'une commotion cérébrale et d'une fracture d'une vertèbre à la suite de la mise en échec infligée par Zdeno Chara qui l'a envoyé s'écraser contre un coin de la baie vitrée. Il est alité à l'Hôpital général de Montréal.

Chara: que la justice s’en mêle

http://blogues.cyberpresse.ca/boisvert/2011/03/08/chara-que-la-justice-sen-mele/

Yves Boisvert - Auteur
  • Yves Boisvert           


  • Je viens de voir l’agression dont a été victime Max Pacioretty aux dépens de Zdeno Chara.

    Franchement, au hockey, c’est dans la catégorie du très dégueulasse.
    Remarquez, on a l’embarras du choix dans le rayon de l’agression gratuite et tolérée par cette ligue de morons.

    À l’heure qu’il est, on ne sait pas ce qu’il adviendra de Max Pacioretty, un des joueurs les plus prometteurs du Canadien. C’est au minimum une commotion cérébrale majeure.

    C’était écrit dans le ciel, dans les journaux, dans les chambres de joueurs, partout, ça devait arriver. C’est arrivé.

    On pourrait dire que c’était prémédité, tellement la ligue n’a pris aucune mesure pour empêcher ce genre de choses.

    Mais n’attendons rien de cette ligue de morons.

    C’est un cas pour la justice.

    Il faut ouvrir une enquête criminelle sur cet événement.

    C’est potentiellement des “voies de fait causant des lésions corporelles” ou, selon la gravité des blessures, des “voies de fait graves”.
    Quoi?

    Chara ne voulait probablement pas le blesser aussi sérieusement?
    Soyons sérieux.

    Chara mesure 2m06 (6′9”) et pèse 116 kg. S’il pousse un joueur contre un coin de baie vitrée à pleine vitesse, il devrait savoir quelles conséquences ça peut avoir.

    De toute manière, les tribunaux nous ont donné la réponse à cet argument depuis longtemps.
    Je cite le Code criminel annoté de Guy Cournoyer et Gilles Ouimet (Éditions Yvon Blais):

    “Lors d’une accusation de voies de fait infligeant des lésions corporelles, la poursuite n’a pas à établir que l’accusé savait subjectivement que ses gestes comportaient un risque sérieux de causer des lésions corporelles à la victime.”

    Il suffit que l’accusé ait été “insouciant que ses gestes entraînent des blessures chez la victime”.
    Dans le cas des voies de fait graves (défigurer, mutiler ou mettre la vie en danger), c’est la “prévision objective de blessures corporelles” qui compte.

    Il n’est pas du tout nécessaire que l’accusé ait eu effectivement l’intention de causer ces graves blessures.
    C’est ainsi qu’on accuse l’homme de la rue. C’est ainsi qu’il peut faire face à une peine d’emprisonnement.
    C’est ainsi qu’il faut enquêter sur cet incident. Selon les mêmes critères.

    Certes, un joueur de hockey accepte certains risques inhérents à la pratique d’un sport de contact.
    Mais s’il est victime d’un geste illégal, d’une faute du point de vue sportif, on ne peut pas dire qu’il s’agit d’un risque inhérent.
    Alors, gens de justice, à qui la chance?

    Coups salauds : la LNH a un nouveau critique… Air Canada !

    http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/2011/03/09/coups-salauds-la-lnh-a-un-nouveau-critique-air-canada/

    Patrick Lagacé - Auteur

  • Patrick Lagacé



  • J’ai toujours pensé que si la LNH finissait par agir, dans le dossier des coups à la tête/violence sur glace, ce serait grâce à la conjonction de deux événements : un geste gravissime impliquant la police ET une poursuite civile d’anciens joueurs, qui reprocheraient à leur ancien employeur d’avoir toléré/encouragé une culture de violence qui laisse des séquelles neurologiques irréversibles. Je le pense toujours. Rien ne bougera tant qu’il n’y aura pas un mort et une poursuite de plusieurs millions d’ex-joueurs (ou de leurs successions), accusant la LNH de négligence.
    Mais voici que Bruce Garrioch, des journaux Sun, nous arrive avec un rebondissement imprévu : Air Canada, un commanditaire majeur des équipes canadiennes de la LNH, a envoyé une lettre à la ligue pour l’avertir que si celle-ci ne commence pas à agir avec sérieux pour endiguer les coups à la tête, elle va reconsidérer sa relation d’affaires avec cette ligue de morons (dixit mon collègue Boisvert). Air Canada cite nommément l’agression de Chara sur Max Pacioretty. Le papier de Garrioch est ici. Extrait de la lettre, signée Guy Vandal, directeur du marketing du transporteur aérien :
    “We are contacting you (Wednesday) to voice our concern over (Tuesday night’s) incident involving Max Pacioretty and Zdeno Chara at the Bell Centre in Montreal,” wrote Vandal. “This is following several other incidents involving career-threatening and life-threatening headshots in the NHL recently.”
    Air Canada commandite notamment les Maple Leafs : l’amphithéâtre du Toronto porte le nom du transporteur national.
    MaxPac, lui, a parlé à TSN : il est dégoûté que Chara n’ait pas reçu de suspension et croit que le géant des Bruins a sciemment tenté de le blesser.
     

    Pacioretty exprime son dégoût

    http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/03/20110309-225408.html

     
    L’attaquant des Canadiens de Montréal, Max Pacioretty, est en mesure de parler et il a exprimé son profond désarroi quant à l’absence de sanction décernée à Zdeno Chara, des Bruins de Boston.
     
    De son lit d’hôpital, le patineur de 22 ans a mentionné à un journaliste du réseau TSN qu’il était très déçu de la décision de la Ligue nationale de hockey (LNH). Celle-ci a choisi de ne pas punir le défenseur format géant après qu’il eût frappé Pacioretty, qui a quitté le Centre Bell sur une civière. Le porte-couleurs du Tricolore a subi une fracture cervicale et une sévère commotion cérébrale.
     
    «Je suis furieux et dégoûté que la LNH n’en ait pas fait assez pour le suspendre, a mentionné celui dont le nom est sur toutes les lèvres depuis mardi soir. Je ne suis pas fâché pour mon propre compte, mais parce que d’autres joueurs peuvent voir un tel coup et se dire que c’est acceptable. S’ils en font, ils ne seront pas suspendus et ensuite, d’autres seront blessés comme je l’ai été.»
     
    «Ce fut un jour rempli d’émotions. J’ai vu la vidéo pour la première fois ce matin (mercredi). Vous avez vu le coup. J’ai une vertèbre fracturée, je suis à l’hôpital et je pensais que la ligue allait faire quelque chose, ne serait-ce un petit quelque chose. Je ne parle pas d’un gros chiffre, a poursuivi sur le site TSN.ca Pacioretty au sujet d’une possible suspension. Peut-être un match, deux ou trois, je ne sais pas. Peu importe, en autant que ça montre que ce n’est pas correct.
     
    «J’ai entendu Chara dire qu’il ne voulait pas me frapper. Je crois qu’il voulait le faire. Je me sentirais mieux s’il avait mentionné qu’il avait fait une erreur et qu’il se sentait coupable de cela. Je peux pardonner cela, mais je pense qu’il parle de la façon dont j’ai sauté ou quelque chose du genre.

    «J’estime qu’il tentait de guider ma tête vers la poutre. Nous savons tous où elle est située. Ce n’est pas un coup à la tête comme ceux que nous voyons d’habitude, mais je sens que ma tête était dirigée à cet endroit, a conclu un Pacioretty amer.

    «C'est un règlement de compte» - Dany Dubé

    http://www.ckac.com/hockey/nouvelles/c-est-un-reglement-de-compte-dany-dube-63728.html

    (CKAC Sports) - Les réactions sont nombreuses et vives suite à la mise en échec de Zdeno Chara qui a fait perdre conscience à Max Pacioretty en fin deuxième période du match Bruins-Canadien, mardi soir au Centre Bell. En voici quelques-unes...
    Mike Milbury, analyste CBC
    «Ce n'est pas la faute à Zdeno Chara si la patinoire est construite de cette façon.»

    Bob McKenzie, analyste Hockey TSN
    «Je n'ai vu ou perçu aucune malice ou intention de blesser dans le geste de Chara, mais je ne peux pas lire dans les pensées, alors je ne peux pas dire à 100% ce à quoi pensait Chara quand il a plaqué Pacioretty. Il m'a semblé que Chara était battu par l'ailier du Canadien et qu'il a simplement tenté de le pousser dans la bande. Il a d'ailleurs bien mérité sa pénalité pour obstruction sur ce jeu et à cause de la sévérité de la blessure, il a écopé d'une pénalité majeure de cinq minutes. Si la bande n'avait pas été là, c'aurait été un deux minutes et assurément, il n'y aurait pas eu de blessure. Mais la bande était là et ultimement, Chara est responsable des conséquences. Il a fait un jeu illégal qui a causé des blessures et même en absence de malice ou d'intention, Chara est responsable.»

    Bob Hartley, analyste Hockey CKAC Sports
    «Si je suis Pete Chiarelli (directeur général des Bruins), voici mon plaidoyer à la Ligue: si cette mise en échec avait été faite de l'autre côté de la patinoire où les baies vitrées sont continues, il n'y a pas de blessures, pas d'assaut, pas de bâton élevé, seulement de l'obstruction. Et l'obstruction, c'est pas un geste violent. Ce qu'il faut prouver, c'est si Zdeno Chara a vu la fameuse bande protectrice ou non. »

    «On ne peut pas parler d'un acte prémédité. Il n'a pas mis un X avec un sharpie sur le coin de la bande pour dire Pacioretty s'en va là! Il n'est pas parti après un gars sans rondelle, Pacioretty avait la rondelle. C'est pas comme Lucic qui part après Pouliot.»

    «C'est la décision de l'année parce qu'il va y avoir un jeu politique incroyable. Ça implique le vice-président de la Ligue, Colin Campbell dont le fils joue pour les Bruins. Pour une fois, il a une passe gratuite pour celle-là, personne ne va pouvoir lui lancer des roches! Je vous dis que c'est toute une patate chaude, c'est deux marchés de hockey, il y a un historique qui s'est passé il y a quelques semaines. La partisannerie va être plus forte que jamais. À Montréal, on va demander la peine de mort tandis qu'à Boston, on va demander la clémence.»

    «Non, je ne crois pas que la LNH va donner une suspension. Mais moi, je pense qu'il en mérite une. Il est temps qu'on enlève ça du jeu.»

    Jacques Demers, analyste Hockey CKAC Sports
    «Moi je pense que ce n'est pas un geste prémédité. Je regarde la carrière de Chara, ça me donne pas l'impression que c'est un joueur vicieux. Mais il a la responsabilité du geste. Quand un joueur de 6'9'', 260 livres lève le bras, il devient automatiquement responsable. Lui, Chara voulait le sonner. Il va y avoir une suspension.»

    Dany Dubé, analyste Hockey à la diffusion des matchs du Canadien, CKAC Sports
    «Il (Zdeno Chara) est 100% responsable des événements, pas 95, pas 50, pas 75, 100%. Depuis deux matchs, Chara essaie de s'en prendre au jeune Pacioretty. C'est un règlement de compte. C'était 4-0 et il n'y avait presque plus de temps au tableau, alors, c'est pas grave si je pogne un deux minutes. »

    «C'est pas accidentel. Pacioretty n'a plus la rondelle et donc, il peut se mettre en position de vulnérabilité en ouvrant les épaules. Il a essayé de se faufiler entre Chara et la bande et de le battre de vitesse et d'agileté. Et lorsque la mise en échec est complétée, les bras de Chara sont en pleine extension. Il prend la tête du jeune et va la porter vers l'avant, vers le poteau avec la ferme intention que le jeune s'arrête brutalement sur le poteau. Il sait où il est sur la patinoire, il connaît le pointage, il sait qui il frappe et dans quelles circonstances il le frappe. Ça fait deux matchs qu'il lui court après. »

    «C'est évident que c'est une tentative de blessure... (vu le contexte). Qu'on arrête de me dire que c'est accidentel. SVP, je suis écoeuré d'entendre des niaiseries. C'est pas accidentel, c'est prémédité.»

    «J'avais 10-12 ans avec mon père en auto et j'ai été témoin d'un accident de la route à Baie-Comeau. Un homme en état d'ébriété venait de frapper deux petites filles et une des deux était morte. J'ai vu la petite fille inerte et ça m'a coupé le souffle. Hier quand j'ai regardé Pacioretty sur la glace, pour une fraction de seconde, je me suis senti comme ça, c'est venu me chercher. »

    Martin McGuire, descripteur à la diffusion des matchs du Canadien, CKAC Sports
    «Ça fait 20 ans que j'ai le nez dans les arénas et que je vois des parties de hockey de tous les niveaux possibles et je n'ai jamais vu un joueur être blessé par une baie vitrée. J'ai vu souvent des joueurs être blessés par d'autres joueurs qui sont entrés en contact avec la baie vitrée, mais j'ai jamais vu une baie vitrées délibérément tenter de blesser un joueur!»

    Un premier gros joueur lève le ton contre la LNH

    http://www.ckac.com/hockey/nouvelles/un-premier-gros-joueur-leve-le-ton-contre-la-lnh-63881.html

    (CKAC Sports) - Air Canada, un des plus grands partenaires financiers de la LNH, menace de retirer sa commandite si la ligue ne prend pas de mesures "immédiates" et "importantes" pour enrayer les coups à la tête.

    La lettre est arrivée dans la foulée de la controverse impliquant le défenseur des Bruins de Boston Zdeno Chara et de l'attaquant Max Pacioretty mardi soir au Centre Bell.

    « Nous sommes en contact avec vous pour exprimer notre préoccupation au sujet de l'incident impliquant Max Pacioretty et Zdeno Chara », a écrit Vandal dans son envoi à Gary Bettman. « Cela survient après plusieurs autres incidents de coups à la tête. La vie et la carrière de plusieurs joueurs sont présentement en danger dans la LNH. »

    Vandal a indiqué que ce genre d'événement est très mauvais pour la visibilité d'Air Canada.

    « Du point de vue de notre responsabilité sociale, il est de plus en plus difficile d'associer notre compagnie à des événements sportifs qui pourraient entraîner des accidents graves et irresponsables. Des mesures doivent être prises par la LNH avant que nous soyons confrontés à une fatalité. »

    « À moins que la LNH ne prenne immédiatement des mesures de suspension grave afin de limiter ces blessures potentiellement mortelles, Air Canada sera obligé de mettre un terme à son partenariat avec le monde du hockey. »

    Non seulement Air Canada possède les droits d'appellation du Centre Air Canada de Toronto, la compagnie est l'un des principaux partenaires financiers des six équipes canadiennes. Le siège social d'Air Canada est également situé à Montréal.

    Les directeurs généraux de la Ligue se réuniront la semaine prochaine à Boca Raton, en Floride afin de discuter des coups à la tête. Ils essaieront de trouver une solution afin de réduire le nombre de commotions cérébrales et d'apporter plus de respect entre les joueurs.

    Chara mérite 10 matchs… selon moi

    http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/2011/03/09/chara-merite-10-matchs%E2%80%A6-selon-moi/

    Pendant que Max Pacioretty roulait en ambulance en direction de l’hôpital Général où il a passé la nuit, j’ai réclamé une suspension de 10 matchs à l’endroit de Zdeno Chara pour son geste à l’endroit du jeune attaquant du Canadien.

    J’étais à l’entrée du vestiaire du Canadien lorsque Pacioretty a quitté étendu sur une civière. J’y étais pour accorder une entrevue à TSN. Une entrevue qui n’avait rien à voir avec le coup, mais qui n’a finalement porté que sur le coup…

    Les images saisissantes pour ne pas dire terrifiantes de l’Américain étendu sur la patinoire me donnaient encore des hauts le cœur.
    Et le silence, ce silence lourd qui étouffait le Centre Bell pendant qu’on s’affairait autour de Pacioretty sur la patinoire, rendait la situation plus grave encore.

    On sentait la gravité de la situation dans le silence des joueurs qui marchaient lentement vers leur vestiaire. On la lisait dans les yeux du directeur général Pierre Gauthier et d’autres membres de l’état-mjor lorsqu’ils sont arrivés en trombe pour prendre des nouvelles du jeune homme.

    Comme moi, comme les parents de Pacioretty qui étaient au Centre Bell hier, comme les 21 271 autres partisans des deux équipes, les centaines de milliers devant leurs téléviseurs, les membres de l’état-major craignaient le pire.
    Pendant une seconde, ou deux, ou trois, j’ai cru qu’il ne se relèverait jamais.

    Pendant une seconde, ou deux, ou trois, j’ai revu Trent McLeary, atteint à la gorge par un tir frappé de Chris Therrien alors avec les Flyers de Philadelphie.
    J’ai revu ce bon copain connu à l’époque des très jeunes et très mauvais Sénateurs d’Ottawa qui doit la vie à l’intervention de David Mulder, le médecin du Canadien, et à la Trachéotomie pratiquée presque de façon militaire à sa sortie de la patinoire.

    Pendant une seconde, ou deux, ou trois, j’ai revu les images du lugeur Géorgien, Nodar Kumaritashvili, images qui ont assombri les Jeux olympiques de Vancouver et je me suis dit que Paciorrety était peut-être mort lui aussi.

    Depuis le temps qu’on dit qu’un joueur de hockey ne se relèvera pas un jour, je croyais vraiment que le jour était arrivé et qu’on nous annoncerait que Pacioretty s’était cassé le cou en frappant la cloison séparant les bancs des Bruins et du Canadien au centre de la patinoire.

    Le pire a encore été évité

    Les nouvelles que Pacioretty était conscient, capable de parler et de comprendre les réponses qu’on lui offrait, capable de bouger ses bras, ses jambes ont minimisé les conséquences du geste de Chara.
    Mais peuvent-elles minimiser le fait qu’il mérite une suspension? Une suspension sévère à mes yeux.

    Ma réponse est non.

    Mais au milieu des centaines de messages implorants des suspensions de 10, 20 et 100 matchs, des appels à l’intervention de la Justice, des appels au calme se sont mis à déferler.

    Je passe sous silence ici, volontairement, les messages haineux des partisans des Bruins et des apôtres de la violence qui soutiennent que le grand capitaine ne méritait rien de plus qu’une pénalité mineure et que jamais au grand jamais il aurait dû être chassé du match. Encore moins une suspension.

    Ces personnes ne connaissent rien des règlements.

    Les arbitres, dans une situation comme celle de mardi, peuvent imposer une expulsion du match dès qu’ils considèrent que le geste initial représentait une intention de blesser et/ou qu’il y a effectivement eu blessure.
    Rappelez-vous le match du 23 décembre dernier en Caroline lorsque Jaroslav Spacek s’est fait planter tête première dans la bande par Erik Cole. Les arbitres auraient pu être plus sévères sur cette mise en échec par derrière, mais ils ont décidé d’afficher une clémence certaine en raison des antécédents de Cole qui s’est fait casser le cou, au sens propre, il y a six ans par Brooks Orpik des Penguins de Pittsburgh.

    Aucune clémence

    Dans le cas de Chara, aucune clémence ne tient la route.

    Vrai que la situation géographique de l’incident a eu à voir avec les conséquences. Et c’est justement un facteur aggravant. Chara savait très bien où il était sur la glace. Il savait très bien que l’endroit était dangereux.

    L’endroit le plus dangereux de la patinoire.
    Et qu’est-ce qu’il a fait?

    Il a donné une petite poussée supplémentaire à Pacioretty qui s’est retrouvé tête première derrière une baie vitrée qui n’a pas même bougé pour absorber une partie de l’impact.

    Voyez par vous même si vous ne l’avez pas déjà fait 100 fois plutôt qu’une…

    Personne ne peut lire dans les pensées de Chara. Personne ne peut dire qu’il voulait ou non blesser Pacioretty.

    Mais à 4-0 Montréal, avec les antécédents entre le Canadien et les Bruins, entre Chara et Pacioretty, il y a là matière à soupçons.

    Que des anciens joueurs soutiennent que Chara ne mérite rien de plus qu’il a déjà reçu, je peux vivre avec.

    Que des anciens coachs partagent leur avis me fait sourire. Car si c’était arrivé à l’un de leurs joueurs à l’époque qu’ils étaient entraineurs, ils auraient réclamé une forte suspension.

    Mais quand un collègue que je respecte comme Bob McKenzie de TSN invite à un peu de retenue et surtout à laisser tomber l’émotivité avant de réclamer un peloton d’exécution pour Chara, j’écoute.

    J’écoute et je réfléchis.

    Ce que j’ai fait au cours de la nuit.

    Mais ce matin, je refuse de changer d’idée. J’accepte tous les facteurs disculpatoires avancés en faveur de Chara.

    En fait pas tous. Chara est un joueur salaud. Plus grand, plus gros, plus fort joueur de la LNH quand il perd la tête, il est capable du pire sur la glace. On l’a déjà vu.

    Mais quand je revois les images, que je pense aux parents de Pacioretty qui ont du arrêter de vivre pendant les sept minutes que leur fils a passées dans le néant avant de passer la nuit à l’hôpital, quand je pense à l’image noircie du hockey qui fait encore de tour de la planète ce matin, je me dis que la LNH doit sévir.

    Qu’elle n’a pas le choix.

    En fait oui. Elle a le choix. Mais espérons que cette fois elle prendra la bonne décision.

    La Ligue ne lui imposera pas ce que je voudrais qu’elle lui impose. Chara encaissera peut-être deux, voire cinq matchs de suspension. Peut-être sera-t-il blanchi comme certains le prétendent.

    Ce qui serait une tragédie pour le hockey.

    Mais je ne m’attends pas à ce que mon souhait de 10 matchs de suspension soit exaucé.

    Max Pacioretty est furieux!

    http://blogues.cyberpresse.ca/lnh/2011/03/09/max-pacioretty-est-furieux/

    L’attaquant du Canadien a parlé à Bob McKenzie, de TSN, ce soir de sa chambre d’hôpital.

    “Je suis furieux et dégoûté que la Ligue n’a pas cru bon le suspendre. Je ne suis pas fâché pour moi. Je suis fâché parce que si d’autres joueurs voient un tel coup et croient qu’il n’est pas punissable, d’autres joueurs seront éventuellement blessé comme je viens d’être blessé.



    “Je l’ai entendu dire qu’il n’avait pas l’intention de me porter un tel coup. Je crois qu’il en avait l’intention. J’aurais préféré qu’il dise qu’il a commis une erreur et qu’il était désolé. Je lui aurais pardonné, mais il a plutôt parlé de comment j’étais tombé ou quelque chose du genre. Il a tenté de diriger ma tête contre le poteau coussiné. On sait tous où il se trouve sur la patinoire. Ce n’était pas un coup à la tête comme ceux qu’on voit habituellement, mais il voulait me projeter la tête contre ce poteau coussiné.”

    “Ce fut une journée très émotive pour moi. J’ai revu l’incident pour la première fois ce matin. Vous voyez la mise en échec, j’ai une fracture vertébrale, je suis à l’hôpital et je croyais que la Ligue allait faire quelque chose, un petit quelque chose. Je ne parle pas d’une longue suspension, un match, deux matchs, trois matchs, peu importe, mais quelque chose pour montrer que ce n’était pas correct comme coup.

    La bonne nouvelle, c’est que Pacioretty dit se sentir mieux qu’il ne l’aurait cru après un tel coup. Il ressent des raideurs au cou et quelques autres maux. Il remercie les fans du Canadien, vous, pour le support.

    Vertèbre fracturée et sévère commotion pour Pacioretty

    http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey/201103/09/01-4377605-vertebre-fracturee-et-severe-commotion-pour-pacioretty.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4d__476072_section_POS6



    La mise en échec du défenseur Zdeno Chara à l'endroit de Max Pacioretty, mardi soir au Centre Bell, aura fait beaucoup de dommages. L'entraîneur Jacques Martin a confirmé ce midi que le jeune attaquant du Canadien a subi une commotion cérébrale, et demeure sous observation à l'hôpital.

    «Il a subi une sévère commotion cérébrale, ainsi qu'une fracture de la 4e vertèbre cervicale sans déplacement, a expliqué Martin. Il demeure sous observation des médecins et sera absent pour une période indéterminée.»

    Le coup de Chara fait déjà l'objet d'une enquête de la LNH; ce midi, le gros défenseur des Bruins devait s'expliquer par téléphone avec un représentant de la ligue.

    Jacques Martin a refusé de spéculer sur la possible sentence à l'endroit du joueur des Bruins.

    «Ce qui est important, c'est la santé de Max, et nous allons suivre les recommandations du médecin, a ajouté l'entraîneur montréalais. Ce qui est arrivé,  c'est un incident malheureux, mais c'est à la ligue de déterminer les sanctions.»

    Martin a reconnu qu'il avait eu des sueurs froides en voyant son jeune attaquant étendu sur la glace du Centre Bell, mardi soir. «Des moments angoissants, a-t-il avoué. Tu sais pas vraiment ce qui se passe, c'est effrayant quand on voit ça, mais notre personnel médical s'est présenté rapidement.»

    Pas de suspension pour Zdeno Chara

    http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey/201103/09/01-4377708-pas-de-suspension-pour-zdeno-chara.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4d__476072_section_POS5

    La Presse Canadienne
    Toronto


    Le défenseur Zdeno Chara n'écopera d'aucune suspension, ni d'une amende pour le geste qu'il a posé à l'endroit de Max Pacioretty, mardi, a fait savoir la
    Ligue nationale de hockey par communiqué, mercredi.
    Dans ce communiqué, le vice-président senior aux opérations hockey, Mike Murphy, indique: «Je me suis entretenu avec Zdeno Chara à la suite de la pénalité majeure et de l'inconduite de partie qu'il a écopées (...) pour sa mise en échec à l'endroit de Max Pacioretty, du Canadien de Montréal.


    «Après une révision attentive de la vidéo, je ne peux trouver matière à imposer une sanction supplémentaire. Cette mise en échec est le résultat d'un jeu qui s'est développé très rapidement. Les deux joueurs patinaient dans la même direction et Chara a tenté de coincer son adversaire le long de la rampe. Je n'ai rien pu trouver qui (...) offrait la preuve que Chara ait visé la tête de son adversaire, ait sauté au moment du contact ou ait donné cette mise en échec d'une façon qui aurait pu être jugée dangereuse.

    «Cette blessure est survenue parce que le joueur est entré en contact avec le montant de la baie vitrée et par la suite la glace. En révisant ce jeu, j'ai également tenu compte du bon dossier de Chara, qui en 13 ans dans la LNH, n'a jamais fait l'objet de mesure disciplinaire supplémentaire.»

    Toutefois, Chara a écopé d'une suspension automatique d'un match alors qu'il s'alignait avec les Sénateurs d'Ottawa en 2005, pour avoir été l'instigateur d'un combat dans les cinq dernières minutes d'une rencontre contre Tim Gleeson, des Kings de Los Angeles. Bryan Murray, alors l'entraîneur-chef des Sénateurs, avait de son côté écopé d'une amende de 10 000 $ US.

    Le directeur général du Canadien, Pierre Gauthier, a indiqué par le truchement du département de communications du Tricolore que «la LNH a pris sa décision et ce n'est pas à nous de porter un jugement sur la place publique».

    Pacioretty a subi une grave commotion cérébrale et une fracture sans déplacement de la quatrième vertèbre cervicale lorsque mis en échec par Chara au Centre Bell, mardi.

    Doug Richards, directeur médical de la clinique de médecine sportive de l'Université de Toronto, et ancien médecin d'équipe des Raptors, a dit qu'une telle fracture, sans tenir compte d'une commotion, prend habituellement trois mois à guérir.

    «Il aura beaucoup de chemin à faire, a dit Richards. Mais si la fracture est sans déplacement et stable et qu'il n'y a pas de dommage à la moelle épinière, il n'y a pas de raison pour que sa blessure au cou l'empêche de faire un retour au jeu.»

    Plus tôt mercredi, le ministre fédéral des Sports, Gary Lunn, avait déclaré à la Chambre des Communes que le geste posé par Chara était «inacceptable». Il a indiqué qu'il avait vu l'incident alors qu'il regardait le match et a déclaré qu'il espérait que la LNH prenne l'incident au sérieux.

    Pacioretty «dégoûté»

    http://www.cyberpresse.ca/sports/hockey/201103/09/01-4377811-pacioretty-degoute.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4d__476072_section_POS4

    La Presse

    Max Pacioretty a livré ses premiers commentaires au réseau TSN, mercredi soir.
    «Je suis fâché et dégoûté que la Ligue n'ait pas cru bon de suspendre (Zdeno Chara) pour son geste, a-t-il dit. Je ne suis pas fâché pour moi, je suis fâché parce que si d'autres joueurs voient un coup comme celui-là et pensent que c'est acceptable, qu'ils ne seront pas suspendus, d'autres joueurs seront blessés comme je l'ai été.»

    «La journée a été dure émotivement. J'ai vu la vidéo pour la première fois ce matin. On voit le coup, on a une vertèbre fracturée, on est à l'hôpital et on pense que la Ligue va faire quelque chose, un petit quelque chose. Je ne parle pas d'une longue suspension, je ne sais pas, un, deux ou trois matchs - juste pour dire que ce n'était pas correct.»

    «J'ai entendu dire que (Chara) avait dit que ce n'était pas son intention. J'ai eu l'impression que ça l'était. Je me sentirais mieux s'il avouait qu'il a fait une erreur et qu'il est désolé. Je pourrais lui pardonner, mais on dirait qu'il se défend en disant que j'ai sauté...

    «Je pense qu'il tentait de diriger ma tête vers le montant de la baie vitrée. Nous savons tous où il se trouve. Ce n'était pas un coup à la tête comme il y en a tant, mais j'ai l'impression qu'il a visé pour que ma tête heurte la paroi.»

    La justice et le hockey

    http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/yves-boisvert/201103/09/01-4377783-la-justice-et-le-hockey.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4d__476072_section_POS3

    Yves Boisvert
    La Presse


    Depuis longtemps déjà, la Ligue nationale de hockey a laissé la déviance s'installer sur ses patinoires.

    Depuis longtemps - mais dans la plus parfaite incohérence -, elle a démontré son incompétence à gérer les actes de violence gratuits.

    Incapable de dire à peu près clairement ce qui est dans la «nature» de ce sport de contact et ce qui le dénature.

    Cela a des conséquences sur les 700 joueurs de cette ligue, mais certains diront que cela fait partie des risques du métier.

    Ce n'est évidemment pas vrai. Un participant à un sport, quel qu'il soit, accepte les risques normaux liés à ce sport - blessure par une rondelle, chute, mise en échec légale ou même un combat librement consenti.

    Mais au-delà des professionnels, il faut bien voir que cette ligue est le modèle sur lequel se calque tout le hockey mineur, quoi qu'on en dise. L'acceptation, la tolérance ou l'encouragement de la violence, des mises en échec illégales et des coups à la tête par le laisser-faire a des conséquences pour des centaines de milliers de jeunes qui pratiquent ce sport au Canada et ailleurs.

    Il ne s'agit donc nullement d'un débat entre partisans de clubs de hockey professionnels, mais d'un enjeu de santé publique, pour ainsi dire.

    Il y a un mois, j'ai vu, avec d'autres parents, un garçon de 14 ans étendu sur la glace, immobile, après avoir reçu une mise en échec «légale» d'un joueur de 25 kg plus lourd que lui.

    Les parents sur la patinoire, les soigneurs puis les ambulanciers, la civière, la tête entre des blocs... Il s'en est tiré sans trop de dommages, mais d'autres ont eu moins de chance.

    Même pour ceux qui ne restent pas à l'hôpital, on sait maintenant un peu mieux quelles sont à long terme les conséquences des commotions cérébrales: risques de dépression, de démence, de maladies dégénératives cérébrales... On n'a plus l'excuse de l'ignorance.

    Où finit l'accident bête et où commence l'agression? Comme la LNH est incapable de répondre clairement à cette question, tout le hockey en arrive à accepter comme une sorte de fatalité la violence gratuite. Pourvu qu'elle résulte d'un geste ayant les dehors de la légalité.

    La victime jouait la tête trop basse, tant pis pour elle, on peut la frapper... La victime fait 25 cm de moins que celui qui la frappe, normal qu'elle reçoive un coude au visage...

    On ne peut rien faire, en somme: c'est un sport de contacts!
    On connaît la chanson.
    ***
    On peut donc décider qu'il n'y a effectivement rien à faire et attendre benoîtement que la ligue sévisse... On a vu hier ce que ça donne.

    Il n'a pas suffi que le meilleur joueur au monde, Sidney Crosby, soit à l'écart pour la moitié de la saison.

    Il n'a servi à rien que Mario Lemieux dénonce le ridicule de cette ligue, sa tolérance vis-à-vis de la violence.
    Cette ligue ne donne pas le moindre indice d'une quelconque volonté d'évolution.

    Que faire, alors?

    Le changement - disons: la tentative de changement - doit venir de l'extérieur.
    Il doit venir par le droit.

    Par des poursuites civiles, comme celle de Steve Moore, lequel réclame 19,5 millions à Todd Bertuzzi, qui a mis fin à sa carrière en le frappant par-derrière - une affaire pendante depuis 2006.

    Une cause plus nette puisque Bertuzzi a subi une longue suspension et a été condamné au criminel.

    Mais Max Pacioretty a peut-être une cause civile lui aussi. Certes, un joueur accepte les risques inhérents à son sport. C'est-à-dire ce qui est normalement prévisible, y compris les accidents graves. Mais personne n'est présumé accepter un coup de bâton (Brashear-McSorley), une agression par-derrière (Moore-Bertuzzi), un coup de coude salaud (l'affaire junior Cormier-Tam), un double échec au visage (l'affaire du hockeyeur junior mineur condamné par la Chambre de la jeunesse). Qui prétendra qu'on accepte d'emblée de se faire pousser volontairement contre un poteau?

    S'il y a eu des accusations criminelles dans les cas que je viens de citer, il y a de quoi enquêter sur le cas Chara. Au moins enquêter.

    Pas besoin qu'il y ait coup de bâton pour que ce soit du ressort du droit pénal, évidemment.

    L'utilisation de la force contre le gré d'une personne constitue des voies de fait. Ce qui ne ressort pas de la pratique normale du hockey (mises en échec légales, rondelles perdues, accidents) est fait contre le gré de la victime. Il n'est pas nécessaire que l'agresseur ait voulu la conséquence précise de son geste. Il suffit qu'il ait eu l'intention de le commettre et qu'il ait été insouciant des conséquences.
    ***

    Chara ne voulait sans doute pas fracturer une vertèbre à Pacioretty. Mais il voulait le pousser là où il l'a fait.

    On est tous responsables de la conséquence prévisible de nos actes. C'est un principe qu'on devrait appliquer au hockey comme à n'importe quelle conduite humaine.

    Comme la Ligue nationale n'entend pas le faire, il faut donc passer à l'attaque juridique. Elle a couru après, comme dirait Don Cherry des joueurs qui jouent la tête basse...