mercredi 20 avril 2011

Yvon Pedneault - Chronique - Tic... tic... tic...

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/04/20110419-235928.html

Les Bruins de Boston ont appliqué leur plan de match… pendant les deux premières périodes, lundi. Le Canadien, pour sa part, n’a pas affiché l’attitude d’une équipe consciente du défi qui l’attendait et, pendant 30 minutes, il s’est égaré de tout ce qu’il avait si bien accompli lors des deux matchs à Boston.
 
C’est maintenant 2-1 et le Canadien est toujours dans le siège du conducteur. C’est à lui de donner le ton à la série maintenant qu’il a laissé l’adversaire prendre une bonne bouffée d’air. Une victoire, jeudi, et les Bruins n’auront plus droit à l’erreur.
Il y a des points intéressants à retenir de l’affrontement de lundi. Il y a une leçon à tirer. Il ne faut jamais permettre à un rival qui titube de sortir du coin et de retrouver un deuxième élan. Parfois, ça vient vous hanter.

Cependant, je ne crois pas que le Tricolore se retrouve dans une situation plutôt délicate après avoir loupé une occasion de passer le KO aux Bruins. Après tout, il a bien terminé le match, il a démontré une meilleure cohésion au fur et à mesure que la rencontre progressait. Il lui a manqué de temps. Et pourquoi donc? Parce qu’il a oublié l’heure du match. Point.

N’enlevons rien aux Bruins. Ils ont amorcé la rencontre avec l’énergie du désespoir. Ils ont joué avec détermination, ils ont œuvré en connaissant très bien l’enjeu de ce troisième affrontement. Ils ont joué comme les Bruins, comme les vrais Bruins. Et le Canadien a semblé totalement désorienté. De mauvaises passes, des revirements, le désordre complet dans le territoire défensif et un Carey Price qui a mis un certain temps avant de prendre les bonnes décisions.
 
On ne peut pas dire qu’à l’autre bout de la patinoire, Tim Thomas a montré le profil d’un candidat au trophée Vézina, faisant cadeau de deux buts au Canadien. Mais,
Thomas a su se ressaisir dans les moments les plus intenses, à mi-chemin en troisième période, où son équipe semblait en panne d’énergie.
 
Ce n’est cependant pas une défaite qui sèmera le doute chez les joueurs du Canadien, sûrement pas après les résultats concluants des deux premiers matchs de la série. Pourquoi devraient-ils s’inquiéter?

N’ont-ils pas démontré jusqu’ici qu’ils pouvaient rivaliser avec leur adversaire? N’ont-ils pas contré le trio de David Krejci, Milan Lucic et Nathan Horton du moins lors des deux premiers matchs? Entre-temps, la défense des Bruins a accueilli à bras ouverts le grand Zdeno Chara, lundi, mais celle du Canadien n’a pas à avoir un complexe vis-à-vis son rival.

Par conséquent, n’allons pas croire que les Bruins ont chassé le doute. Ils vont passer de bons moments à Lake Placid mais ils savent qu’ils ont encore un surcroit de travail qui les attend. Doit-on parler d’un match pivot, jeudi soir? Possible. Mais, les Bruins ne peuvent pas échapper à une situation qui les condamne à gagner.
 
Le Canadien doit profiter de l’occasion.
 
Il s’est imposé une pression supplémentaire en oubliant son plan de match dans le vestiaire lors de la première période. Mais cette pression est moins imposante que celle avec laquelle les Bruins doivent composer.
 
Dans les faits, le Tricolore ne devait pas être en contrôle de la série. Les Bruins, disait-on, avaient les ressources pour écarter leurs éternels rivaux. Mais, admettons que les deux matchs disputés à Boston ont soulevé bien des interrogations sur l’évaluation des Bruins. Et ces interrogations persistent même s’ils ont réduit le déficit à un match.
Tim Thomas a beau avoir réalisé quelques arrêts miraculeux en troisième période, il reste qu’il laisse quand même planer les doutes. Et cette défense, même avec le grand Chara dans la formation, laisse voir des carences importantes.

Jusqu’ici, on ne peut pas dire que Lucic et Horton ont démontré des qualités de grands leaders. En revanche, le Canadien a l’occasion de pendre une sérieuse option sur la deuxième ronde… mais en amenuisant sa marge d’erreur, il devra travailler avec plus de combativité. Il devra s’assurer qu’il ne laisse plus rien au hasard.

Et surtout, il devra s’assurer de l’heure du prochain match…