mercredi 20 avril 2011

Souvenirs inspirants et tranquillité d'esprit

LAKE PLACID, New York - Ce qui frappe en entrant dans le hall d’entrée du Olympic Center de Lake Placid, c’est l’exiguïté des lieux. Mais on est au bon endroit. Sur les portes donnant accès à l’amphithéâtre, on peut voir la photo symbolisant le Miracle sur glace.
C’est dans cette ambiance remplie de souvenirs sportifs qu’on se retrouve dans le havre de paix qu’est Lake Placid, site des Jeux olympiques d’hiver de 1932 et de 1980, que les Bruins campent dans l’attente du quatrième match de la série les opposant au Canadien.
« C’est un excellent endroit pour se reposer et refaire le plein d’énergie, a expliqué Claude Julien.
« C’est beau et tranquille. »
Pour être tranquille, ça l’est.
« Ça fait différent des grandes villes !, a lancé Milan Lucic.
« Le village est traversé par une seule rue. »
Et, à ce temps-ci de l’année, on rentre les trottoirs à la tombée de la noirceur.
« On a pensé retourner à Boston après le troisième match, a indiqué Julien.
« Puis, on s’est dit qu’on pourrait aller quelque part où l’on pourrait se détendre.
« L’un de nos physiothérapeutes qui passe ses étés ici a des contacts avec des gens du complexe. La décision était la bonne. »
Source d’inspiration
Tous les joueurs étaient sur place hier, mais les réguliers se sont délié les muscles en faisant des exercices avec un ballon de soccer, comme ils le font avant les matchs.
Seuls les réservistes ont chaussé les patins sur la patinoire d’entraînement adjacente à l’amphithéâtre où les Américains avaient surpris les Soviétiques en demi-finale du tournoi de hockey olympique, il y a 31 ans.

Julien n’avait pas encore 20 ans. Il était défenseur avec les Spitfires de Windsor, de la Ligue junior d’Ontario.
« Je me rappelle de ce match, a-t-il raconté.
« Même si je suis Canadien, il reste que les Américains avaient réalisé tout un exploit. Personne n’avait prévu qu’une bande de collégiens renverseraient la grosse machine soviétique.
« Les Américains en parlent avec fierté et ils ont bien raison. Cette victoire était pleinement méritée.
« C’est très inspirant pour notre équipe d’être ici. On peut bâtir là-dessus. »
Deux jours après avoir battu les Soviétiques 4 à 3, la jeune équipe américaine disposait de la Finlande 4 à 2 en finale pour remporter ce qui demeure leur deuxième médaille d’or olympique à ce jour.
Pas facile, le coaching
Julien suivait la mode de l’époque.
Croyez-le ou non, il arborait une abondante chevelure et une épaisse moustache.
« C’est le métier d’entraîneur m’a fait perdre les cheveux », a-t-il continué en riant de bon coeur.
C’était bien de voir l’entraîneur des Bruins sourire et s’amuser.
Loin de la pression de Boston et de l’attention de Montréal, il peut vivre un peu.
« J’ai mieux dormi après notre victoire, a-t-il avoué, mais il faut rester détendu. On ne doit pas paniquer.
« Dans ma tête, on a une bonne équipe. On dort bien. »
Les Bruins sont de retour dans la série. Leur prochain objectif est de créer l’égalité jeudi soir au Centre Bell.
Sans parler d’un deuxième Miracle sur glace, les Bruins respireraient encore mieux.