vendredi 22 avril 2011

Les Bruins, miraculés de Lake Placid !

Sports - Canadien
Écrit par Martin Leclerc   
Jeudi, 21 avril 2011 22:08
Mise à jour le Vendredi, 22 avril 2011 00:03
Il faut croire qu’un séjour à Lake Placid est encore capable de générer des miracles pour une équipe de hockey !
Alors que tout le monde les croyait au plancher pour le compte de dix, les Bruins de Boston sont parvenus à percer la muraille de Carey Price et à surmonter pas moins de trois déficits jeudi soir pour se sauver du Centre Bell avec une victoire de 5 à 4 en prolongation.
Eux qui ne sont jamais parvenus à surmonter un déficit de 0-2 en séries dans leur histoire, voilà que les Bruins surprennent tout le monde en remportant leurs deux matchs à Montréal et en créant l’égalité 2-2 dans cette série quarts-de-finale de l’Est.
Comment le Canadien se remettra-t-il de cette défaite ?
« Avant le début de la série, si quelqu’un nous avait dit que nous allions être à égalité à 2-2 après quatre matchs, nous aurions été contents de nous retrouver dans cette position, a minimisé Jacques Martin. Il faudra nous regrouper et être prêts pour le match de samedi. »
C’est Michael Ryder qui a permis aux Bruins de remporter cette précieuse deuxième victoire, après seulement 1:59 de jeu, en prolongation, en captant une passe de Chris Kelly en provenance de l’arrière du filet. Ryder (deux buts) et Kelly (un but, une passe) furent d’ailleurs les grands héros des Bruins dans ce match crucial.
Le troisième trio des visiteurs a notamment dominé le trio de Scott Gomez (flanqué de Cammalleri et Gionta en deuxième moitié de rencontre), qui s’est retrouvé sur la patinoire pour les quatre derniers buts de Boston.
« On essaie de faire les changements qu’on croit les plus efficaces dans le cours d’un match, a expliqué Jacques Martin. Mais le troisième trio des Bruins a connu une très grosse performance dans ce match. »


La volte-face de Chris Kelly
Auparavant, avec six minutes à faire en troisième, Kelly avait permis à son équipe de combler un troisième déficit dans le match en s’emparant d’un court retour devant le filet de Price. Échappant brièvement à la surveillance de Brent Sopel, l’attaquant avait poussé le disque derrière la ligne rouge, semant du même coup l’incrédulité dans la foule du Centre Bell.
Kelly, sérieusement blessé au visage dans le match de lundi dernier, constituait un cas douteux pour le rencontre de jeudi. Or, il a choisi de tendre l’autre joue, et son pari a rapporté gros à son équipe.
« Kelly a démontré beaucoup de caractère. Nous savions qu’il était ce genre de joueur quand nous l’avons acquis des Sénateurs d’Ottawa. Il est très fiable. Il ne s’est pas entraîné lors des deux derniers jours (à cause de sa blessure) », a souligne Claude Julien.
Avant ce but égalisateur, tout le monde croyait que P.K. Subban avait porté le coup de grâce aux Bruins en procurant une avance de 4 à 3 au CH en avantage numérique.
Durant cette supériorité numérique (une pénalité à Patrice Bergeron), Subban a reçu une passe de la pointe de James Wisniewski alors qu’il était posé à la droite de Tim Thomas. Patient, Subban s’est approché de l’enclave puis a décoché un tir des poignets parfaitement voilé dans le haut du filet. Thomas n’a rien vu.
Il s’agissait seulement du deuxième but marqué en avantage numérique (par les deux équipes) depuis le début de cette série. Le CH avait marqué le premier au début de la série à Boston.

Pugnaces, les Bruins ont refusé de laisser tomber les bras. Les hommes de Claude Julien ont continué de se lancer en attaque. Et même si le Canadien limitait bien les dégâts, Price a dû s’interposer pour laisser son empreinte sur ce match. Ce ne fut toutefois pas suffisant.
Price a soulevé la foule en première moitié de période en stoppant Brad Marchand qui a tiré sur lui à bout portant de l’enclave. Deux secondes plus tard, Johnny Boychuk s’est retrouvé seul devant le gardien du CH qui était étendu sur le ventre, vulnérable. Mais Price a trouvé le moyen de capter le tir de Boychuk avec sa mitaine, semant du même coup la frénésie dans le Temple du Téléphone.
« Nous avons connu une excellente première moitié de match. Impeccable même, a plaidé l’entraîneur du Canadien. Mais nous avons commis ensuite plusieurs revirements qui ont ouvert la porte. »



Les Bruins survivent au tsunami
Tel un boxeur qui se remet d’une chute au tapis, les Bruins ont confondu leurs adversaires en deuxième période après avoir été victimes de deux buts en l’espace de 47 secondes.
Michael Ryder venait de créer l’égalité 1-1 (dans la troisième minute) quand les hommes de Jacques Martin ont déclenché un tsunami offensif d’une rare intensité. En l’espace de sept minutes, le Canadien a décoché pas moins de 14 tirs en direction de Tim Thomas, dont sept très bonnes chances de marquer.
Mike Cammalleri, frustré par le gardien des Bruins après s’être présenté seul devant lui, a immédiatement eu la chance de bénéficier d’une courte passe de Brian Gionta alors qu’il était posté seul devant le filet. Thomas, hors-position, n’a pu qu’assister à ce but facile.
Puis moins d’une minute plus tard, Andrei Kostitsyn fonçait à un train d’enfer vers le filet des Bruins quand il s’est fait servir une passe parfaite et solide (du revers) par Tomas Plekanec. 3-1 Canadien.

Temps d’arrêt décisif
Alors qu’on croyait qu’il allait peut-être procéder à un changement de gardien, Claude Julien a appelé un temps d’arrêt. Et soudainement, la furie qui animait le jeu du CH s’est transportée dans le camp ennemi. Dans les 10 dernières minutes de la période, le Canadien n’a obtenu qu’un tir au filet. Et en troisième, les seules chances de marquer du CH sont survenues en avantage numérique.
« J’ai simplement demandé à mes joueurs de relaxer. Je voulais ralentir le rythme du match. Je leur ai demandé de rester concentrés et de respecter le plan de match. Il nous restait encore un demi-match à jouer, il y avait encore beaucoup de temps au cadran », a commenté Julien.
Deux minutes après le but de Kostitsyn, le défenseur Andrew Ference a récupéré une passe déviée en entrée de zone. Posté au centre de la patinoire entre la ligne bleue et l’enclave, il a décoché un tir frappé dans le haut du filet que Carey Price n’a pu stopper.
Et à 17:10, les Bostoniens sont parvenus à recréer l’égalité à la suite d’un bel échange de passes à la ligne bleue entre Zdeno Chara et son partenaire Dennis Seidenberg. Brad Marchand et Patrice Bergeron se sont retrouvés seuls aux côtés de Price. Marchand a remis le disque au Québécois, qui n’a pas raté sa chance.