dimanche 17 avril 2011

« Nous voulons gagner plus qu'eux » - Roman Hamrlik

(CKAC Sports) - Mercredi, un site Internet ne donnait que 3,7 % de chance au Canadien de battre les Bruins de Boston dans sa série de première ronde. Quatre jours plus tard, le CH mène 2-0, grâce à une volonté et à un désir de vaincre remarquables.
À Boston, la presse est très pessimiste et certains croient même que les Bruins ont joué le dernier match de leur saison au TD Garden samedi soir. Tout un retournement de situation, quand on repense aux prédictions de whatifsports.com ...

Toutefois, Jacques Martin s'attend à une meilleure performance des Bruins à Montréal, loin du climat tendu de Boston. « On sait que les Bruins seront probablement contents de venir jouer ici. C'est notre devoir de nous préparer », a dit l'entraîneur-chef montréalais.

De plus, ce sont maintenant les joueurs du Canadien qui vont avoir à prouver devant leurs partisans et la presse locale. Le maintien de la concentration s'annonce donc plus difficile à Montréal.

« C'est définitivement un défi. Il y a plus de distractions ici qu'à l'extérieur. D'un autre côté, tu as tes partisans pour t'encourager, et un environnement familier. Il reste que l'enjeu va se décider sur la glace », a expliqué Martin.

Roman Hamrlik ne fera pas mentir son entraîneur. Il sait que les Bruins seront meilleurs au Centre Bell, même si l'aréna de Montréal n'a pas beaucoup réussi aux joueurs de Claude Julien cette saison.

« Je ne crois pas qu'ils aient connu les départs qu'ils avaient espérés lors des deux premiers matchs. Nous nous attendons à ce qu'ils soient meilleurs, mais nous savons ce que nous avons à faire. Je ne crois pas que nous ayons à nous inquiéter à leur propos. »

Des vétérans et de l'expérience

Si le Canadien n'a pas souvent été favorisé par le repêchage lors des dernières saisons, l'organisation a tout fait pour compenser en allant chercher du talent et de la force ailleurs. Aujourd'hui, Martin peut compter sur un bon groupe de vétérans avec de l'expérience.

« Le leadership du groupe est important. Il y a des joueurs qui amènent du vécu avec eux, chacun avec leur propre expérience. Que ce soit Travis Moen avec les Ducks, Brian Gionta et Scott Gomez avec les Devils, Brent Sopel avec les Blackhawks... Je crois fermement que ces expériences-là sont importantes pour bâtir et développer le groupe. Il y a aussi Hal Gill, qui a gagné une Coupe avec les Penguins et qui travaille beaucoup avec son partenaire. »

Un avis entièrement partagé par Yannick Weber.

« On a cinq joueurs qui ont gagné la Coupe Stanley. Ils savent ce qu'il faut faire pour gagner. Pour nous, jeunes joueurs, ça aide beaucoup d'avoir des modèles comme ça. »

Le jeune Suisse a très bien fait hier, marquant même un but alors qu'il évoluait inhabituellement à un poste d'ailier - même s'il avait déjà rempli ce rôle à Ottawa et Toronto en fin de saison. L'occasion pour Martin de souligner la contribution de ses jeunes joueurs.

« Nos jeunes joueurs apportent vraiment un élément important à notre jeu. Nos vétérans ont peut-être été plus déterminants en ce qui concerne la feuille de pointage : Gionta lors de la première partie, Cammalleri et Darche hier soir. Mais il reste que les jeunes joueurs comme Eller, Desharnais, White, Weber ont apporté une très bonne contribution. Et on sait qu'on a un gars comme Mara qui n'a pas joué encore mais qui peut embarquer et venir nous aider. »

Une équipe qui se tient ensemble

Comme dans toute équipe qui vit près de neuf mois sur douze ensemble, à s'entraîner, se voir et voyager quotidiennement, des tensions naissent parfois. Ç'a été le cas l'an dernier, et cela s'est encore produit cette saison, alors que des différences d'opinions sont apparues en ce qui concerne le système de jeu. Mais dans les deux cas, l'équipe s'est regroupée au moment idéal, et se tient désormais ensemble comme un seul homme. À l'approche des séries, c'est un groupe uni et solidaire qui s'est formé.

« J'ai appris avec l'expérience qu'il n'y a pas tant de différence entre Boston et Montréal, a expliqué le défenseur Roman Hamrlik. C'est l'équipe qui le veut le plus qui finit par gagner. Nous avons montré lors des deux premiers matchs notre intense désir de gagner. Vous pouvez voir cette envie partout dans le vestiaire, ou sur le visage des gars qui rentrent dans les duels. »

« Nous le voulons plus qu'eux », a-t-il répété.

Un capitaine avec les pieds sur terre

Gionta est un homme qui a les pieds sur terre. Vous ne le verrez pas s'enflammer, ni dire que le Canadien est bien parti pour se qualifier. En bon vétéran qui en a déjà vu beaucoup dans sa carrière, il sait bien que tout n'est pas encore terminé, et qu'il y a encore beaucoup de travail à accomplir. Il sait aussi que les circonstances des deux premiers matchs ont avantagé le CH, qui a à chaque fois marqué rapidement.

« À chaque fois que tu joues avec une avance, c'est plus facile de mettre en place ton plan de match, car tu n'as pas à en dévier. Tu peux rester fidèle à ton système et ne pas trop t'aventurer, car c'est là que les ennuis surviennent. »

Le capitaine salue également le travail de tous ses coéquipiers, qui n'ont pas hésité à se jeter pour bloquer les tirs adverses. Ainsi, si Gill en a fait dévier cinq, Gomez, Hamrlik, Sopel et Subban en ont bloqué trois chacun.

« Tout le monde le fait, et quand tu vois tous les autres s'y mettre, tu y vas aussi, car tu ne veux pas être celui qui va laisser tomber les autres. Chacun respecte les capacités des autres et ce qu'ils amènent à la table, et je crois que c'est un facteur clé pour former une équipe. »