dimanche 17 avril 2011

Hal Gill aurait pu devenir Tom Brady

(CKAC Sports) - Dans le segment Inside Hockey de Hockey Night in Canada, Hal Gill a fait l'objet d'un reportage qui revenait sur l'un des moments les plus marquants de sa vie : quand il a dû choisir entre poursuivre le hockey et le football, avec en prime, des images d'archives du #75 en action.
Elliotte Friedman, le journaliste de Hockey Night in Canada, explique d'entrée que la mère d'Hal Gill, Barbara, était censée assister au match #2 de la série Montréal-Boston au TD Garden. Mais, apprenant qu'un reportage était consacré à son fils, elle a décidé de rester sagement chez elle et écouter la retransmission à la télévision.

Bien lui en a pris tant ce court documentaire fut passionnant. Regardez-le en cliquant ici.

Le vétéran de 13 saisons dans la Ligue nationale n'est pas né avec des patins au bout des pieds. Pendant de longues années, il a également joué au football, en tant que quart arrière des Chieftans de Nashoba (Massachusetts).

De nombreuses images d'archives montrent celui qui portait alors le #10 en action.

« Hal avait le bras le plus fort que je n'ai jamais vu, se souvient Greg McClintock, un receveur éloigné ayant joué aux côtés du défenseur du CH. Il pouvait lancer le ballon à 60 verges à l'entraînement, sans problème. L'entraîneur ne le laissait jamais lancer aussi loin durant les matchs, mais il était puissant. »

Gill ne faisait pas que jouer au football, il était même plutôt doué.

« Des universités ont commencé à le remarquer dans ses années de secondaire, se rappelle Ken Tucker, l'entraîneur-chef de 1983 à 2001 et de 2007 à nos jours. On lançait beaucoup le ballon, et sa taille a attiré l'attention d'écoles comme Boston College, Duke, Ohio State, ainsi que certaines plus petites en division 1 AA comme Northeastern et Holy Cross ».

Quand Friedman a demandé au coach Tucker à quel joueur de football moderne on pourrait comparer Gill, sa réponse a été plutôt élogieuse. « Tom Brady. Parce qu'(il était) quelqu'un qui savait prendre les décisions ».

Le défenseur vétéran a apprécié cette comparaison, qui l'a un peu gênée. « C'est flatteur et très généreux. C'était ma force : prendre le ballon et arriver à m'en débarrasser. Mais la vitesse n'était pas vraiment une de mes qualités... alors dès que je pouvais me servir de mon bras, je le faisais », dit Gill.

Un choix difficile

En véritable athlète, Gill se démarquait également au hockey et au basketball, si bien qu'il a été intronisé au Temple de la renommée de l'école. Mais c'est au football qu'il était le meilleur, comme le prouve l'un de ses records. En effet, sa marque pour les verges par la passe en une saison a tenu pendant 18 ans, n'étant battue que l'an dernier.

Au moment de choisir dans quelle voie persévérer, Gill a vécu quelques moments difficiles.

« Il y avait beaucoup de pression autour de lui pour prendre cette décision », dit le coach Tucker.

« Ç'a été probablement la décision la plus dure que j'aie eu à prendre dans ma vie, explique quant à lui Gill. Abandonner le hockey est quelque chose que je ne pouvais pas faire. Je pense que c'est d'ailleurs comme ça que la décision s'est prise. J'avais investi beaucoup trop dans ce sport pour le laisser tomber, et je crois qu'il m'aurait trop manqué. »

Il n'en reste que Gill n'était pas le prototype du joueur de la Ligue nationale de hockey, surtout après le lock-out. Son manque de vitesse, souvent pointé du doigt, n'était pas censé le laisser survivre.

« Gionta et moi blaguons souvent qu'il est trop petit et moi trop lent, et qu'on n'y arrivera jamais dans cette Ligue. Plus sérieusement, je pense que ce sont des choses que l'on a dû surmonter », analyse-t-il calmement.

Ses coéquipiers justement, aiment à dire que s'il y a bien une chose que le défenseur format géant aime, c'est le son de sa voix - une manière de dire qu'il parle beaucoup, voire beaucoup trop.

« J'espère ne pas m'adresser à eux de la mauvaise façon. Je leur dis de m'avertir quand ils sont "Gillés", pour que je m'arrête », dit-il.

Heureusement, le vestiaire du Canadien n'est pas vraiment "Gillé" puisque la présence du natif de Concord est très appréciée.

Et en dehors de la glace également, Gill démontre des qualités. Il n'a jamais oublié d'où il venait. Après avoir remporté la Coupe Stanley en 2009, il l'a amené à Nashoba pour aider son ancienne école à amasser des fonds pour un nouveau terrain.

L'histoire derrière son surnom

Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi certains surnommaient le #75 "Skills", l'intéressé vous donne la réponse.

« À l'université, Eric Sundqvist à inscrit "Skills 0" à côté de mon nom, là où était supposé être marqué "Gill 3". Le gars de chez Bauer est venu pour nous donner des patins, et les miens étaient livrés pour "Skillo". Mon nom était alors "Skillo"... J'ai pris mes nouveaux patins et "Skills" est resté associé à mon nom. »