lundi 28 mars 2011

Le leadership avant tout

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/03/20110328-013236.html

Chaque jour, depuis quelques semaines, les vrais leaders sortent du peloton.

 
Que ce soit Corey Perry avec les Ducks d’Anaheim. Que ce soit Jonathan Toews avec les Blackhawks de Chicago. Que ce soit Henrik Lundqvist, des Rangers de New York.
 
Que ce soit Ryan Miller, des Sabres de Buffalo.
Et la liste est longue.
 
C’est la période de l’année où on se prépare pour les séries éliminatoires ou bien c’est la période de l’année où chaque match offre les mêmes enjeux qu’un septième match en séries éliminatoires.
 
Il y a des équipes, sévèrement éprouvées par les blessures, et on pense tout de suite aux Penguins de Pittsburgh, qui luttent avec énergie. Soir après soir, cette formation compétitionne malgré l’absence de Sidney Crosby et d’Evgeni Malkin.
 
Une équipe vaillante, une équipe courageuse, une formation qui compose admirablement bien avec l’adversité. Le dernier épisode Matt Cooke le démontre clairement, chacun tire dans la même direction.
 
Il y a des formations comme les Predators de Nashville qui appliquent le système de l’entraîneur à la lettre et qui s’imposent dans cette lutte éreintante pour une place dans les séries éliminatoires.
 
Que peut-on ajouter aux exploits des Coyotes de Phoenix, une organisation qui doit composer avec une saga qui ne finit plus relativement à la vente de l’équipe, qui s’affirme malgré des compressions budgétaires, une formation qui n’a pas de joueurs vedettes et qui, pourtant, occupe le quatrième rang dans l’Association de l’Ouest ?
 
Price abandonné à son sort
 
On pourrait ajouter le Canadien à l’équation. Il y a deux semaines, cette équipe occupait le sixième rang avec à sa portée le premier rang de la division nord-est. Mais ça s’est gâté depuis quelques matches. Cette équipe soulève maintenant plusieurs interrogations.
 
À deux semaines des séries éliminatoires, il n’y a plus rien qui fonctionne. Carey Price
est laissé à lui-même. On doit le sortir du filet deux fois en l’espace de 10 jours. La défense laisse voir des failles inquiétantes, plusieurs arrières ne parvenant plus à s’ajuster à la vitesse de l’adversaire.
 
L’attaque a perdu toute notion sur l’art de marquer des buts.
Où est donc le leadership de cette équipe ? Comme je le précisais, c’est la période de l’année où les leaders s’affichent. Les enjeux sont grands, la compétition est à son plus haut niveau, c’est le moment de se démarquer.
 
Quand on voit des joueurs comme Travis Moen et Jeff Halpern évoluer sur les deux premières lignes d’attaque, il y a un grave problème à résoudre. Il revient aux entraîneurs de trouver des solutions. Le leadership doit aussi s’exercer derrière le banc.
 
Les entraîneurs doivent faire preuve d’imagination. Ils doivent réagir. Jacques Martin a sa part de responsabilités. Je veux bien croire qu’il est limité au niveau des effectifs, mais comment peut-on justifier le temps de jeu accordé à Scott Gomez ? Oublions le salaire, regardons un instant la production du joueur de centre.
 
Et, à cet égard, attardons-nous aux résultats produits par les joueurs identifiés par la haute direction comme étant les plus talentueux de l’équipe :
Ce n’est guère reluisant, on en conviendra.
 
L’entraîneur Martin n’échappe pas non plus aux inquiétudes soulevées par le rendement de cette formation. Son système de jeu n’est pas respecté. Pourtant, il avait donné de bons résultats au cours de la saison et pendant les séries éliminatoires l’an dernier.
 
Il doit trouver une réponse. J’imagine que la solution se trouve parmi ceux qui représentent le coeur de l’organisation. Les athlètes. Martin et son groupe ont la responsabilité de pousser les joueurs jusqu’à la limite. Ils ont la responsabilité de provoquer les patineurs et de leur rappeler qu’ils ont un rôle à jouer.
 
Quand on joue 23 matchs sans marquer un but, est-il logique qu’on passe une vingtaine de minutes par match sur la surface de jeu ? Quand on déploie son attaque en supériorité numérique, est-il normal de voir Tomas Plekanec au point d’appui ?
 
On peut toujours faire des comparaisons avec l’an dernier, rappeler que le Canadien avait connu une fin de saison ne laissant pas trop d’espoir. Et on connaît la suite. Mais, le passé, c’est le passé. Et penser qu’un miracle va se produire tous les ans, je n’y crois pas.
 
Si Gomez, Gionta, Plekanec et Cammalleri sont des leaders, qu’ils le prouvent. Ils ne peuvent choisir un meilleur moment.
Si Martin est un leader, qu’il le démontre.
 
Cette équipe a gagné 40 matchs cette saison, elle doit sûrement avoir de belles qualités. Elle a atteint ce plateau malgré l’absence de joueurs influents comme Andreï Markov et Josh Gorges.

C’est dans l’adversité qu’on reconnaît les « vrais ».