lundi 28 mars 2011

La vedette francophone tant attendue est-elle arrivée ?

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Avec une récolte de huit buts et quatorze passes pour 22 points en 35 parties durant lesquelles huit fois il a joué moins de dix minutes, Desharnais n’a cessé de fournir des arguments à Jacques Martin pour se voir confier de plus en plus de responsabilités. Avantage et désavantage numérique, il a depuis longtemps gagné l’estime du personnel d’entraineurs du Canadien par son attitude et son rendement.

« Ça a toujours été comme ça. Je commençais sur les trois ou quatrième trios pis tranquillement je faisais mon chemin, tant que du mets des points sur le tableau » disait-il sur CKAC. Ce qui sera intéressant de surveiller est comment David Desharnais réussira à produire avec plus de temps glace en avantage numérique et dans les situations critiques comme ce fut le cas en fin de match mardi face aux Sabres alors que Jacques Martin l’a préféré à Scott Gomez.

Il admet que le fait de jouer sur un troisième trio lui procure souvent l’occasion de se mesurer à la troisième paire de défenseurs adverses, une opportunité stratégique donc aussi pour Jacques Martin. On peut même se poser la question en toute bonne foi, l’entraineur pourrait-il relancer son léthargique vétéran Gomez en le faisant jouer sur un troisième trio ? Une telle décision nous permettrait de voir comment la recrue de 24 ans pourrait continuer de « mettre des points sur le tableau » en pivotant avec Tomas Plekanec l’un des deux premiers trios.

Ce n’est pas d’une importance capitale puisque de pouvoir jouer avec des trios équilibrés offensivement est un atout pour Jacques Martin. Peu importe le trio sur lequel il l’utilisera, l’entraineur Jacques Martin affirme clairement que Desharnais prend une place de plus en plus importante dans sa formation.

À 5’7’’ et 177 livres, David Desharnais a fini par dominer partout où il est passé et rien n’indique qu’il ne répétera pas l’exploit au niveau de la LNH, au contraire.

Pourrait-il se gagner encore plus d’admirateurs en devenant un des principaux artisans de quelques soubresauts printaniers du tricolore, le courage qu’il affiche en allant le premier dans le même coin de patinoire ou devant le filet devant Zdeno Chara et sa superbe vision du jeu nous donnent envie de le croire. En plus, quand on consulte son dossier, on constate qu’il ne semble pas avoir manqué beaucoup de matchs dans sa carrière, évitant donc les grosses blessures malgré sa petite taille.

Il est intéressant de noter que deux des trois québécois évoluant pour le Canadien, David et Mathieu Darche, n’ont jamais été repêchés. Je pense que sans mettre la charrue avant les bœufs, la possibilité que la fameux attaquant francophone ayant le potentiel de devenir une vedette offensive et un morceau important du Canadien qu’on attend depuis le don de Mike Ribeiro aux Stars de Dallas est peut-être arrivé...par la porte d’en arrière.

Nous critiquons souvent le Canadien ne pas repêcher des gars d’ici plus souvent dans les premières rondes mais nous devons en même temps les féliciter pour le fait que des gars qui étaient libres comme l’air comme Francis Bouillon, Mathieu Darche ou David Desharnais aient obtenu une chance de rester ou accéder à la LNH.

Toujours au sujet de David, il est même permis de se demander sans chauvinisme s’il aurait pu devenir un candidat au trophée Calder en évoluant sur une base régulière toute la saison avec le grand club au lieu de brûler la Ligue Américaine. Des collègues à moi très respectés affirmaient il y a quelques semaines encore que David était un joueur de la
Ligue américaine. J’ai moi-même émis des doutes sur sa vitesse et sa capacité d’explosion sur les courtes distances dans les premiers matchs alors que dans le fond il ne faisait que s’ajuster.

Comme quoi contrairement à tous ceux qui arrivent par la grande porte du repêchage, David Desharnais est toujours condamné depuis qu’il gravit les échelons du hockey à confondre les sceptiques et vaincre les préjugés sur le simple et unique fait qu’il est trop petit.

Parce que pour le reste, la preuve est faite depuis longtemps. Il a connu des saisons de 100 points dans la LHJMQ, une autre dans la East Cost League, il a aussi enregistré 101 points avec les Bulldogs d’Hamilton en tenant compte de ses 78 points en 60 matchs de saison régulière et 23 autres en 19 matchs des séries 2009-10.

Je ne pousserai pas l’audace jusqu’à prédire que David Desharnais connaitra bientôt une saison de 100 points dans la LNH mais j’ai de plus en plus la conviction qu’il deviendra l’un des leaders offensifs du Canadien au cours des prochaines saisons.

Fait non négligeable en terminant, l’arrivée et l’éclosion de Desharnais sont les meilleures choses qui puissent arriver à Louis Leblanc, le premier choix de l’équipe en 2009. Inutile de dire qu’il sentira peut-être moins de pression devenir la vedette francophone tant attendue puisque tout indique qu’elle est peut-être arrivée !