dimanche 6 mars 2011

Gomez n'est pas seul dans le club des surpayés...

http://www.ruefrontenac.com/sports/hockey/34429-hockey-lnh-canadien-scott-gomez-surpayes

Sports - Hockey
Écrit par Marc de Foy   
Samedi, 05 mars 2011 17:05

Mise à jour le Samedi, 05 mars 2011 16:25

Le but du lock-out qui a causé l’annulation de la saison 2004-2005 dans la
Ligue nationale de hockey était d’imposer un meilleur contrôle des salaires et d’endiguer la disparité entre les équipes riches et les formations les moins fortunées.

Six ans plus tard, on constate que l’exercice fonctionne à moitié. Si l’équilibre des forces s’est rétréci, il se trouve des dirigeants qui n’ont rien retenu du conflit dans lequel ils s’étaient unis pour ralentir la flambée des salaires.

Le plafond salarial ayant grimpé de 52 pour cent (de 39 M$ à 59,4 M$) depuis sa création, certains propriétaires, sous la foi de leurs directeurs généraux, consentent des contrats démesurés à des joueurs qui n’ont rien de grandes vedettes.

À Montréal, les amateurs pestent contre Scott Gomez, qui avait déjà été gratifié d’une entente contractuelle exagérée par rapport à ses performances, lorsque Bob Gainey est allé le chercher à New York.
Scott Gomez : le lock-out n'a pas eu l'effet escompté sur son salaire.
Photo d'archives Pascal Ratthé
Les exemples ne manquent pas.

Aussi, on a été en mesure de répertorier 23 joueurs correspondant à ce profil, divisés dans une formation type, c’est-à-dire deux gardiens, sept défenseurs et 14 attaquants.

La masse salariale réelle de cette équipe atteint la somme de 130,25 millions de dollars.

Ce montant est légèrement supérieur au budget estimé pour la prochaine saison des Giants de San Francisco, champions de la dernière Série mondiale, dont le sport n’est pas assujetti à un plafond salarial.

Des contrats-fleuves risqués

En tête de liste, on retrouve Ilya Kovalchuk, dont le contrat signé avec les
Devils du New Jersey, l’été dernier, a dû faire l’objet d’une restructuration pour répondre aux critères régissant le plafond salarial.

Il n’en demeure pas moins que les Devils ont couru un grand risque en lui accordant un contrat de 15 ans dans un sport où les blessures et l’usure du temps écourtent souvent de belles carrières.

Les Islanders de New York en savent quelque chose avec Rick DiPietro, qui n’est pas facile à diriger en plus.

À ce compte-là, les Capitals de Washington ont joué d’audace en offrant une entente de 13 ans au kamikaze qu’est Alex Ovechkin.

Que le propriétaire Ted Leonsis se soit engagé à lui verser la faramineuse somme de 124 millions de dollars n’est pas vraiment étonnant quand on connaît son style et sa fortune.

Généreux, les Devils !

Que les Devils consentent à débourser 100 millions de dollars dans le compte bancaire de Kovalchuk jusqu’en 2021, c’est plus surprenant.

Par contre, ce n’est pas la première fois que Lou Lamoriello se montre trop généreux depuis l’établissement du plafond salarial. C’est bizarre quand on se rappelle la fermeté avec laquelle il utilisait son budget avant le lock-out.
Lamoriello avait établi une échelle salariale incontournable en vertu de laquelle ses joueurs étaient payés selon leur contribution réelle et leur ancienneté.

Martin Brodeur a accepté un contrat inférieur à sa valeur, en retour de quoi la direction l’assurait qu’elle ferait le nécessaire pour mettre une équipe compétitive sur la glace.

Ces dernières années, les Devils ont fait de mauvaises affaires avec plusieurs joueurs. On pense à Alexander Mogilny et à Vladimir Malakhov au retour du conflit de travail et, plus récemment, à Patrik Elias, à Brian Rolston et à Dainius Zubrus.

À cet égard, on ne peut sûrement pas dire que Vincent Lecavalier en donne pour son argent au Lightning de Tampa Bay, qui s’est engagé à lui verser un joli magot de 85 millions sur une période de 11 ans.

Où est passé le superbe joueur qui avait aidé les siens à gagner la coupe Stanley en 2004 et le Canada à remporter la Coupe du monde quelques mois plus tard?

À Chicago, les Blackhawks ont donné un pont d’or à Brian Campbell, un défenseur qui n’a rien d’un candidat au trophée Norris.

Disparus mais encore payés

Par ailleurs, certaines équipes doivent comptabiliser dans leur masse salariale les salaires de joueurs qui ne figurent plus dans leurs rangs.

C’est le cas des Blackhawks de Chicago avec Cristobal Huet, des Oilers d’Edmonton avec Sheldon Souray, des Rangers de New York avec Wade Redden et des Capitals de Washington avec Michael Nylander.

Après cette saison, les Islanders en auront encore pour quatre ans à mettre dans leur budget salarial le rachat du contrat d’Alexei Yashin, qui poursuit sa carrière en Russie depuis quatre ans.

On se demande après ça pourquoi cette organisation en arrache tellement depuis une quinzaine d’années.