dimanche 9 janvier 2011

Le Canadien fait mentir bien du monde, des principes et des chiffres

http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/2011/01/09/le-canadien-fait-mentir-bien-du-monde-des-principes-et-des-chiffres/

Le Canadien a fait mentir bien des principes, bien des statistiques et bien du monde en revenant de l’arrière comme il vient de le faire pour battre les Bruins 3-2 en prolongation.

C’était 2-0 Boston après deux périodes.
Les Bruins affichaient un dossier de 16-0-0 lorsqu’ils menaient après deux périodes. Le Canadien? Il était 0-15-1 en situation inverse.
Voilà pour les statistiques.
Le principe maintenant :
Le Canadien a fait mentir celui qui veut qu’une équipe doive travailler 60 minutes pour gagner un match de hockey. Le Tricolore s’est mis en marche en troisième période seulement. En plus, c’est un but refusé à Mathieu Darche – pour avoir touché la rondelle au-dessus des épaules – qui a fouetté le Canadien et effacé les Bruins.

Avant ce réveil du Canadien, le match était sous le contrôle, le plein contrôle des Bruins. Même qu’après deux périodes, on aurait juré que le Canadien faisait tout son possible pour se battre lui-même.

Les Bruins dominaient 9-3 les occasions de marquer.

Mike Cammalleri, malade, venait de retraiter au vestiaire au cours de la période médiane. Je veux bien croire que Cammalleri ne casse rien depuis quelque temps, mais il est plus utile sur le banc, au cas où, que dans le sauna.

Avant de retraiter au vestiaire, lui et ses compagnons de trios étaient invisibles.
Le frère André était caché au confessionnal, alors que Tomas Plekanec avait souligné sa présence en écopant deux pénalités.
À leur décharge, on peut dire que le reste de l’équipe ne jouait pas mieux.

Alexandre Picard s’était fait arracher une partie de l’avant-bras après avoir été atteint par un tir frappé de Zdeno Chara. Un jeu qui a mené au deuxième but des Bruins.

Des Bruins qui avaient profité d’un revirement de Picard pour prendre les devants.

Quand ça va mal.

James Wisniewski, qui a relancé le Canadien après son acquisition entre Noël et le Jour de l’an, s’est retrouvé grimaçant au banc des joueurs après avoir été atteint par un vilain coup de bâton au poignet gauche.

Quand je vous dis que ça allait mal, ça allait vraiment mal.

Malgré la fiche de 13-5-3 de leurs favoris au Centre Bell cette saison, les partisans huaient le Canadien en chœur et avec passion. Au grand plaisir des quelques centaines de fans des Bruins qui affichaient alors fièrement leur couleur.

Tannés d’entendre des huées, ou de crier chou, ou les deux, plusieurs fans du Canadien ont alors quitté leurs sièges pour devancer la cohue aux stationnements ou dans le métro.

Puis, le match a changé de bord.

Michael Ryder, qui n’avait rien fait jusque-là, a écopé une pénalité qui a ouvert la voie au premier but du Canadien. Un but moche. Poche. Un but à la Gomez marqué sur un tir anodin qui a dévié une fois, deux fois, trois fois mon père avant de glisser entre les jambières de Tim Thomas qui n’a rien vu.

Une bonne technique l’aurait peut-être sauvé, mais bon. Il a pas mal de succès avec son style échevelé…

C’était 2-1.

Comme une moufette bien en chaire et en bien en santé, on a senti le but égalisateur approcher. Un but marqué par Brian Gionta alors que la rondelle tirée par James Wisniewski de la pointe a dévié sur son patin alors que Carey
Price était de retour au banc à la faveur d’un sixième attaquant.

Il y a eu révision sur le jeu, mais le but a été accordé. Pourquoi? Parce que le patin de Gionta n’a jamais changé de direction pour aller harponner la rondelle.

Quelques secondes avant ce but, un dégagement de Zdeno Chara est passé à un cheveu du poteau gauche du filet. Au lieu de marquer le but qui aurait confirmé une victoire de 3-1, Chara s’est rendu coupable d’un dégagement dont le Canadien a su profiter.

À ce moment-là, le Canadien aurait été quitte pour rentrer à la maison avec un point tombé du ciel, pour ne pas dire carrément volé.

Mais pourquoi s’arrêter là quand les Bruins avaient l’intention de leur offrir d’autres cadeaux.

Blake Wheeler, pour la deuxième fois du match, s’est retrouvé au banc des pénalités. En prolongation, c’est encore pire car ton équipe se défend alors à trois contre quatre.

Boston a fait du très bon travail, limitant les chances au minimum.

Mais le Canadien avait le vent en poupe alors que les Bruins l’avaient en proue et Max Pacioretty a décoché un tir vers le but. La rondelle s’est faufilée entre plein de jambes et de patins, dont ceux de Tim Thomas, qui était de retour au vestiaire avant même que les arbitres ne récupèrent la rondelle.

Il faut dire qu’il y a eu du brasse-camarade après le but.
Max Pacioretty a décidé de pousser Zdeno Chara pour célébrer son but. Une bien vilaine idée lorsque Chara est de bonne humeur. Une idée suicidaire lorsqu’il vient d’être victime d’une telle remontée.

«Je venais de vivre le plus beau moment de ma carrière. J’étais dans les vapeurs. Je ne savais pas trop ce que je faisais et à qui je m’en prenais», a plaidé Pacioretty dont c’était le 3e but depuis son rappel de Hamilton.
Chara, vous vous en doutez bien, n’a pas apprécié. Il a asséné une bonne taloche au visage de Max Pax en plus d’en offrir une ou deux autres en prime à Scott Gomez.

«Je venais juste de lui offrir quelques suggestions de bons restaurants. Vous savez qu’il y a plein de bons restaurants à Montréal», a indiqué Gomez.
Je ne sais pas pour vous, mais je ne l’ai pas cru deux secondes…
Chara était en beau fusil, son coach Claude Julien l’était aussi.

«Le Canadien a fait ce qu’il fallait pour revenir de l’arrière et nous avons fait ce qu’il fallait pour leur donner la chance de revenir», a lancé Julien.

«Les maudites pénalités nous ont tués en fin de match et en prolongation, a-t-il insisté sans jamais mentionner les noms de Ryder et Wheeler. C’est inacceptable. Le jeu collectif était là toute la soirée. Même à 2-1, on avait le contrôle du match. Mais des erreurs individuelles nous ont coulés.»

Zdeno Chara n’a pas dit un mot après le match. Il grognait encore lorsqu’il a traversé la meute de journalistes qui l’attendait.
Ses coéquipiers qui parlaient n’avaient vraiment rien à dire…

Entre les lignes

- Malgré la défaite, les Bruins conservent la première place de la division Nord-Est, donc la troisième de l’Association Est. Oui, le Canadien l’a rejoint avec 49 points, mais les Bruins ont encore deux matchs en mains…

- P.K. Subban a disputé un fort match. Il a passé 26 :27 sur la patinoire et terminé sa soirée de travail avec un plus 2. Le meilleur différentiel du Tricolore…

- C’est Zdeno Chara (28 :26) qui a passé le plus de temps sur la patinoire du Centre Bell samedi…

- C’est la quatrième fois de suite que le Canadien revient de l’arrière pour remporter un match. La première cette année lorsqu’il tire de l’arrière après deux périodes (1-15-1). Le Canadien est maintenant 6-12-1 lorsqu’il se fait poivrer le premier but de la rencontre. On est encore loin de la coupe aux lèvres, mais ça s’améliore…

- Les ennuis offensifs de Michael Cammalleri semblent plus inquiétants que son état de santé. C’est une vilaine grippe qui l’a contraint à abandonner le match en deuxième période. Comme c’est congé dimanche, il devrait être remis pour l’entraînement de lundi ou le match du lendemain à New York contre les Rangers…

- Au chapitre des statistiques, il est rendu à neuf matchs de suite sans but. Il a trois passes. C’est sa plus longue séquence du genre cette saison. Il a connu une séquence de huit matchs de suite sans but, mais une autre d’un seul filet en 14 rencontres…

- Il y a pire chez le CH. Le frère André n’a qu’un but à ses 17 derniers matchs…

- James Wisniewski n’a pas connu un grand match samedi. Mais avec la passe récoltée sur le but gagnant, est rendu à deux buts et six points en cinq matchs…

- Scott Gomez ne casse rien non plus, mais avec son but, il affiche maintenant deux buts et 13 points à ses 12 derniers matchs, soit depuis son retour au jeu après une absence de deux parties pour soigner une blessure à une jambe…

- Dans la défaite, Patrice Bergeron a marqué les deux buts des Bruins. Il affiche cinq buts et 12 points à ses 11 derniers matchs…

- Le Canadien a cadré 42 rondelles sur le filet de Tim Thomas. Il a toutefois décoché 80 tirs : 18 ont été bloqués et 20 ont raté la cible…

- Autre statistique favorisant le Canadien, il a remporté 57 % des mises en jeu. Tom Pyatt est cinq en cinq alors que Jeff Halpern est 4 en 5. Seul Michael Cammalleri (0 en 2 en relève à Plekanec) a terminé la soirée sous la barre des 50 %…

- Max Pacioretty a dominé le Canadien avec six tirs…

- C’est congé dimanche pour le Canadien…

- On reconnecte plus tard…

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