mardi 19 avril 2011

Toujours en vie, les Bruins!

Sports - Canadien
Écrit par Martin Leclerc   
Lundi, 18 avril 2011 22:30
Mise à jour le Lundi, 18 avril 2011 23:27
C’eût été trop facile. Après avoir été terrassés deux fois par le Canadien sur leur propre patinoire, le Canadien a levé le pied et les Bruins de Boston, eux, se sont ressaisis de belle façon lundi soir au Centre Bell. Malgré une performance chancelante de Tim Thomas, les hommes de Claude Julien sont parvenus à décrocher leur première victoire dans cette série, au score de 4 à  2.
Le Canadien jouit maintenant d’une avance de 2 à 1 dans cette série quart de finale de l’Est.
Les Bruins sont ainsi parvenus à réaliser quelque chose qu’ils n’avaient pas fait depuis le 7 février 2010 : remporter un match sur la patinoire du Canadien.
Comme le Tricolore l’avait fait à Beantown, les Bruins ont réussi à marquer dès le début de la rencontre – sur leur tout premier tir – pour donner le ton au match.

À 3:11, alors que Boston venait tout juste d’écouler une pénalité, Roman Hamrlik a raté une sortie de zone, ce qui a permis à Patrice Bergeron de se réfugier avec la rondelle dans le coin à la gauche de Carey Price. Extraordinairement patient avec le disque, l’attaquant québécois a repéré David Krejci qui s’amenait dans l’enclave. Son tir sur réception n’a laissé aucune chance à Carey Price en plus de semer le silence dans le Centre Bell.

Forts de cette avance, leur toute première de la série, les Bruins se sont ensuite offert 20 minutes de totale domination, eux qui ont profité de huit chances de marquer au cours du premier vingt. Il y avait longtemps que le CH n’avait pas subi de semblables assauts offensifs sur la patinoire du Centre Bell.
« Nous n’avons pas compétitionné durant les 30 premières minutes de jeu, déplorait Jacques Martin. On ne peut pas se permettre une telle chose en séries, alors que l’écart entre la victoire et la défaite est si mince.

« Je l’avais dit aux joueurs après l’entraînement matinal. Je leur avais dit que c’était une chance de ne pas avoir à disputer le match en matinée parce que nous n’étions pas prêts. Ce n’est pas un problème physique. C’est mental. Et c’est difficile à expliquer. »
Dans la 15e minute de jeu, alors que les Bruins contrôlaient – encore – le jeu dans la zone du Canadien, un tir de la pointe de Zdeno Chara a rapidement bondi sur la bande derrière Price. Profitant du fait que le gardien était à pris à contre-pied, Nathan Horton a faufilé le disque entre le dos de Price et le poteau.
Dès lors, le sort du Canadien semblait scellé. Les Bruins montraient une fiche de 36-2-3 cette saison dans les matchs au cours desquels ils étaient parvenus à se forger une avance de deux buts.

Bévue coûteuse de Price

Dès le début du deuxième engagement, les Bruins ont frappé à nouveau, cette fois avec la complicité de Carey Price.
Le gardien du CH tentait de dégager son territoire quand la rondelle qu’il venait de tirer a heurté Mark Recchi, qui passait devant son filet. Rich Peverley a récupéré le disque pour l’enfouir dans le filet. C’était 3-0 Bruins.
Carey Price a littéralement donné un but aux Bruins en sortant de son filet pour tenter un dégagement.
Photo d'archives Olivier Jean
« Je ne crois pas que Carey se soit senti responsable de la défaite. Il a réussi plusieurs autres arrêts importants dans cette rencontre et il a réussi de nombreux arrêts-clés dans nos deux victoires à Boston, a opiné Martin. De toute manière, c’est la performance de l’équipe qui nous a coûté le match. On gagne en équipe et on perd en équipe. »

Après cette bévue, le Canadien a toutefois retrouvé son aplomb en défense. Les Bruins n’ont presque plus été menaçants pour le reste de la rencontre. Et Price ne s’est pas laissé abattre par ce revers de fortune. Cinq minutes plus tard, il a stoppé Milan Lucic qui s’élançait vers lui en échappée. Et dès la contre-attaque suivante, Andrei Kostitsyn s’est amené à la gauche de Tim Thomas, qui n’avait pas été beaucoup sollicité jusque-là. Même si l’angle était extrêmement pointu, AK a tenté un faible revers qui s’est faufilé sous le gardien des Bruins. Thomas, en passant, avait amorcé la rencontre avec une moyenne d’efficacité de ,891 dans cette série.

Ce but a redonné vie aux partisans du Canadien, et partiellement aux joueurs de Jacques Martin, qui ont dirigé pas moins de 13 rondelles en direction de Thomas dans cet engagement. N’empêche, les Bruins affichaient leur habituelle cohésion en défense et les chances de marquer ont été peu nombreuses.
Après 40 minutes, le Canadien n’avait profité que de six chances de marquer.

Thomas ouvre la porte

En troisième, les hommes de Jacques Martin ont tenté avec beaucoup de conviction de reprendre le contrôle du match et de pousser les Bruins dans les câbles.
Roman Hamrlik, Mathieu Darche et Brian Gionta ont toutefois été contrés par Thomas alors qu’ils jouissaient d’opportunités solides.
Mais, erratique depuis le début de la série, le gardien des Bruins s’est chargé de rouvrir la porte au CH. À 4:08, Tomas Plekanec s’est faufilé à sa gauche et, incapable de déborder le défenseur des Bruins, a complété un virage brusque avant de tenter un tir à ras la glace même s’il n’avait aucun angle. Le disque s’est encore faufilé sous le portier bostonien…

Paniqués par ce revirement de situation, les Bruins se sont défendus tant bien que mal durant les dix dernières minutes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Thomas est parvenu à corriger les erreurs qu’il avait commises plus tôt.
« Tim aurait pu se laisser abattre par les deux buts qu’il avait accordés mais il a fait preuve de caractère, a souligné Claude Julien. Il voulait se reprendre et faire amende honorable et il a effectués plusieurs arrêts importants dans les dernières minutes de la rencontre. »
Avec un peu plus de trois minutes à faire, Thomas a notamment réalisé un arrêt miraculeux contre Scott Gomez, qui était posté à côté de lui. Andrei Kostitsyn a aussi été frustré deux fois.
Les Bruins ont finalement mis fin aux hostilités en marquant dans un filet désert dans la dernière minute. Un but de Chris Kelly.

DANS LE CALEPIN — Benoît Pouliot a subi les foudres de son entraîneur après avoir écopé d’une pénalité pour assaut alors qu’il ne restait que quatre secondes à écouler en deuxième. La charge qu’il a commise à l’endroit d’un défenseur des Bruins l’a forcé à jeter les gants devants Andrew Ference, venu à la rescousse de son coéquipier. Pouliot n’a été utilisé que durant 3:21 dans toute la rencontre. « Il n’était pas blessé ou rien de cela », a indiqué Jacques Martin en serrant les dents…

• Les joueurs du Canadien, malgré sa performance décevante, profiteront d’un congé mardi. Ils reprendront l’entraînement mercredi…

• Les Bruins mettent le cap sur Lake Placid, où ils profiteront des deux prochains jours pour « se reposer et corriger certains aspects de leur jeu », selon Claude Julien. Le prochain match de la série sera disputé jeudi soir au Centre Bell.