jeudi 15 septembre 2011

LHJMQ - Flamboyant sur la glace, discret dans la vie

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/09/20110915-081510.html


QUÉBEC - Il a certes l’étoffe pour faire son chemin dans la vie, mais les millions de dollars qui attendent Mikhail Grigorenko n’ont pas encore d’emprise sur cet adolescent modèle que le hockey québécois découvrira cet hiver.
Humble et réservé, amateur de films et de jeux vidéo, le joueur le plus en vue des Remparts de Québec est heureux de voir sa mère venir vivre avec lui.
 
L’entraîneur-chef des Remparts, Patrick Roy, n’a pas à s’inquiéter de voir l’ennui triturer l’âme de son attaquant. Ainsi va la vie chez les Grigorenko. Fils d’un concessionnaire d’automobiles japonaises dans leur ville de Khabarovsk, Grigorenko a déménagé à Moscou avec sa mère, il y a dix ans, afin de servir son frère, de huit ans son aîné, qui avait des aspirations vers le hockey.
 
«Ma mère a fait beaucoup de sacrifices pour le hockey», a expliqué le jeune homme, avec la complicité de l’interprète Elena Pavlyuchenko.
 
Présence précieuse
 
La carrière de l’aîné n’a pas abouti comme souhaité, mais la montée dans le hockey du seul autre enfant de la famille, servi par un talent hors norme, a dicté à la cellule de demeurer à Moscou. Le père vit toujours à Khabarovsk, une ville de la taille de Québec située aux abords de la frontière chinoise, et les 6 000 kilomètres le séparant des siens l’ont limité à seulement cinq voyages entre les deux villes en dix ans.
 
Alors, pour ce qui est de l’ennui, il y a longtemps que le petit Mikhail, qui avait sept ans quand il s’est séparé de son père pour s’installer dans la capitale, en est immunisé.
 
Devancé par son talent, l’attaquant s’est vite intégré aux Remparts par son attitude typiquement nord-américaine. Mais la beauté des communications quotidiennes via Skype avec ses parents ne remplacera pas l’arrivée de sa mère dans les prochains jours.

«La mère est la personne la plus près qu’on a. J’aurai quelqu’un avec qui échanger, compter sur son soutien, avoir de bons mots quand ça va moins bien. En vivant avec quelqu’un de ma famille, je pourrai m’exprimer dans ma langue. Je me sentirai plus à l’aise. Quand tu vis en paix, il est plus facile ensuite de se concentrer sur le hockey», a ajouté le numéro 25, pour qui les «meilleures recettes demeurent celles de ma mère».

Peu de temps à lui
 
Les journées bien remplies et la période d’adaptation font en sorte que les découvertes de Grigorenko dans sa nouvelle ville se limitent jusqu’à maintenant au bar laitier «Dairy Queen» et au restaurant «Boston Pizza».
 
«Je n’ai pas eu le temps de visiter beaucoup, à part quelques restaurants. Les journées sont longues. Je me lève tôt, il y a la pratique du matin, les cours (d’anglais) en après-midi, la sieste, et on est déjà rendu au repas du soir», a mentionné le joueur de 6 pieds 3 pouces et 200 lb, qui dit échanger régulièrement avec d’autres joueurs russes de la LHJMQ, dont Anton Zlabin (Shawinigan) et Denis Kamaev (Rouyn-Noranda).
 
Un an ou deux?
 
Inscrit à des cours universitaires à distance en sciences du sport, Grigorenko entend obtenir son diplôme dans quatre ans «si tout va bien». Mais une carrière florissante au hockey pourrait changer les plans. Déjà que son apport pour le hockey dans son pays l’a exempté du service militaire obligatoire, le même talent pourrait aussi restreindre la LHJMQ à une seule année de son spectacle.

«J’aimerais jouer dans la Ligue nationale le plus tôt possible, mais j’accepterais de passer une année de plus à Québec.»