jeudi 16 juin 2011

LNH | Coupe Stanley -- Émeute à Vancouver

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Agence QMI 
Stephanie Ip et Bernard Barbeau/Agence QMI
15/06/2011 23h26 


VANCOUVER – Plusieurs personnes ont été blessées au cours d’une émeute survenue mercredi soir, à Vancouver, après la défaite de 4-0 que les Canucks ont encaissée aux mains des Bruins de Boston, vainqueurs de la coupe Stanley.

Près de 70 personnes ont été transportées à l’hôpital, dont trois ont été blessées par arme blanche, alors que plusieurs autres ont dû recevoir des traitements après avoir été exposées à des gaz lacrymogènes. Un individu, tombé d’un viaduc, serait décédé selon certaines sources, bien que les autorités n’aient encore rien confirmé.
 
Le nombre d’arrestations effectuées par les policiers n’a pas été révélé.

Des dizaines de milliers de personnes, des jeunes pour la plupart, sont restées dans le centre-ville de la métropole de la Colombie-Britannique, dans les heures qui ont suivi le match. Ils refusaient de se disperser malgré une présence policière importante et criaient des obscénités ou chantaient « Olé olé olé ». Des fauteurs de trouble ont fracassé des vitrines et renversé des voitures, en incendiant plusieurs.

Une centaine de policiers ont enfilé pour leur part leur équipement antiémeute et se préparaient à mater les vandales vers 23 h 45, heure de l’est. Dans un premier temps, ils ont tenté de convaincre les gens de se disperser. Certains ont obtempéré, mais une bonne part d’entre eux ne voulaient rien savoir de rentrer à la maison. Vers minuit, heure de l’est, donc 21 h à Vancouver, les policiers se sont mis à avancer lentement, quelques mètres à la fois, faisant difficilement reculer les émeutiers qui cherchaient à les provoquer. Les agents jouaient de la matraque et utilisaient les gaz lacrymogènes, entre autres.
 
Plusieurs curieux restaient aussi sur place, espérant voir la suite des choses. Il faut dire que le soleil n’était pas encore couché, sur la côte ouest. La soirée était encore jeune.
 
Chaos et vandalisme

Clairement, plusieurs s’éclataient dans le bruit et le chaos. Certains casseurs tentaient apparemment d’incendier d'autres véhicules, dont une voiture de police. Plusieurs chandails des Canucks y sont aussi passés, de même que de nombreux autres objets.
On entendait plusieurs petites déflagrations. Beaucoup de fumée flottait sur le centre-ville et des déchets jonchaient les rues, un peu partout.

Si seule une minorité participait activement à l’émeute, un nombre surprenant de personnes suivait le tout avec des caméras et des téléphones.
 
D’autres se montraient cependant dégoûtés par la tournure des événements. « Il n’est pas question pour moi de mettre ma ville dans l’embarras et faire de la casse, a entre autres déclaré Brent Gardner, 27 ans. J’espère que d’autres vont suivre mon exemple. »
 
Le maire de Vancouver, Gregor Robertson, a appelé ses concitoyens au calme, les implorant de « rester respectueux » et de « reculer afin de laisser les policiers avancer et assurer la sécurité des gens ».
 
« Vancouver est une ville de classe mondiale, a-t-il ajouté. Tous ces gestes de violence sont gênants et honteux. »
 
Peu avant 1 h, heure de l’est, donc 22 h à Vancouver, des pompiers qui combattaient les différents foyers d’incendie ont dirigé momentanément leur canon à eau vers la foule indisciplinée.

À peu près au même moment, des flammes se dégageant d’une voiture incendiée léchaient la devanture d’un magasin La Baie, menaçant de s’y étendre.

Grabuge instantané
 
De toute évidence, quelques-uns n’attendaient qu’un signal pour se déchaîner, mercredi soir.
 
Dès que la sirène a annoncé la fin du match, des amateurs de hockey déçus s’étaient mis à lancer des bouteilles et des canettes sur les écrans géants installés sur les rues Georgia et Hamilton.
 
Un partisan des Canucks a raconté qu’un individu portant un chandail des Bruins s’était tourné vers lui et l’avait frappé au visage.
 
Des casseurs ont notamment renversé une voiture, arraché ses pare-chocs et ses portières, et sauté dessus, avant d’y mettre le feu.

Certains ont tenté d’intimider des journalistes. D’autres cherchaient au contraire à se montrer devant les caméras. En 1994, Vancouver avait connu un scénario semblable, qui avait causé 1,1 million $ de dommages. Les Rangers de New York venaient de remporter la coupe Stanley.