Si les Devils sont encore mathématiquement en vie dans la course aux séries, cela tiendrait cependant du miracle, puisque les Rangers, 8e dans l'Est avec 87 points en 78 matchs, sont à 10 points des Devils (12, 77 pts en 77 parties).
Peu importe. Le fait que l'on se pose la question est déjà un exploit, tant les Devils semblaient perdus avant le retour de l'entraîneur-chef Jacques Lemaire à la barre de l'équipe. Après avoir mené le New Jersey à une fiche de 27-14-3 depuis le 23 décembre, son nom a même circulé pour le trophée Jack Adams remis au meilleur entraîneur de l'année.
Des compliments auxquels Lemaire n'a pas vraiment fait attention.
« C'est évident que lorsque les gens parlent de ce qu'on a fait, c'est glorifiant. Mais je vous avoue que j'étais tellement occupé à essayer de placer cette équipe-là que je ne voyais même pas les résultats que l'on avait, ni le succès. Je me souviens, à un moment donné, que je me suis demandé "Ça fait combien de matchs que l'on n'a pas perdu ?". Ce n'est pas quelque chose que je suivais de près car l'équipe était tellement fragile que j'avais d'autre préoccupations que de me pencher sur nos succès. »
La question qui est sur toutes les lèvres désormais est la suivante : Jacques Lemaire sera-t-il de retour la saison prochaine ? Pour l'intéressé, le questionnement ressemble à celui qu'il avait mené lorsqu'il avait pris sa retraite comme joueur.
« C'est évident, les mêmes questions vont revenir. Tu regardes au niveau du physique. Tu regardes à quel point tu es encore excité de faire partie de ce groupe-là. Tu penses aux voyages, aux gens avec qui tu travailles... Tout ce qui t'entoure. Ce sont des choses qui sont très importantes. Et lorsque tu es habitué à voir un groupe tous les jours, quand tu le laisses, il va te manquer. »
Des éloges et de la continuité
Et Jacques Lemaire manquerait aussi à ses troupes. Du moins, c'est ce qui ressort des propos de Martin Brodeur.
« Avec le succès que l'on a connu, on veut avoir de la continuité pour la saison prochaine. En espérant que ce soit avec lui. Sinon... quelqu'un qui est dans le même genre », a dit le légendaire gardien.
Mais Lemaire ou pas Lemaire, le plus important, selon Brodeur, est que l'équipe se soit remise sur le droit chemin.
« Je pense qu'on s'est prouvé à nous-mêmes que l'on était capables de performer. On a besoin de structure dans notre manière de jouer, et on avait perdu ça. Je pense que tout le monde l'a réalisé cette année : tu as beau avoir tout le talent que tu veux, il faut jouer en équipe, avec une structure et un plan de match. Lou et Jacques, qui fait encore partie de l'organisation, vont décider quel va être le meilleur chemin pour nous lors de la prochaine saison. »
Jacques Martin, l'entraîneur-chef du Canadien, n'avait que des bons mots pour son collègue à l'aube de l'affrontement entre leurs deux équipes.
« C'est un défi de rencontrer une équipe coachée par Jacques parce tu sais qu'elle sera bien entraînée, bien préparée et qui a un système de jeu. Il s'agit de bien travailler pour défaire ce système. »
