mardi 12 avril 2011

Hockey - Deux équipes de la LNH à Montréal?


TORONTO – La majeure partie des droits que versent les stations de télévision pour la retransmission des matches de la LNH servent à subventionner les équipes américaines qui éprouvent de la difficulté aux guichets, révèle une étude économique de l'Université de Toronto.

La recherche effectuée par des experts du Mowat Centre for Policy Innovation de l'Université de Toronto indique que les équipes américaines reçoivent de 80 % à 90 % des redevances payées par les réseaux canadiens de télévision TSN, RDS et CBC en raison du partage des revenus.

Parce que ce sont des droits dits nationaux, précise l'étude, les revenus appartiennent à la Ligue nationale de hockey qui les redistribue à toutes les équipes.

«Ceci a comme résultat que seulement 20 millions $ des 100 millions $ que verse la CBC - propriété des contribuables canadiens - sont retournés aux équipes canadiennes. Les 80 autres millions $ sont envoyés aux États-Unis», expliquent les experts.

L'étude indique aussi que le Canada a la capacité de faire vivre 12 équipes de la Ligue nationale de hockey, dont une à Québec et même une deuxième à Montréal.

Une analyse approfondie de 10 régions métropolitaines canadiennes conclut que le nombre d'équipes de la LNH au pays pourrait doubler avec deux nouvelles formations dans la grande région de Toronto, l'addition d'une équipe dans les régions de Montréal et Vancouver, ainsi que le retour du hockey professionnel à Québec et Winnipeg.

«Même si les nouveaux Nordiques jouaient dans le vieux Colisée, avec ses 15 200 sièges, ils pourraient vraisemblablement obtenir de meilleures foules qu'environ le tiers des équipes américaines», avance l'étude.

Les experts ont basé leur recherche comparative sur le marché d'Edmonton avec ses Oilers.

Selon l'étude, les équipes dans ces agglomérations pourraient générer des revenus plus élevés qu'une équipe américaine dans un marché moyen.

«Edmonton, Calgary et Ottawa figurent parmi les trois plus petits marchés de la LNH, mais ces franchises profitent de revenus aux guichets qui dépassent la presque totalité des équipes américaines», indique l'étude.

L'analyse avance qu'une équipe canadienne est en mesure de générer 23 millions $ de plus en recettes par année qu'une formation américaine dans une ville de même envergure.

«L'intérêt plus élevé des gens au nord de la frontière fait en sorte que les petits marchés canadiens sont de plus grands marchés de hockey que la plupart des grandes villes américaines», souligne l'étude.

Le rapport d'une quarantaine de pages soutient cependant que la LNH préfère se comporter comme un cartel qui contrôle où jouent les équipes au lieu de laisser le libre marché déterminer les endroits où la demande pour le hockey est la plus grande.

L'analyse indique aussi que les gouvernements locaux aux États-Unis sont plus enclins à verser des subventions pour la construction d'un nouveau stade ou offrir un loyer à prix réduit pour les équipes que le sont les gouvernements au Canada.