Ian Laperrière défend fermement les bagarres, même s'il juge que les récents événements entre les Islanders et les Penguins ont dépassé les bornes. «Ça l'air d'une ligue de garage. Ça l'air du semi-pro», dit-il.
Mais, à la base, il est en faveur de la présence de bagarres dans les matchs de la LNH. «Ça, c'est le hockey. Ça l'a tout le temps été et ça va tout le temps l'être. C'est un sport d'émotion, c'est un sport comme ça. Oui, il y a du monde qui veut le changer. Mais il faut faire attention de changer notre sport parce que ce ne sera plus notre sport.»
Ian Laperrière croit aussi fermement que le public tient à cet aspect du hockey. «Chaque fois qu'il y a une bataille sur la glace, tout le monde est debout, tout le monde crie. Dans leur salon, c'est la même affaire. Ça reste que c'est le hockey et le monde aime ça. Je ne dis pas que c'est la façon qu'il faut vendre le sport. Ça, c'est une autre affaire. Ce n'est pas la façon qu'il faut vendre le sport, sauf que ça fait partie de notre sport.»
Il est bien placé pour constater qu'à Philadelphie, le public est friand des bagarres. «À Philadelphie, le monde adore ça. Ils aiment le hockey, mais si t'ôtes ça, tu vas perdre une partie de tes fans aussi. Tu vas peut-être en amener d'autres, mais je ne suis pas sûr que ça va être le même nombre.»
Les coups à la Cooke
La Ligue nationale est aussi critiquée pour sa mollesse à sévir contre les joueurs qui assènent des coups dangereux. Le cas de Matt Cooke par exemple. Là-dessus, Ian Laperrière pense qu'on pourrait être plus ferme.
«Si la LNH prêche qu'elle veut mettre un terme aux mises en échec par derrière ou blindside, prends ce gars là quand il frappe par derrière et fais-en un exemple. Donne-lui 20 matchs. Ils parlent, ils parlent, mais ils lui donnent quatre matchs. Il va le refaire», dit-il en faisant la comparaison avec les avertissements qu'on donne aux enfants, mais qu'on n'applique pas.
Le hockeyeur québécois souligne toutefois que les joueurs comme Cooke sont très appréciés par leur équipe et que les autres clubs les prendraient dans leur alignement n'importe quand. Il fait aussi valoir que les entraîneurs veulent des joueurs agressifs.
«Les coachs ont leur partie de blâme à prendre. Moi, si j'embarque sur la glace et que je ne finis pas ma mise en échec sur un joueur comme Sidney Crosby qui passe à côté, je ne reverrai plus la glace. Il ne me le dira pas, mais il va m'asseoir sur le banc pendant dix minutes et je vais comprendre le message. Et je peux te dire que si Sid s'en vient la tête dans les patins la prochaine fois, je vais le geler. Ce n'est pas parce que je suis une mauvaise personne ou un fou, c'est parce que je veux garder ma job. C'est une business.»
Pas encore rétabli
Ian Laperrière est à l'écart du jeu cette saison à cause de la rondelle qu'il a reçue au visage l'an dernier. Il s'entraîne en gymnase et patine avec ses enfants, mais un problème persistant avec son oeil l'empêche de se sentir bien sur la glace. Il n'a cependant pas encore opté pour la retraite.
«Je me donne du temps. J'ai juste ça du temps, je n'ai nulle part où aller. Si je ne suis pas à 100 %, je ne reviendrai pas. Je ne suis pas fou non plus. Si mon oeil ne revient pas mieux, je ne mettrai pas ma vie en péril.»
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