jeudi 17 février 2011

Chronique de Paul Rivard - Question CHakespearienne

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/paulrivard/archives/2011/02/20110210-105054.html

«L’écrire? Ou ne pas l’écrire? Là est la question!» aurait pu dire un célèbre dramaturge anglais.

«Ce qui se passe dans le vestiaire, reste dans le vestiaire!» Ça, c’est d’un auteur inconnu, mais c’est un cliché archiconnu.

Certains membres des médias ont déchiré leur chemise sur la place publique cette semaine, dénonçant un article écrit par un de leurs collègues, sur un épisode de la «P’tite vie tricolore». Comme une réaction de meute devant la démarche d’un membre dissident.

Si vous avez raté l’histoire, sachez que le confrère Jean-Philippe Bertrand a rapporté un échange acrimonieux entre P.K. Subban et Hal Gill, dans le vestiaire. Vous en trouverez les détails sur mon blogue.

Gill, mi-blagueur, mi-sérieux, a donc mis le jeune à sa place et, devant notre collègue surpris, lui a répété: «Tu peux l’écrire!». Et J.-P. l’a écrit. Et le 24 Heures l’a mis en ligne sur son site web. Et l’agence QMI a repris le texte pour l’expédier sur le fil de presse. Et la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre.
 
Tribunal journalistique
 
Sur Twitter, plusieurs journalistes affectés à la couverture régulière du CH, se sont déchaînés. Et les entrevues se sont enchaînées. À plusieurs endroits, on a fustigé le journaliste.
 
Une grande partie de l’imposante faune journalistique s’est inscrite en faux, reprochant à notre ami une mauvaise interprétation du lien fort qui unit le vétéran et la recrue. Possible.
 
Condescendants, quelques-uns d’entre eux ont souligné qu’il ne connaissait vraisemblablement pas le caractère ou le style de blagues du défenseur format géant. Possible.
 
Mais plusieurs éléments de la scène en disaient long sur l’impact (positif et/ou négatif) de Subban dans ce vestiaire et, donc, justifiaient le fait de le rapporter.
Et, au risque d’être redondant, Gill lui a répété de «l’écrire»

Bon. Pas facile ce job-là.

Vont-ils ensuite, mettre Jean-Philippe au ban(c)... des punitions. J’espère que non. Il a fait son boulot de bonne foi, professionnellement, et ne mérite pas l’opprobre.
 
Mais comme rien n’est jamais simple, dans l’entourage des Canadiens, cette «banale histoire» aura tout de même fourni plusieurs heures et plusieurs lignes de commentaires, en 24 heures, sur toutes les plates-formes médiatiques.

Non seulement décortique-t-on les agissements des athlètes, mais on décortique aussi celui de ceux qui les observent. Et ça... ce n’est jamais banal.