« Big Bad Bruins »… « Broad Street Bullies »… Vous avez entendu ces surnoms depuis au moins trois décennies, selon l’âge que vous avez. Ils ont toujours collé à la peau des joueurs de hockey de Boston ou de Philadelphie parce qu’ils le voulaient bien et parce qu’ils ont alimenté leur propre légendes de joueurs durs et bagarreurs.
Va pour le folklore des années ’70, ’80 et ’90. Mais on croyait bien que la
Ligne nationale de hockey était passée à autre chose. Faut croire que non.
Dans un intervalle d’une dizaine de jours, le monde du hockey nous a ramené à l’ère des gladiateurs, dans où les combattants s’en donnent à cœur joie, au plaisir vicieux de la populace massée dans les estrades. Certains amateurs en redemandent, l’œil hagard et l’écume à la bouche. 
Et les joueurs semblent trouver un malin plaisir à effectuer ce retour en arrière alors que les bagarres générales et les foires belliqueuses faisaient les manchettes. Car les médias véhiculent le tout, menés par la LNH elle-même dans ce défilé de taupins.
Non seulement la LNH met-elle en vedette les extraits vidéo de cette bagarre de gardiens du 2 février, quand Brent Johnson a envoyé Rick DiPietro au plancher (glacé), d’une gauche historique, mais également les trois combats en quatre secondes des Bruins, le lendemain, puis le pique-nique de 152 minutes de punitions Bruins-Canadiens du 9 février, sans oublier la méga-foire de 346 minutes Penguins-Islanders du 11 février.
Puis, un des personnages les plus respectés du hockey, Mario Lemieux, s’inscrit en faux, s’insurge et dénonce ce retour à l’âge de pierre (voir l’article).
Si les joueurs des Canadiens (à l’image de la majorité de leurs confrères de la LNH, assurément) appuient (ici) les paroles de l’ex-numéro 66, il y a eu cette note discordante (ici) provenant d’un matamore comme Zenon Konopka, des Islanders (tiens…tiens…). Le subtil gorille a envoyé cette perle : «Dès que je serai de retour à la maison, je vais retirer de la porte de ma chambre l’affiche de Mario, a dit Konopka, un ancien des 67’s d’Ottawa. Je ne peux croire qu’il est déconnecté du hockey jusqu’au point de ne pas réaliser ce qui se passe dans le feu de l’action.»
Que dire de plus ?
Rien, si ce n’est que le problème ne se règlera pas. La LNH utilise les bagarres pour vendre le hockey, à peu près partout sauf à Montréal. Elle glorifie les sauvages sur patins en diffusant les extraits à la une de son site web.
Plus ça change…
