dimanche 27 février 2011

Kostitsyn : l'appât au bout de la ligne?

http://www.ruefrontenac.com/pierredurocher/34172-kostitsyn-lappat-au-bout-de-la-ligne

La chronique de Pierre Durocher
Jeudi, 24 février 2011 14:50
Grâce à la magie de Carey Price, le Canadien a réalisé un tour de force en battant les Canucks mardi soir à Vancouver. J’en suis encore estomaqué. Une fois de plus, les joueurs du Tricolore viennent de nous démontrer qu’ils sont capables du meilleur comme du pire et ça doit être enrageant pour Jacques Martin.
Ses p’tits gars avaient été à ce point mauvais lors des matchs précédents, à Edmonton et à Calgary, qu’il était impossible de leur prédire une victoire face à l’équipe qui trône au sommet du classement général et qui ne perd pratiquement jamais à domicile.
C’est ce qui fait la beauté du sport.
Qui pouvait penser qu’un quatrième trio constitué de Lars Eller, de Travis Moen et d’Andrei Kostitsyn allait être le meilleur dans le camp du Canadien ? Le remaniement des lignes d’attaque que Martin a effectué lors de l’entraînement de lundi a porté ses fruits. On verra maintenant pendant combien de temps ces trios resteront intacts...
Libéré de Scott Gomez, dont le cas est de plus en plus désespérant, Kostitsyn a offert sa meilleure performance depuis des lunes et il est parvenu à marquer son premier but en 13 rencontres. « Attaboy ! »
J’espère maintenant que cette rare bonne performance de notre énigmatique Biélorusse ne fera pas changer d’idée à Pierre Gauthier et qu’il continuera d’offrir les services de Kostitsyn aux équipes avec lesquelles il entretient des discussions, à quelques jours de la date butoir des échanges.
La seule véritable option
Car plus on y pense, plus on en vient à la conclusion que le numéro 46 est le seul véritable appât de qualité accroché au bout de la ligne de Gauthier.
Andrei Kostitsyn pourrait bien être le meilleur appât pour réaliser une transaction afin d'améliorer le sort du Canadien.
Photo d'archives Olivier Jean
Il représente sa seule option valable pour effectuer une transaction qui a de l’allure, comme l’acquisition d’un attaquant robuste, expérimenté, qui saurait apporter une bonne dose de leadership et de courage au sein de l’équipe.
Je serais surpris si Gauthier touchait à son noyau de bons jeunes joueurs (Ben Maxwell ne faisait pas partie de ce groupe, évidemment...) pour conclure un échange, surtout pour les services d’un joueur dit de location. Il ne peut pas se le permettre dans la situation actuelle de l’équipe.
C’est différent avec Kostitsyn. Il en est à sa quatrième saison complète à Montréal et il ne progresse pas. Il a 26 ans, il est en fin de contrat et il ne deviendra vraisemblablement pas l’attaquant de puissance qu’on voyait en lui. Du moins pas à Montréal.
Pour un entraîneur, ça doit être l’enfer de diriger un joueur comme Kostitsyn. Le talent est là, mais il ne nous le montre pas assez souvent, le gros ours ayant l’habitude de s’endormir.
Il est à espérer que le bon match que Kostitsyn a connu à Vancouver attisera l’intérêt porté à son endroit par certaines équipes.
Selon une rumeur, le Canadien aurait eu des discussions avec les Predators de Nashville, qui aimeraient réunir les deux frères.
Ça ferait sûrement le bonheur d’Andrei de retrouver Sergei, mais Gauthier n’est pas forcé de lui faire cette faveur, surtout pour le genre de services qu’il a rendus au Canadien cette saison.
On vise quoi, au juste ?
Étant donné que Gauthier est le directeur général le moins bavard dans la LNH, il n’y a pas moyen de savoir ce qu’il pense vraiment de la situation dans laquelle son équipe se retrouve.
C’est quoi, l’objectif du Canadien, au juste ? Veut-on simplement s’assurer d’une participation aux séries éliminatoires tout en sachant qu’on n’aurait aucune chance de survivre à la première ronde dans le cas d’un affrontement face aux Flyers ou face aux Bruins ?
C’est clair que ces deux dernières équipes visent la coupe Stanley cette année. Elles se sont améliorées par la voie des transactions au cours des dernières semaines et elles seront très bien armées pour attaquer les séries.
Ce n’est pas le cas du Canadien, chez qui la confiance des joueurs a été ébranlée par cette douloureuse défaite subie le 9 février à Boston. Un revers qui a laissé des cicatrices dans cette équipe qui était déjà fragile.
Le CH n’a remporté que deux victoires depuis le 6 février et il peut se compter chanceux que les Rangers, les Hurricanes, les Sabres, les Thrashers et les Panthers ne gagnent guère plus souvent que lui. Par contre, les Maple Leafs et les Devils sont en feu.
Le Tricolore ne peut se permettre le luxe de gaspiller des points à domicile jeudi contre les Maple Leafs et samedi contre les Hurricanes car un autre voyage de trois matchs l’attend la semaine prochaine. Il disputera d’ailleurs 12 de ses 19 derniers matchs sur des patinoires adverses.
Des acquisitions insuffisantes...
On le répète souvent: le Canadien a besoin de renfort. Si les acquisitions de Paul Mara, de Brent Sopel et de Nigel Dawes devaient être les seules faites par Gauthier avant la date limite des échanges, les partisans auront raison d'exprimer leur déception.
Gauthier a cédé un choix de cinquième ronde au repêchage pour ramener Mara, qui n’était même pas assez bon pour percer la formation des Ducks. Pendant ce temps, le Lightning faisait l'acquisition des services d’un défenseur de la trempe d’Eric Brewer sans payer trop cher (le jeune Brock Beukeboom et un choix de troisième ronde).
L'acquisition de Sopel en échange d'un choix de 4e ronde est plus intéressante parce que c'est un vétéran défenseur qui est imposant physiquement et qui possède un gros bagage d'expérience dans les séries. Il a notamment aidé les Blackhawks de Chicago à remporter la coupe Stanley l'an passé. Il est habile pour bloquer des tirs et il comblera l'absence prolongée de Jaroslav Spacek.
Gauthier était intéressé, semble-t-il, aux services de Chris Phillips, mais ce vétéran tiendrait à rester à Ottawa. Il aimerait signer un nouveau contrat à long terme avec les Sénateurs. De toute façon, Phillips n'est plus le défenseur qu'il était et il présente un différentiel de moins 27 cette saison. L'hypothèse voulant que l'acquisition de Sopel servirait à mettre la table en vue d'une autre transaction n'est pas bête. Tout est possible.
Personnellement, j’aimerais que le Canadien parvienne à mettre la main sur un rude attaquant comme Chris Neil ou David Clarkson. Oui, on a vraiment hâte de voir ce qui se passera d’ici à lundi prochain, 15 heures.
Desharnais victime d’une injustice
J’ai parfois de la misère à comprendre le raisonnement de Jacques Martin. David Desharnais a déjoué Roberto Luongo de belle façon sur une échappée en première période mardi à Vancouver pour marquer le toujours important premier but du match.
Au lieu d’être récompensé, le petit joueur de centre a été très peu utilisé par la suite. Desharnais n’a totalisé que cinq minutes de jeu au cours de la soirée, Martin préférant faire appel à des attaquants qu’il estime plus fiables défensivement.
La mauvaise pénalité écopée par son ailier Benoit Pouliot, en deuxième période, n’a pas dû aider. Desharnais ne méritait cependant pas de se retrouver sur le banc pendant que Scott Gomez était employé durant près de 18 minutes. C’est injuste, mais c’est comme ça que ça se passe chez le Canadien.
Visiblement, Desharnais n’a pas encore réussi à obtenir l’entière confiance de son entraîneur, malgré une belle récolte de 13 points en 22 matchs et un différentiel de plus 1.