dimanche 27 février 2011

Joe Sakic et Guy Lafleur réunis

http://www.ckac.com/hockey/nouvelles/joe-sakic-et-guy-lafleur-reunis-61834.html

QUÉBEC - Guy Lafleur ne sera pas l'unique centre d'intérêt de la salle quasi comble annoncée qui assistera à son match d'adieu, dimanche, à Québec.
Mais le Démon blond ne s'en formalise pas, au contraire. Connaissant la générosité sans bornes de l'homme, on sait que c'est avec énormément de bonheur qu'il partagera la patinoire du Colisée Pepsi avec les frères Stastny et Joe Sakic.

« Les gens vont être contents, affirme Lafleur. La présence des trois frères et de Sakic va leur rappeler un paquet de souvenirs et pour nous, les anciens, ce seront des moments magiques. Dans le contexte où la ville de Québec veut ravoir une équipe de la Ligue nationale, ça va être la fête au Colisée, annonce-t-il. Ce sera assurément une journée spéciale pour tout le monde. »

Lafleur se dit particulièrement touché que Sakic soit de la partie. L'événement, initialement prévu pour le 14 novembre, a justement été repoussé en février afin de permettre à la dernière grande vedette des Nordiques d'y prendre part.

« Ça me fait chaud au coeur qu'il soit là, admet Lafleur. Il était là à mon dernier match chez les professionnels (en 1991). Il y sera pour mon dernier match comme ancien. Pour moi, c'est la cerise sur le gâteau. »

Sakic et Lafleur, en dépit de leur écart d'âge de 18 ans, ont tissé des liens étroits au cours des deux saisons qu'ils ont passées ensemble chez les Nordiques. Ils étaient même co-chambreurs à l'étranger.

« À Québec, je n'étais pas là pour fracasser des records, mais surtout pour épauler les jeunes, comme Owen Nolan, Mats Sundin et Joe Sakic, évoque Lafleur. On voyait déjà que Joe était très talentueux. Il donnait toujours le meilleur de lui-même. Il ne se laissait jamais découragé, malgré les insuccès des Nordiques. Je l'encourageais énormément. Je lui disais de ne pas lâcher, que la situation finirait par s'améliorer pour lui. C'est un jeune homme que j'ai beaucoup respecté. Il a toujours joué à la hauteur de son talent. Les succès qu'il a connus au Colorado ne m'ont pas surpris du tout. C'était un gagnant, un gars dévoué à la cause de l'équipe, un bon capitaine. »

Boucle bouclée

Le Démon blond complète sa tournée là où tout a commencé pour lui, il y a près de 50 ans.

« Mes participations au Tournoi pee-wee de Québec (de 1962 à 1964) ont influencé ma décision de joindre les rangs des Remparts dans le junior. C'est à ce moment qu'on a approché mon père pour que je vienne poursuivre mon hockey mineur à Québec. À l'âge de 14 ans, je jouais dans le junior B à Québec. »

On connaît la suite: Lafleur est vite devenu la coqueluche des amateurs en conduisant les Remparts en or vers la conquête de la Coupe Memorial en 1971. Premier choix de la séance de repêchage de 1971, réclamé par le Canadien, il a connu une glorieuse carrière jalonnée de cinq conquêtes de la Coupe Stanley.

Après une retraite de trois saisons, il a effectué un spectaculaire retour dans l'uniforme des Rangers de New York en 1989, avant de revenir boucler la boucle à Québec.

« L'objectif de mon retour était pour moi d'avoir une belle fin de carrière et de pouvoir quitter en paix avec moi-même, explique-t-il. Les Rangers et les Nordiques m'ont donné cette chance. »

Dimanche donc, il va de soi que les spectateurs puissent l'acclamer comme porte-couleurs des Nordiques pendant les deux premières périodes de la rencontre entre les anciens joueurs des Nordiques et du Canadien. Il va compléter l'après-midi dans l'uniforme de l'ennemi juré, en espérant qu'on ne le chahute pas trop...

L'entraîneur Michel Bergeron a déjà laissé savoir que Sakic, retraité du hockey depuis 2009, et Lafleur vont évoluer au sein du même trio. Les frères Peter, Anton et Marian Stastny vont renouer ensemble sur la glace depuis belle lurette. Le dernier match retracé qu'ils ont joué ensemble remonte à il y a plus de 16 ans, le 27 novembre 1994, en plein conflit de travail dans la LNH. Cette fois-là, les anciens Nordiques avaient défait les anciens Canadiens 7-5.

Lafleur dit qu'il aura des papillons au ventre en sautant sur la glace du Colisée, d'autant qu'il n'a pas rechaussé les patins depuis l'émotif match d'adieu dans sa ville natale de Thurso, en Outaouais, le 12 décembre.

« Je vais pomper l'huile, prévoit-il en s'esclaffant. Ne soyez pas surpris si vous voyez une fumée blanche derrière moi. »

Disant être prêt à tourner la page depuis un bout de temps, Lafleur entend savourer pleinement son vrai de vrai dernier match d'adieu.

« J'ai fait mon temps et je veux vaquer à mes autres occupations, comme la famille et mon restaurant. J'approche la soixantaine, c'est le moment de laisser la place aux jeunes, les young timers comme on les appelle »,conclut-il.