jeudi 21 avril 2011

Canadien c. Bruins - Le Canadien a compris la leçon

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/04/20110421-023325.html

 
BROSSARD - Victimes d’un manque de concentration flagrant ou d’un enivrement démesuré causé par la foule survoltée, les joueurs du Canadien ont couru à leur perte en faisant fi du système de jeu pourtant si cher aux yeux de Jacques Martin.
 
« Je ne pense pas que ça ait été une question de nervosité. C’est certain que, pour ceux qui n’avaient jamais participé aux séries, sauter sur la patinoire devant une foule partisane aussi bruyante constitue toute une expérience, a soutenu Brent Sopel, membre de l’équipe gagnante de la dernière coupe Stanley.
 
« Cependant, je ne crois pas que ça ait joué un si grand rôle. C’est plutôt le fait que nous nous soyons éloignés de notre plan de match qui a coûté cher. »
Pour d’autres cependant, particulièrement les pères de famille, le fait d’être de retour à Montréal a peut-être contribué à ce léger manque de concentration.
« On était de retour à nos aises, auprès de nos familles. C’est sûr que ça ne devrait pas nous déranger, mais il reste que ce sont tout de même des distractions », a déclaré Mathieu Darche.
 
Toujours est-il qu’il aura fallu 30 minutes avant que le Tricolore ne revienne sur terre. Le pointage était déjà de 3 à 0 et la côte, déjà bien difficile à remonter.
« Il n’y a aucun doute qu’on s’est fait servir un sérieux avertissement. On a réalisé que si l’on n’applique pas le système de jeu à la perfection durant 60 minutes, ça risque de mal tourner », a ajouté Sopel.
 
À la veille du quatrième affrontement de cette série, les joueurs du Canadien ont assuré qu’ils ne tomberaient pas dans le même piège.
« Nous devrons être prêts dès que la rondelle tombera en jeu. En séries éliminatoires, chaque minute est cruciale. La moindre erreur ou le plus petit manque de concentration peut coûter le match », a rappelé le défenseur acquis en fin de saison.

Attaque massive muette
La rencontre aurait pu prendre une tout autre tangente si le Canadien était parvenu à capitaliser lors de la supériorité numérique obtenue dès la seconde minute du match.
 
D’ailleurs, le Tricolore éprouve toute sorte d’ennuis avec l’avantage d’un homme depuis le début de cette nouvelle saison, n’ayant inscrit qu’un seul but en 12 occasions.
Il se classe au 14e rang à ce chapitre parmi les 16 formations prenant part aux éliminatoires derrière Boston et Pittsburgh.
Une statistique qui confirme qu’au moins le désavantage numérique bleublanc- rouge fonctionne à merveille.
 
« Malgré le bruit et l’ambiance, il est important que ceux qui sont appelés à jouer sur les unités spéciales demeurent concentrés, a expliqué Mike Cammalleri. En supériorité numérique, ce qui est paradoxal, c’est que les gars qui y évoluent doivent être habités d’un certain sentiment d’urgence, tout en faisant preuve de beaucoup de calme. »
D’ailleurs, Jacques Martin et sa troupe ont passé beaucoup de temps au cours de l’entraînement d’hier à peaufiner certains détails de l’attaque massive.
 
Pas à n’importe quel prix
Un gain du Canadien lui donnerait une confortable avance de 3 à 1 dans cette confrontation. À l’inverse, un revers ramènerait les deux équipes à la case départ.
 
« On dit toujours que le prochain match est le plus important. C’est encore plus vrai cette fois », a indiqué P. K. Subban. Si on sort en force et qu’on démontre de l’intensité pendant 60 minutes, je suis persuadé que nous allons quitter la glace avec la victoire. »
Et si la tendance se maintient, l’équipe qui marquera le premier but augmentera de beaucoup ses chances de rentrer à la maison avec la victoire.

Considérant qu’à chacun des trois premiers matchs, le premier but fut marqué dans les premiers instants, vaut-il mieux ouvrir le jeu pour espérer prendre les devants ou demeurer sur ses positions en attendant le moment propice ?
« C’est toujours bien de pouvoir marquer le premier but. Ceci dit, comme tout peut arriver dans un match, l’important est de se conformer au plan de match en tout temps…, peu importe ce qui arrive au cours des cinq ou dix premières minutes », a soutenu P. K. Subban.
Même son de cloche du côté de Sopel, pour qui l’adoption du système de jeu doit primer.
« C'est bien de marquer le premier but, mais pas à n'importe quel prix. L’important est de bien appliquer le système. De cette façon, s'ils marquent les premiers, on pourra ne pas en faire tout un plat. »
« L’important est de savoir s’ajuster à tout ce qui pourrait survenir au cours du match, de poursuivre notre travail et de ne pas céder à la panique », a confirmé l’entraîneur du Canadien.