mardi 29 mars 2011

Chronique - Entraînement ou pas ?

Entraînement punitif ou encore un congé, qu’est-ce que ça peut changer?

Entraînement punitif ou encore un congé, qu’est-ce que ça peut changer?
Peut-on penser un instant que ça va remettre les Canadiens sur les rails, qu’ils vont devenir une équipe spectaculaire, une équipe intraitable?
Tout d’abord, le Tricolore est une bonne formation. Supérieure à celle que l’on épie depuis quelques jours. Mais, ce n’est cependant pas une équipe qui possède les ressources pour compétitionner au même niveau que les meilleures de la Ligue nationale.
Je ne le pense pas.
Cette formation a été rebâtie avec des vétérans de petite taille, avec un passé intéressant, mais sûrement pas des joueurs ayant leur nom dans le livre des records de la Ligue nationale. Ce sont des joueurs embauchés par un directeur général qui préparait son départ et qui avait décidé qu’il fallait chasser les anciens joueurs, ceux qui prenaient beaucoup de place. On peut toujours revenir sur les événements du printemps dernier. Cependant, on fausse la donne relativement à l’évaluation du personnel.
Comme Carey Price a modifié l’évaluation des effectifs avec des performances exceptionnelles depuis le début de la saison.
Donc, entraînement ou pas, il faudra avant tout changer l’atmosphère dans le vestiaire. Le langage corporel sur la surface de jeu, ça ne ment pas. C’est là que l’entraîneur joue un rôle important.
D’ailleurs, c’est à Jacques Martin de ramener tout le monde sur la même philosophie. On insiste sur le système de jeu et on cherche à connaître le pouls des joueurs. Si c’est vrai qu’il y a des patineurs qui contestent le leadership de l’entraîneur, qu’ils se manifestent, qu’ils entrent dans le bureau de l’entraîneur et qu’ils fassent connaître leurs états d’âme.
Mais, le pilote doit aussi réagir.
Ce qu’on reproche à Martin, c’est qu’il ne veut pas soulever la controverse en utilisant Scott Gomez comme un joueur de centre de troisième ou quatrième trio. Les résultats de Gomez confirment qu’il n’a plus sa place parmi le groupe des six meilleurs attaquants de l’équipe. C’est à Martin de prendre les décisions. Il doit y aller avec des mesures sévères et prouver qu’il est le maître à bord.
C’est à Martin de dire à Gomez qu’on a respecté ses attributs, qu’on lui a conféré un statut de joueur vedette, qu’on lui a donné toutes les chances de connaître une éclosion, mais que, malheureusement, l’athlète n’a pas répondu.
Si ça ne plaît pas à Gomez de se retrouver dans un rôle d’employé de soutien, tant pis. Ça va rendre la tâche de l’entraîneur encore plus facile. Par ailleurs, quand une équipe est en panne sèche, on entend plusieurs histoires.
Des joueurs sont en beau maudit contre l’entraîneur. Ce dernier est incapable de communiquer avec les joueurs. Il y a des groupes différents dans le vestiaire. Pourtant, le printemps dernier, on disait et on répétait qu’on n’avait jamais vu autant d’harmonie dans le vestiaire des Canadiens.
Alors, où sont les leaders qui, justement, s’assuraient que tout le monde tirait dans la même direction?
C’est toujours plus facile de mettre tout sur le dos de l’entraîneur, mais les récents insuccès du Tricolore s’expliquent par de nombreux facteurs, notamment la perte de joueurs qui exerçaient un impact important au sein des effectifs, dont Max Pacioretty.
Que les Canadiens s’entraînent ou pas, que l’entraîneur accorde des congés à ce stade-ci de la saison, il y a sans doute des raisons. Jacques Martin a suffisamment d’expérience pour prendre des décisions réfléchies. Par contre, présentement, à deux semaines des séries éliminatoires, il y a un malaise.
Comme je le précisais, il ne s’agit pas d’une équipe ayant les ressources pour gagner la coupe Stanley, mais c’est une meilleure formation que les résultats des dernières semaines ne l’indiquent.
Doit-on blâmer les entraîneurs si des athlètes professionnels ne jouent pas au dispason de leurs talents? Les athlètes ont des responsabilités : celle de respecter un public qui paie le gros prix pour assister aux matchs, celle de respecter l’employeur, celle de respecter le sport qui les fait bien vivre.