mardi 15 mars 2011

Chacun son métier...

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Maurice Dumas, collaboration spéciale
Le Soleil


(Québec) À la demande de Louis Dionne, directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) du Québec, le Service de la police de la ville de Montréal instituera une enquête criminelle à la suite de la mise en échec de Zdeno Chara, des Bruins de Boston, à l'endroit de Max Pacioretty, du Canadien de Montréal.

Même si l'attaquant du Canadien a subi une commotion cérébrale et une fracture d'une vertèbre cervicale, aucune accusation criminelle ne sera ensuite portée contre le capitaine des Bruins. Pacioretty a été sérieusement blessé en entrant en collision avec le montant de la bande se trouvant à l'extrémité du bout du banc des Bruins. Comment prouver hors de tout doute que Chara a délibérément poussé le jeune ailier du Canadien vers cette pièce de métal recouverte d'un coussinet?

J'ai toujours prétendu que la justice ne faisait pas bon ménage avec le sport, notamment le hockey. La justice a beau avoir le bras long, elle ne parvient pas à nous convaincre qu'elle gère bien tout ce qui se passe dans sa cour. Elle a des cas beaucoup plus importants à élucider qu'une mise en échec au hockey.

Les politiciens donnent tellement le mauvais exemple que leur intervention dans le sport ressemble à un coup d'épée dans l'eau. Les bottines suivent rarement les babines dans ce milieu.

On se retrouve avec une histoire très émotive en raison du laxisme de la Ligue nationale de hockey avec les coups à la tête. Le commissaire Gary Bettman s'est mis un pied dans la bouche en déclarant que les commotions cérébrales dans son circuit résultaient d'accidents sur la patinoire. Ce qui est archi-faux.
Trop de coups illégaux n'ont pas été sanctionnés.

Les images de la chute de Pacioretty devant le banc des Bruins vous glacent le sang. Personne ne peut demeurer insensible devant les conséquences de la mise en échec appliquée par Chara.

C'est pourquoi plusieurs réclamaient une sentence sévère envers le grand et gros défenseur des Bruins. Il a été blanchi par les autorités de la Ligue nationale. Ce qui a accru la colère de tous ceux qui s'indignaient de son geste.

Force est d'admettre que la Ligue nationale a déjà eu de meilleurs exemples que la mise en échec de Chara pour passer un message clair en matière de coups à la tête. Elle ne l'a pas fait. Les conclusions de l'enquête policière ne pourront établir la culpabilité de Chara. Et la Ligue nationale demeurera au coeur de la tourmente tant et aussi longtemps qu'elle n'appliquera pas des règles très sévères pour éliminer les coups à la tête.

Sérieux ou pas?

Par la voix de Geoff Molson, le Canadien de Montréal a exprimé son désaccord avec la décision de la Ligue nationale de hockey de ne pas sévir contre Zdeno Chara. On ne voit pas ça souvent dans le circuit Bettman. Les équipes n'ont pas l'habitude de critiquer publiquement leurs dirigeants.

Peut-on vraiment prendre Geoff Molson au sérieux? L'entreprise de sa propre famille vient de signer un contrat de commandite avec la Ligue nationale.

Le débat continue dans cette affaire et les réactions sont beaucoup plus vives à Montréal qu'ailleurs. La santé de Max Pacioretty a-t-elle été mise en danger par la mise en échec de Chara ou la collision avec la tige de la baie vitrée? C'est vrai que le jeune attaquant du CH n'aurait pas été blessé s'il n'avait pas été frappé par le capitaine des Bruins. Mais, les contacts sont permis dans le hockey.

Plus tôt cette semaine, au Colisée, j'ai discuté avec des dépisteurs, des drigeants d'équipes, des anciens joueurs et des analystes. De cette douzaine de personnes, seul Michel Bergeron condamnait le geste de Zdeno Chara. Les autres lui donnaient le bénéfice du doute et concluaient à un déplorable accident.

Au-delà des discussions et des débats, il faut juste souhaiter que Max Pacioretty recouvre une santé complète et redevienne le joueur qu'il était.