dimanche 13 février 2011

Ryan White peut enfin jouer à sa manière

http://www.ckac.com/hockey/nouvelles/ryan-white-peut-enfin-jouer-a-sa-maniere-59537.html

MONTRÉAL - « Si je peux me fier à ma propre expérience, la première fois qu'un jeune joueur s'amène dans la LNH, c'est comme un kaléidoscope. Ça va si vite qu'on dirait que les couleurs se confondent toutes. Puis, à ses deuxième et troisième séjours, on dirait que le jeu ralentit. Ça devient plus facile de jouer à sa manière. » C'est ce qu'a déclaré Ron Wilson, l'entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto, plus tôt cette semaine en parlant de son défenseur recrue Keith Aulie. Les propos de l'ancien jouer des Leafs et des North Stars du Minnesota pourraient toutefois s'appliquer tout aussi bien à Ryan White, l'attaquant du Canadien.
White montre présentement des signes qu'il est prêt à aider son équipe plus que jamais. Ce déclic apparent survient après qu'il eut effectué plusieurs allers et retours entre Hamilton et Montréal.

Le Manitobain de Brandon, qui aura 23 ans dans un mois, est d'accord avec la théorie de Wilson. Il voit le jeu dans la LNH plus au ralenti, si bien qu'il est désormais mieux en mesure de mettre à profit ses atouts.

Maintenant, son ardeur au travail semble porter des fruits au niveau de la LNH, pas seulement dans la Ligue américaine.

« Avec le temps, tu finis aussi par réaliser que tu ne dois pas t'en faire avec chaque petit détail. Tu comprends que des erreurs, tu vas en commettre », a expliqué White, samedi, après avoir disputé son deuxième match depuis son plus récent rappel. « D'ailleurs, Jacques (Martin) m'a grandement soulagé quand il m'a dit que ça ne le dérangeait pas que je commette des erreurs. On me donne de la liberté, on m'a dit de ne pas m'inquiéter. Je ne serre plus mon bâton trop fort et ça rend tout plus facile, a-t-il ajouté. Plus je joue et qu'on me donne de responsabilités, plus j'ai confiance et mieux je joue. »

La saison dernière, le hockeyeur de six pieds et 198 livres avait été rappelé des rangs mineurs trois fois dans un court laps de temps. Il avait été limité à deux mentions d'aide en 16 matchs disputés en l'espace d'un peu plus de trois mois, avec un différentiel de moins-6. Il avait d'abord montré de belles couleurs, ce qui lui a valu d'être utilisé plus de 10 minutes par match en moyenne, puis son efficacité s'était estompée. Il est retourné à Hamilton, où il est resté lors du dernier droit de la saison.

Cet hiver, il est demeuré avec les Bulldogs pendant toute la première moitié du calendrier régulier. Rappelé à la mi-janvier, il a disputé trois matchs. Il a été blanchi, présentant un différentiel de plus-1.

Il a été limité à un peu plus de cinq minutes de jeu dans les deux dernières rencontres. Rappelé une nouvelle fois la semaine dernière, White a récolté une aide lors du match de jeudi face aux Islanders de New York. Il a été blanchi contre les Maple Leafs, samedi, mais il a été directement impliqué dans le jeu qui a mené au but de Benoît Pouliot. Il a accaparé l'attention de deux joueurs torontois pendant que David Desharnais cherchait à rejoindre Pouliot dans l'enclave.

En deux matchs jusqu'ici depuis son ultime rappel, le quatrième choix du Canadien en 2006, 66e au total, présente un différentiel de plus-2. Il a été utilisé plus de 10 minutes par rencontre en moyenne, s'alignant aux côtés de Desharnais et Pouliot au sein d'une unité qui s'est avérée la plus menaçante du CH avec celle de Tomas Plekanec, Brian Gionta et Max Pacioretty.

Rien n'est assuré

Même s'il constate qu'il progresse, White sait que la partie qu'il livre sur le plan individuel n'est pas encore gagnée. Son poste avec le CH n'est pas assuré à long terme.

« Mon début de match (samedi) a été un peu plus ardu, a dit White en comparant sa prestation face aux Leafs à celle de jeudi contre les Islanders. En première période, j'ai écopé d'une pénalité pas tellement brillante. La dernière chose que je voulais faire est de mettre l'équipe dans le trouble, surtout que je suis un joueur qui n'est pas ici depuis longtemps. Mais je me mieux senti à mesure que le match avançait. Mes compagnons de trio m'ont aidé à me calmer. J'ai trouvé qu'on faisait bien circuler la rondelle. Il faut dire que lorsque le disque t'arrive en plein sur la palette pendant que tu es en mouvement, tout devient plus facile. Chaque fois que je suis rappelé, je me sens un peu plus confiant, a résumé White. Je sais que je suis capable de bien jouer ici. C'est juste que certains soirs sont plus ardus que d'autres. Après tout, c'est la ligue la plus difficile au monde. Il faut être prêt à batailler à tous les matchs. »

La voie du succès

C'est d'ailleurs là la voie du succès, selon Martin. Celui-ci répète souvent que la clé, pour un jeune joueur, est de continuer à chercher à s'améliorer même une fois qu'il a atteint la LNH. Max Pacioretty est d'ailleurs un exemple dont White peut s'inspirer à ce titre.

Car Pacioretty, lui aussi, a fait la navette entre les ligues mineures et la LNH avant d'éclore. Autant tout semblait se retourner contre lui à ses séjours précédents à Montréal, autant bien des choses lui réussissent à l'heure actuelle, comme en témoignent ses neuf buts et neuf aides en 26 matchs depuis son rappel, plus tôt cet hiver.

« (Pacioretty) joue extrêmement bien pour nous, a souligné Gionta en parlant de son compagnon de trio. Il fait tout de la bonne façon. Il utilise sa vitesse, ce qui force ses opposants à jouer sur les talons. Et il a confiance. »