samedi 12 février 2011

Chronique - Des équipes en difficulté?

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/02/20110210-003343.html

Yvon Pedneault
10/02/2011 00h33 

Selon ce qu’il a été permis d’apprendre, le maire Labeaume dévoilera aujourd’hui la partie publique du financement en prévision de la construction d’un amphithéâtre multifonctionnel à Québec.

 
Le plan comprendra, raconte-t-on, une participation accrue du gouvernement de Jean Charest et de l’administration municipale. Restera à voir si le gouvernement fédéral sera invité à se joindre au groupe dans les prochaines semaines et quel sera le rôle du secteur privé.
 
Ça ne fait plus aucun doute maintenant que la maire de la Ville de Québec cherche à créer une surenchère chez les entreprises du secteur privé, qui, par leur implication, seraient appelées à compléter le montage financier.
 
Pendant tout ce temps-là, il faut savoir que ça bouge dans les bureaux de la Ligue nationale de hockey à New York. Ceux qui pensent que Bettman attend les bras croisés un téléphone en provenance de Québec se trompent royalement.
 
Premièrement, le commissaire Bettman a réussi l’improbable, soit stabiliser la situation des Coyotes à Phoenix. Bien qu’il y ait de la contestation de la part d’une coalition citoyenne qui s’objecte à ce que la Ville de Glendale injecte 197 millions $ pour soutenir l’acquéreur Mathiew Hulsizer – un homme d’affaires de Chicago - dans les faits, la vente à Hulsizer a été approuvée par la ligue. On peut considérer le dossier comme étant conclu… avec la promesse de garder l’équipe à Glendale pour très longtemps.
 
On a beau dire qu’il y a plusieurs équipes en difficulté, mais en réalité, combien d’entre elles vont vraiment quitter leur marché? Charles Wang, le propriétaire des Islanders, veut demeurer à New York même si son équipe évolue devant des gradins vides. Les Devils du New Jersey ne déménageront jamais. La situation est revenue à la normale à Tampa Bay. On doute fort que les Hurricanes de la Caroline quittent Raleigh, surtout après le succès du week-end des étoiles. Les Predators de Nashville sont en discussion avec les autorités de la ville pour obtenir un bail assurant la rentabilité de l’entreprise.
 
Quant à la Floride, le pire semble passé, cette équipe ayant été achetée l’an dernier par deux entrepreneurs et jusqu’ici, ils n’ont aucunement manifesté le désir de quitter Sunrise.
 
Reste seulement les Thrashers Atlanta. La seule autre équipe en très grande difficulté à court terme et dont on peut deviner que Bettman évalue la situation sous une base quasi quotidienne. Depuis quelques semaines, il y a une rumeur persistante qui veut que le commissaire et les propriétaires de la LNH achètent la concession des Thrashers pour ensuite la vendre à un groupe de Winnipeg.
 
Vous allez me dire : pourquoi la LNH embarquerait-elle dans un dossier similaire à celui des Coyotes de Phoenix? Pour la même raison.
Simplement parce que Bettman et les propriétaires veulent protéger la valeur des concessions de la ligue. Une vente à rabais affecterait les 30 équipes. On ne veut surtout pas que les Thrashers passent à des investisseurs pour un prix en deçà des 175 millions $ versés pour l’achat des Sabres de Buffalo.
 
Bettman et les propriétaires ont appris leur leçon avec le dossier de Phoenix.
 
Ils savent exactement ce qui se passe à Atlanta : maigre foule et gouffre financier. Ils sont bien conscients que le hockey, après une deuxième tentative, n’a toujours pas gagné la faveur des consommateurs et que les partisans sont demeurés aussi peu nombreux qu’à l’époque des Flames des années 1970. Les propriétaires de l’équipe, réunis dans la compagnie Atlanta Spirit, ont perdu une somme colossale depuis plusieurs saisons. Certains avancent plus de 115 millions $.
 
Ils ont même décidé de poursuivre les avocats impliqués dans la vente des Thrashers il y a une dizaine d’années pour la somme de 100 millions $ parce qu’ils n’auraient pas accompli leur boulot adéquatement, négligeant de fournir toutes les informations pertinentes. Quelle est l’alternative?
 
Les décideurs de la Ligue nationale savent très bien que tout est en place au Manitoba pour accueillir une équipe dès la saison prochaine, au besoin. Il y a quelques années, Winnipeg s’est dotée d’un nouvel amphithéâtre qui, malgré sa capacité restreinte, dispose de plusieurs loges corporatives. De plus, le groupe qui fait la promotion du retour des Jets et qui en sera le propriétaire n’est nulle autre que la famille Thomson qui est la plus riche au Canada. La ville de Winnipeg se veut donc une valeur sure pour la Ligue nationale à très court terme. Nul besoin d’ajouter qu’au cours des dernières semaines, voire des derniers jours, les promoteurs de Winnipeg ont été très actifs auprès des dirigeants de la ligue. Est-ce à dire que la transaction a été conclue et que les Thrashers s’en iront à Winnipeg? Je l’ignore. Mais certains estiment que des progrès ont été réalisés.

Le train s’apprête-t-il à quitter la gare sans que le contingent de Québec ne soit à bord? En tous les cas, on entend parler beaucoup de Winnipeg et très peu de Québec.