samedi 12 février 2011

Amphithéâtre de Québec : Le Canada n’a pas tardé à faire connaître ses réticences

http://www.ruefrontenac.com/sports/hockey/33582-lamphitheatre-dans-le-rest-of-canada

Sports - Hockey
Écrit par Léandre Drolet   
Jeudi, 10 février 2011 22:02
Mise à jour le Vendredi, 11 février 2011 08:37
Jean Charest et Régis Labeaume n’avaient pas terminé de parler que le Rest of Canada (ROC) faisait connaître son opinion.


L’annonce du partenariat entre le gouvernement du Québec et la Ville de Québec pour financer conjointement la construction d’un nouvel amphithéâtre venait à peine d’être faite que le ROC faisait savoir assez majoritairement son intention de ne pas voir le gouvernement fédéral investir une somme d’argent substantielle dans le projet.

Si le gouvernement fédéral veut participer à la hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars de façon à aider d’une manière quelconque ses députés de la région de Québec, le premier ministre Stephen Harper devra s’attendre à répondre à de nombreuses questions du Rest of Canada.

À la lecture des premiers articles parus dans les journaux torontois (NDLR: en raison du décalage horaire, il était impossible de lire les journaux de l’Ouest canadien), les Canadiens des autres provinces espèrent que le gouvernement fédéral n’injectera pas l’argent des contribuables dans la construction du nouvel amphithéâtre.

Le journaliste Andrew Chung, correspondant du Toronto Star au Québec, n’y va pas avec le dos de la cuillère.
«C’est la province qui possède la dette la plus élevée au Canada, son défi majeur est de financer son système de santé et c’est sans oublier que ses procureurs de la Couronne font la grève afin de rejoindre les salaires de leurs pairs canadiens.»

Les commentaires dans les journaux de Toronto, sans être unanimes, vont la plupart du temps dans la même direction.
Dans le Toronto Star, des lecteurs font connaître leur mécontentement car ils prétendent que les transferts fédéraux versés au Québec – montant qu’ils estiment à huit milliards de dollars – servent indirectement à financer le nouvel amphithéâtre.

Dans le National Post, quotidien de tendance conservatrice, il n’est pas surprenant de lire de la part d’un lecteur: «Je ne suis pas intéressé à ce que le fédéral supporte ce groupe de millionnaires (joueurs de hockey).»
Un autre lecteur n’hésite pas à poser la question: «Combien ça créera d’emplois?»


L’accord Labeaume-Charest fait réagir dans le reste du Canada.
Photo Yvan Tremblay
Loeuf ou la poule?

Le maire de Québec voulait peut-être mettre de la pression sur le premier ministre canadien, mais il vient de démontrer à tout le monde qu’il a l’intention de construire son nouvel amphithéâtre même s’il ne reçoit aucune aide du gouvernement fédéral.

M. Labeaume a fait savoir qu’il est toujours à la recherche d’investisseurs privés. Or, le premier ministre canadien ne cesse de répéter qu’il n’investira aucune somme sans une participation substantielle du privé.
Donc, à moins que le maire de Québec ne dévoile le nom de ses partenaires privés et combien ces derniers sont prêts à investir, M. Harper pourra toujours dire qu’il est en attente de son plan d’affaires.

M. Labeaume a changé un peu son discours jeudi en faisant savoir qu’il enverrait en temps et lieu un plan détaillé à Ottawa, mais il risque peut-être de manquer de temps avant l’éventuelle campagne électorale.
Si M. Labeaume a annoncé la construction de son nouvel amphithéâtre sans avoir encore signé une entente avec un partenaire privé, le maire a été très clair quand il a parlé de la venue d’une équipe de la LNH à Québec.
«Pas de financement privé sans club, et pas de club sans investisseur privé», a-t-il précisé.

Résumons.

M. Harper dit pas de subventions fédérales sans un financement privé. De son côté, M. Labeaume dit: «Pas de financement privé sans club, et pas de club sans investisseur privé.»

Est-ce que c’est à Québec que l’on résoudra enfin la quadrature du cercle et qu’on répondra enfin à la question existentielle: l’oeuf ou la poule?