vendredi 14 janvier 2011

Carbonneau prédit une 2e moitié difficile au Canadien

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Écrit par François Foisy   
Jeudi, 13 janvier 2011 20:00
Mise à jour le Jeudi, 13 janvier 2011 10:35
Pas évident d’être optimiste devant la seconde moitié de saison du Canadien qui vient de s’amorcer. Parlez-en à Guy Carbonneau.
« Ça va être difficile, tranche l’ex-capitaine et ex-entraîneur des Glorieux, maintenant analyste à RDS. Si je ne me trompe pas, 7 de leurs 11 derniers matchs seront disputés sur les patinoires adverses. Des matchs à domicile, le Canadien ne pourra pas se permettre d’en laisser aller plusieurs. Et il devra trouver une façon de rapporter des points de ses matchs sur la route.»
Carbo l’admet, bien qu’ils occupent présentement la place que la plupart des observateurs avaient prévue, les hommes de Jacques Martin ont connu un début de saison pas mal meilleur que celui auquel il s’attendait, principalement en raison des performances de Carey Price. «Ils ont su en profiter», dit-il.
Par contre, la perte d’Andrei Markov, en novembre, et celle de Josh Gorges, récemment, donnent à Jacques Martin une équipe pas mal différente avec laquelle travailler.
Devant la constance que l’entraîneur a obtenue de Carey Price devant le filet et ces deux lourdes soustractions à la ligne bleue, c’est donc sur les épaules de l’attaque que risquent de reposer le sort du Canadien et ses chances d’accéder aux séries éliminatoires. Ce qui n’a rien de rassurant, il faut bien l’admettre.
«C’est sûr que le Canadien devra obtenir une grosse deuxième moitié de saison de ses attaquants, affirme Carbonneau. Douze buts pour Mike Cammalleri à ce stade-ci de la saison, ce n’est pas assez. Il va falloir obtenir davantage aussi de gars comme Pouliot et Kostitsyn. En bout de ligne, ça prend des points sur la feuille de pointage.
«Je crois que la venue de David Desharnais a stabilisé un peu plus les quatre trios, mais maintenant, le Canadien doit en tirer avantage. Tu ne peux pas dire, match après match, que l’équipe a eu des occasions de marquer et que la rondelle va bien finir par entrer dans le but. Lorsque Carey (Price) ou Alex (Auld) ne sera pas au sommet de sa forme, il va falloir quelqu’un pour prendre la relève. Et la seule façon de prendre la relève du gardien, c’est en marquant des buts.»
Auteur de seulement 12 buts jusqu'à présent, Michael Cammalleri devra produire davantage en deuxième moitié de saison. Photo d'archives Pascal Ratthé
Mais pour ça, peut-on réellement croire, encore aujourd’hui, au réveil de joueurs comme Scott Gomez et Andrei Kostitsyn?
«Gomez a monté son jeu d’un cran depuis le mois de décembre, souligne l’ancien numéro 21, et il a prouvé l’an dernier qu’il pouvait bien jouer. Andrei, lui… Si tu repenses à sa carrière depuis le début, tu ne peux que réaliser que c’est là sa façon de jouer: on voit des choses extraordinaires lors de certains matchs puis, lors des trois ou quatre matchs suivants, ces choses-là ont disparu. C’est parfois une question de maturité, comprendre qu’il faut travailler chaque jour.
«C’est sûr que l’entraîneur aura besoin de la contribution de tous ces joueurs-là pour terminer la saison en force, ajoute Guy Carbonneau. Car qu’on le veuille ou non, la deuxième moitié du calendrier sera beaucoup plus difficile que la première en raison des blessés.»
Peut-on se permettre d’utiliser Auld?
Les pertes de Markov et de Gorges en défense placent aussi Jacques Martin devant un dilemme majeur: peut-il se permettre d’utiliser davantage le substitut de Price, Alex Auld?
Le calendrier défavorisera le Canadien en fin de saison, fait valoir Guy Carbonneau. Photo Benoit Pelosse
«Difficile à dire, affirme Guy Carbonneau. Dans le passé, certains gardiens étaient capables de jouer plus de 70 matchs, mais je persiste à dire que le hockey d’aujourd’hui est plus difficile, sans vouloir manquer de respect aux joueurs du passé. Avant, en parcourant un calendrier de 82 matchs, on pouvait identifier une quinzaine ou une vingtaine de rencontres un peu plus faciles. Ça n’existe plus aujourd’hui. Les matchs sont plus âprement disputés, la compétition est plus féroce.
«C’est sûr que lorsqu’un gardien joue comme Carey jouait en début de saison, c’était difficile (pour l’entraîneur) de confier le filet à Auld, enchaîne Carbonneau. Ce dernier devrait toutefois, à mon avis, voir plus d’action en deuxième moitié de saison. Mais peut-être pas beaucoup plus.»
Amputée de deux de ses trois meilleurs éléments, la défense est toutefois devenue, ces derniers jours, le point de mire des amateurs inquiets.
«La venue d’un gars comme James Wisniewski va assurément aider, soutient Guy Carbonneau. Sauf qu’après ses deux premiers matchs, il a davantage ressemblé au Wisniewski qu’on connaissait lorsqu’il jouait avec les Islanders.
«Inévitablement, des jeunes comme Yannick Weber et P.K. Subban devront faire leur apprentissage un peu plus vite que prévu. Ils n’auront pas le choix, car le Canadien devra absolument utiliser davantage ces jeunes joueurs, à moins que le directeur général Pierre Gauthier sorte un autre lapin de son chapeau.
«Mais les bons défenseurs, les autres équipes ne les donneront pas.»
Alors, à quoi s’attendre d’ici la mi-avril pour les Glorieux?
«Tous les amateurs souhaitent que leur équipe locale gagne, mais la réalité du hockey d’aujourd’hui, c’est qu’à part deux ou trois équipes, tout le monde devra se battre jusqu’à la fin pour une place en séries, se contente de dire Carbonneau. Regardez la bagarre qui se livre dans l’Association de l’Ouest… Ce ne sera pas différent pour le Canadien.»