samedi 2 avril 2011

«Quelqu'un doit être responsable» - Jacques Demers

(CKAC Sports) - Alors que plusieurs observateurs et partisans condamnent de toutes parts les décisions de Jacques Martin et son inhabilité à communiquer adéquatement avec ses joueurs, l'ancien entraîneur du Tricolore et collaborateur à l'émission Sports du lit, Jacques Demers, s'est porté à sa défense avec véhémence, vendredi matin.

L'ancien entraîneur a commencé son plaidoyer avec une question : «Qu'ont en commun Alain Vigneault et Claude Julien?, a demandé Jacques Demers. Ils ont tous les deux coaché le Canadien. Et si on veut ajouter Guy Boucher, un ancien employé du Canadien, ça va faire 150 victoires (cette saison). Mais Guy Boucher n'a pas été congédié par le Canadien. On a congédié Claude Julien qui n'était pas assez compétent. On a congédié Alain Vigneault qui n'était pas assez compétent. Et là, il y a des personnes qui voudraient congédier Jacques Martin parce qu'il n'est pas assez compétent. Il a 500 victoires dans la LNH, s'est indigné Jacques Demers. Et pas plus tard que l'année passée (il a conduit son équipe jusqu'en finale d'Association). Oui, il avait Halak, mais moi j'ai eu Patrick Roy qui a été plus qu'extraordinaire. Quand j'ai été en finale de conférence, trois fois de suite avec St-Louis et Détroit, c'est parce que j'avais de bons gardiens et c'est ça la différence.»

Selon Jacques Demers, chaque fois que le Canadien vit une période creuse durant la saison, tout le Québec se met à blâmer l'entraîneur.

«On lui trouve tous les défauts au monde. Au lieu de faire notre travail, moi inclus, c'est-à-dire d'aller voir c'est quoi le problème. Peut-être que les joueurs ne s'entendent pas entre eux, peut-être qu'il y a des gars qui se pognent le beigne, mais les gens vont tout de suite dire que c'est la responsabilité du coach. Mais ce n'est pas toujours la responsabilité du coach, c'est aussi la responsabilité des joueurs. Quand il y a environ 52 millions (de dollars) en salaire à payer, il y a quelqu'un qui doit être responsable dans cette chambre-là», estime Jacques Demers.

Même s'il n'est plus à la barre du CH, Jacques Demers a toujours à coeur le sort de son ancienne équipe et il rage lorsqu'il voit que certains joueurs ne pas mettre tous les efforts nécessaires pour que le Tricolore obtienne plus de succès.

«Je vois des joueurs de l'équipe qui ne foutent rien cette année. Comment peux-tu ne rien foutre lorsque tu gagnes sept millions par année?», s'est indigné l'ancien entraîneur.

Concernant les affirmations de Georges Laraque
À la suite des révélations de l'ancien attaquant du Tricolore, Georges Laraque, qui prétend que les joueurs du CH n'apprécient guère les méthodes de l'entraîneur, Jacques Demers ne s'en est pas pris au messager.

«Espérons que ce n'est pas un des assistants qui lui pissent dans les oreilles. Ce sont sûrement les joueurs», estime Jacques Demers.

Et Jacques Demers avait un petit avertissement pour les joueurs du CH.

«Vous autres les joueurs vous avez vos responsabilités. Tenez-vous bien les boys parce que vous contrôlez votre propre destinée et personne ne va vous faire de cadeau.»

Et les journées de congé de Jacques Martin? «Si les joueurs s'étaient pogné le beigne et qu'ils avaient mal performé samedi soir devant leurs partisans, il n'y en avait pas de congé le dimanche. Souvent ce n'était pas nécessairement sur la patinoire, mais on va entrer faire du vidéo, on va se parler. Pas à onze heures du matin. O va se rencontrer à neuf heures. Les gars haïssaient ça et je peux vous dire que mes gars, et j'ai eu des gars extraordinaires, savaient la responsabilité qu'ils avaient vis-à-vis eux-mêmes et les partisans. Quand tu joues au hockey dans la LNH, c'est un spectacle et tu le dois à tes partisans. Si Céline Dion décide de chanter seulement 10 chansons sur 20 à Vegas, vous allez voir ce qui va se passer dans la salle. Alors quand tu as 21 600 personne au Centre Bell, c'est ta responsabilité de te préparer pour venir jouer au hockey », estime Jacques Martin qui croit toutefois que Jacques Martin est le maître à bord de son équipe et que c'est lui qui décide ce qui est nécessaire et utile pour le Tricolore.