samedi 2 avril 2011

Lettre ouverte de Georges Laraque aux partisans

http://lematch.tvanouvelles.ca/general/lettre-ouverte-de-georges-laraque-aux-partisans/

Voici intégralement la lettre ouverte de Georges Laraque destinée aux partisans du Canadien. Il revient notamment sur ses révélations des derniers jours concernant l’ambiance dans le vestiaire du Tricolore.
Lettre ouverte de Georges Laraque :J’aime les Canadiens de Montréal!
Bonjour tout le monde,
Puisque je suis maintenant à la retraite, je n’arrête pas une minute. Je suis, en fait, plus occupé que quand je jouais au hockey. Je m’affaire aux deux restaurants Crudessence dont je suis copropriétaire. Je vends de la glace synthétique partout dans le monde. Je travaille parfois à la radio et fais des apparitions à la télé aussi. Je suis en train de finir ma première autobiographie complète en français et anglais. Je suis actuellement en mode électoral aux côtés du Parti Vert et, puisque je suis leader adjoint, j’ai beaucoup de responsabilités. Je travaille toujours fort à titre de défenseur des droits des animaux. Je fais du patinage artistique tous les jours parce que c’est la saison des émissions. J’ai déjà fait dix émissions avec différents partenaires et j’en ai une quarantaine d’autres qui m’attendent. Je pourrais vraiment continuer de cette manière pendant des heures, mais le sujet sur lequel j’aimerais me concentrer aujourd’hui est le poste que j’occupe tous les soirs à l’émission télévisée « LE MATCH » qui est animée par Dave Morissette et au cours duquel quatre débatteurs discutent de sports, tout particulièrement du hockey et essentiellement de nos Canadiens…

Alors, puisque voilà déjà quelques mois que je participe à cette émission, ce blogue a vraiment pour but d’aider certains et certaines d’entre vous qui ne me connaissent pas du tout et qui sont convaincus à tort que je hais le monde entier, notre équipe et que je suis frustré. Cette chronique vous aidera à comprendre un bon nombre de choses. D’abord, je veux que vous sachiez que je ne suis pas fâché contre les Canadiens de Montréal à cause de ma libération. En réalité, je suis content de mon renvoi et voici pourquoi. Au cours de mon premier camp d’entraînement au sein de l’équipe, j’ai eu une première hernie discale et puis, une seconde plus tard durant la même année. C’est dommage qu’après douze ans dans la LNH, je doive subir ce genre de blessure une fois membre du Canadien, mais, hé, c’est la vie! J’avais alors deux choix. Un médecin m’a suggéré de me faire opérer; ce qui voulait dire que je n’aurais jamais la chance de jouer avec l’équipe. J’ai plutôt fait une tonne de séances de yoga et d’acupuncture tous les jours. Je devais, de plus, prendre des pilules de cortisone et des anti-inflammatoires (Naprelan 500 mg) presque quotidiennement. C’est devenu un peu comme prendre des vitamines pour moi. Je voulais tellement jouer pour l’équipe que je ne me préoccupais pas des risques que je prenais. Je voulais à tout prix jouer pour l’équipe de ma ville natale, devant mes amis, ma famille et mes admirateurs. Comme vous le savez sûrement, à peu près tous les athlètes mettent leur amour du jeu avant leur propre santé. Alors, une saison et demie plus tard, quelques jours après le tremblement de terre en Haïti, j’ai été libéré par l’équipe. C’était le 21 janvier 2010. L’ultime question reste toujours. Suis-je contrarié? Évidemment, pour l’amour-propre, c’est jamais plaisant de se faire mettre dehors. Ce n’est pas différent que de se faire congédier d’un autre emploi. Dans ce cas-ci, toutefois, l’on vous remercie de vos services à la télé nationale, dans les journaux, à la radio, etc. Alors, dans ce sens, c’est différent, mais une fois la poussière dissipée et en y repensant, je ne suis plus aussi fâché ou frustré, voici pourquoi…

Étant donné les médicaments que je prenais pour jouer, mon dos était évidemment en mauvais état. Ceux et celles parmi vous qui pensent que j’ai été embauché dans cet état, j’aimerais que vous sachiez que lorsque vous signez un contrat pour jouer dans une équipe, vous devez passer un examen médical complet. J’ai terminé le camp d’entraînement, les tests de conditionnement physique et tout était parfait. J’ai obtenu d’excellents résultats. Cependant, à la fin de ma première pratique au camp d’entraînement, je me suis blessé et, à partir de ce moment-là, je ne me suis vraiment jamais rétabli. Alors, lorsque vous vous réveillez chaque matin et vous avez mal, après un vol, une bataille, un coup, un mal de ventre causé par les pilules, etc., le jeu n’est plus aussi amusant qu’avant. J’avais dit à plusieurs de mes amis qu’après la seconde année au sein de l’équipe, j’allais prendre ma retraite. Je ne pouvais plus continuer comme ça. J’aurais ainsi abandonné au début de ma troisième année. De cette façon, l’équipe n’aurait pas eu besoin de me payer du tout et elle aurait économisé 1,5 million de dollars. Ils ont tout de même décidé de me racheter. En fin de compte, c’est un soulagement, surtout pour mon corps. Vous devez vous rendre compte qu’une fois que vous prenez votre retraite, le corps que vous avez est celui avec lequel vous devez passer le reste de votre vie. Les équipes se fichent pas mal de l’état dans lequel vous finissez votre carrière. Ils se préoccupent de vous lorsque vous jouez pour eux. Étant donné les montants d’argent qu’ils paient les athlètes de nos jours, je comprends. En plus de ça, j’ai été renvoyé juste après le tremblement de terre en Haïti, la terre natale de mes parents. Trois cent mille personnes ont péri. L’on dit que tout arrive pour une raison, le fait que ces événements arrivent en même temps n’aurait pas pu être une simple coïncidence. Ils ont eu lieu pour que je puisse être présent pour mon peuple. Dans ma vie, il y a des choses beaucoup plus importantes que le hockey, même à Montréal où ce sport est comme une religion. Alors, pour ces deux raisons, le fait d’être libéré s’est avéré un immense soulagement et je ne pouvais vraiment pas être fâché. C’était l’œuvre de Dieu. Il m’a placé au moment et à l’endroit où je pouvais tendre la main à mes gens.

Bon, revenons à l’émission LE MATCH… À présent, je suis dans les médias, mais non pas à titre de joueur. J’apprécie grandement tous vos commentaires qui disent que je devrais toujours être un Canadien et qui parlent de mon éventuel retour à la LNH… comme vous pouvez le voir, c’est une chose du passé. De savoir qu’il y a à peine un an, j’étais dans le vestiaire et sympathisait avec un grand nombre de mes coéquipiers avec qui je parle de temps en temps fait que l’information que je contribue est assez différente de celle du reste des médias. Toute ma vie, tout le long de ma carrière, j’ai toujours parlé franchement. J’ai toujours été direct, parfois un peu trop. J’ai toujours cru qu’étant donné le prix que les supporters payent pour avoir des équipes et des joueurs qui gagnent des millions, ils méritent d’entendre la vérité en tout temps. Même si parfois, ça m’a mis dans le pétrin, ça m’est égal. J’ai appris cette leçon de mon grand copain Jeremy Roenick. Mon Dieu! Il est vraiment respecté au hockey! Il est un futur membre du Temple de la renommée, mais c’est évidemment pour sa façon de jouer et non sa façon de parler! Ha, ha! Puisque je suis maintenant à la retraite et dans la presse, ça ne va pas changer. Je ne mens jamais. Je fournis de l’information véridique provenant directement des joueurs. Je n’ai même pas besoin de me rendre à la patinoire ou dans la tribune de la presse. Je reçois des textos et des appels. Je fournis aux amateurs les dernières nouvelles à propos de leur équipe préférée. À Montréal, c’est un festival des médias. Le spectacle a lieu tous les jours, 24 heures sur 24, 7 jours par semaine. Tout le monde cherche quelque chose à dire, des anecdotes et, pour cette raison, les gens inventent souvent des histoires pour faire grimper leur cote de popularité. Il y a de ça deux ans, vous rappelez-vous à quel point les médias ont exagéré l’histoire qui racontait que certains joueurs allaient se faire arrêter et que les policiers nous attendraient à l’aéroport? Le problème est que, lorsque nous avons atterri, nous avons vu la presse qui suivait l’autobus avec la caméra! Ha, ha! Alors, pour ma part, je n’ai besoin de rien inventer. Je n’ai pas besoin de publicité ou d’améliorer ma cote de popularité pour quelle que raison que ce soit. Je suis comme j’ai toujours été, tout à fait honnête!

Le problème est que je parle beaucoup de Jacques Martin et tout le monde croit que mes commentaires représentent un conflit d’intérêts, mais ils ne le sont pas en réalité. Je ne peux pas être fâché contre Jacques Martin parce que mon congédiement n’avait rien de personnel pour lui. Jacques n’a jamais cru que les durs à cuire étaient nécessaires. Ottawa, qui possède une meilleure équipe que Toronto, a toujours été maltraitée en raison du jeu physique et de Gary Roberts. Il n’en voulait pas. Il est alors allé en Florida, le même scénario. Il s’est débarrassé de Wade Belak et Steve McIntyre, deux des gars les plus durs de la ligue et puis, à Montréal, il en a fait de même. André Roy qui a déjà joué pour lui m’a téléphoné après qu’il ait décidé d’être entraîneur. Il m’a dit que je ne durerais pas plus de trois mois à Montréal et bien, il avait tout à fait raison! Après ma libération, Jacques a déclaré publiquement qu’il ne croyait pas avoir besoin d’un bras fort. Alors, ça n’a rien de personnel et je ne peux pas lui en vouloir. Lors de l’émission, j’ai seulement répété ce que les gars ont dit en public, des gars comme Plekanec, Pouliot. Ils ont dit à leur équipe à la télévision qu’ils voulaient un homme fort et qu’ils en avaient assez d’être malmenés et exploités. Si l’équipe avait un dur à cuire LÉGITIME, elle serait peut-être la première dans sa division. Une chose qui est certaine, Pacioretty joue toujours aujourd’hui parce qu’un coup comme ça, ça n’arrive pas! Après ce match à Boston durant lequel un grand nombre de joueurs ont été blessés, Jacques n’avait pas l’air fâché du tout. Il n’a pas réagi, n’a pas crié après Claude Julien. C’est important de montrer à ses joueurs que vous vous sentez concerné, que même si vous n’êtes pas celui qui se fait frapper au visage, vous ressentez aussi les coups de poing. Après cette partie, beaucoup de gars se sont tournés vers lui… Quand j’ai joué pour lui et je me suis battu quelques fois, pas une seule fois il a dit : « Beau travail! » Kirk a toujours été encourageant et a toujours apprécié le travail de l’homme fort, mais pas Jacques.

Alors, lorsque je passe des commentaires sur toutes sortes de choses, je parle avec expérience de ce qui est arrivé l’année dernière et je parle de ce que pensent les joueurs de sa façon d’entraîner. Ça n’est pas personnel. C’est la vérité. Si n’importe quel autre journaliste dévoilait les mêmes informations, personne ne dirait quelque chose, mais quand je le fais, l’on perd son sang-froid. Pourquoi? Ces personnes sont-elles jalouses? Jalouses parce qu’elles ne peuvent obtenir les mêmes scoops qu’un ancien joueur de la LNH comme moi qui parle toujours à ses anciens coéquipiers? C’est drôle, pendant un an et demi, les médias de Montréal ont pas mal gagné leur vie en se moquant de moi et de mes blessures (comme si un grand nombre d’entre eux savaient ce que c’est de jouer dans la LNH quand on est blessé) Maintenant que je suis à la retraite, certains d’entre eux qui manquent d’originalité se servent encore de moi dans leur émission. À mon avis, c’est formidable. La mauvaise presse, ça n’existe pas. Parler de lui, en bien ou en mal, mais, hé, continuez de parler… Ha, ha! Le hockey, c’est un jeu pas une vie! J’ai aussi partagé les opinions de certains joueurs à propos de Jacques et de ses méthodes. Encore une fois, j’ai soulevé des questions, mais, maintenant, chaque jour, les médias confirment ce que j’ai affirmé. À Montréal, ce n’est pas difficile de confirmer les faits. En autant que vous ne mentionnez pas de noms. Si un joueur vous fait confiance, il vous confiera n’importe quoi dans l’espoir, bien sûr, que vous garderez son anonymat. Lorsque j’ai joué à Montréal, la façon dont j’ai été traité par la presse, je peux vous dire franchement que je ne faisais pas partie de cette bande-là. Ha, ha! Si vous pensez un peu à la couverture que l’on m’a réservée, on aurait cru que j’ai joué pour les Canadiens pendant dix ans.

Finalement, je crois que les Canadiens de Montréal se placent au-delà de l’entraînement. Ils constituent un siècle de tradition, un nombre impressionnant de membres du Temple de la renommée, une histoire riche en joueurs qui ont porté le chandail, la ville et vous, les supporters. Montréal est ma ville natale. J’aimerai toujours son équipe et j’espérerai toujours qu’elle gagne la Coupe Stanley. Comme les autres membres des médias, je passerai des remarques sur l’équipe. Je donnerai mon opinion aux joueurs sur ce qu’ils ont besoin d’améliorer pour gagner. Jamais je ne blâmerai un joueur de la LNH. Je ne suis pas en train de dire que j’appuie tout ce que les gars me disent, mais un gars qui se rend jusqu’à la LNH a droit à tout mon respect parce que je sais à quel point il est difficile d’en arriver là et le nombre de personnes à dépasser pour atteindre ce but!

Le lancement de mon livre aura lieu cet automne. Il fournira beaucoup plus de détails sur ce sujet, sur les médias. Je mentionnerai le nom de personnes et je serai plus franc que jamais.

J’espère que notre équipe nous offrira de merveilleux moments ce printemps et unissons nos prières pour que Jésus Price nous permette de parvenir à de nouveaux sommets! Ha, ha!

P.S. En passant je dois vous avertir, Gabriel Grégoire qui fait le show du matin à CKAC est dans une campagne de destruction sur moi, avec ses mensonges à mon sujet, il n’a aucune crédibilité et doit être le pire membre des médias à Montréal.