Le long voyage des fêtes du Canadien suscite une question et une sous-question chaque année. On s’interroge d’abord sur les effets que ce périple aura sur le reste de sa saison. Comme deuxième question cette année, on se demande s’il va continuer sur sa belle lancée ou s’il va s’effondrer.
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Cette expédition qui le conduit aux quatre coins de l’Amérique produit souvent des résultats déterminants. Ainsi l’an dernier, ça lui avait permis de revenir au plus fort de la course aux séries éliminatoires.
L’équipe avait quitté Montréal avec une série de cinq matchs sans victoire (0-4-1) et une fiche de trois matchs inférieure à ,500 en termes de victoires et de défaites en temps réglementaire (15-18-3).
Elle avait retrouvé le sentier de la victoire en remportant les trois rencontres de la première portion de son voyage, avant Noël, puis trois de ses quatre matchs avant le jour de l’An pour un brillant dossier cumulatif de six victoires et une défaite.
Certains diront que le Canadien a obtenu sa participation aux séries par la peau des fesses, mais sans cette remontée durant la période des fêtes, il n’aurait pas eu la chance de se qualifier. L’équipe a tout de même conservé un dossier positif de 20-14-7 en deuxième moitié de saison.
Deux entraîneurs congédiés
De mauvais résultats peuvent se faire sentir à long terme et même mener au congédiement de l’entraîneur en chef.
| Les Scott Gomez, Andrei Kostitsyn et Michael Cammalleri devront faire leur part, durant le traditionnel voyage des fêtes du Canadien. Photo d'archives Rogerio Barbosa |
Lors de la saison 2002-2003, le Canadien montrait une fiche de 16-12-4-2 (c’était avant l’abolition des verdicts nuls) quand il est parti pour une éreintante série de sept matchs sur les patinoires adverses. Il est rentré en ville avec un dossier de 16-16-5-4, n’ayant pu faire mieux que récolter trois maigres points durant son voyage (0-4-1-2).
La glissade s’est poursuivie et, neuf jours plus tard, Michel Therrien était remplacé par Claude Julien derrière le banc. Mais ça n’avait rien changé. La deuxième moitié de saison avait été un calvaire. Le Tricolore avait connu une de ses pires saisons avec seulement 77 points et raté les séries pour la quatrième fois en cinq ans.
Trois ans plus tard, Julien subissait le même sort que son prédécesseur. Son équipe était en bonne position avant le voyage, en vertu d’une fiche de 17-9-6. Mais elle ne remporta qu’une victoire en cinq matchs (1-4-0) durant les fêtes. La situation ne s’améliora pas au début de la nouvelle année, le Tricolore perdant trois fois en quatre rencontres.
La mi-saison venue (19-16-6), Bob Gainey fit un geste fracassant en descendant de son bureau pour prendre la place de Julien. Comme quoi le sort d’un entraîneur tient à peu de choses.
Parlez-en à Guy Carbonneau.
Attachez vos tuques!
Cela dit, Jacques Martin a les pieds bien solides. Mais comme ses prédécesseurs, il aborde le prochain voyage des fêtes avec appréhension, d’autant plus que les siens ont remporté un seul de leurs cinq derniers matchs à l’extérieur de Montréal.
Sept matchs à l’étranger en 13 jours, ce n’est pas de la petite bière!
Le Canadien n’a jamais connu beaucoup de succès au Colorado et à Dallas, les deux premières escales de son périple.
Par ailleurs, le fameux match du 23 décembre a été longtemps une hantise, rappelons-le, avant qu’il l’emporte enfin l’an dernier. Si ça peut vous réconforter, il se retrouvera en
Caroline pour la deuxième année consécutive ce soir-là.
Les joueurs n’auront pas beaucoup de temps pour digérer leur repas de Noël. Dès le lendemain, ils seront sur la glace à Long Island, contre les Islanders.
Deux jours plus tard, ils retrouveront pour une première fois Alex Ovechkin et les Capitals de Washington, qu’ils ont sortis des séries le printemps dernier.
Le voyage se conclura avec deux rencontres en moins de 24 heures en Floride.
Ça va être du sport!
Conditions gagnantes
Carey Price devra être vraiment à la hauteur et ses coéquipiers devront suivre la recette qui leur a permis de se hisser dans le peloton de tête.
Il faudra aussi une meilleure contribution offensive.
Tout le monde souhaite que Max Pacioretty insufflera un vent nouveau dans le deuxième trio, mais les plus grosses responsabilités reviennent à Scott Gomez, Brian Gionta, Michael Cammalleri, Tomas Plekanec et Andrei Kostitsyn. C’est d’abord à eux de faire le travail pour lequel ils sont grassement payés.
Les joueurs de soutien devront faire leur part aussi.
Du côté des défenseurs, il faut espérer que Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek tiennent le coup et que P.K. Subban retrouve ses repères.
C’est toute la saison qui pourrait reposer sur ce voyage.
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