samedi 18 décembre 2010

Subban : de sombres souvenirs de Schneider, Petit et Ulanov…

http://www.ruefrontenac.com/marioleclerc/31641-mario-leclerc-chronique-subban

Blogues - Mario Leclerc
En réfléchissant sur ce qui se passe dans la jeune carrière du défenseur du Canadien P.K. Subban, un réflexe de vieux chroniqueur de hockey m’a ramené dans le passé cette semaine.

Comment faire autrement, Subban est le sujet de l’heure.
Quel danger guette ce jeune homme aux multiples talents s’il ne parvient pas à apprendre les rudiments de son métier et s’il ne montre pas plus de modestie et de respect à l’égard des vétérans de l’équipe notamment ?
Dans mes 25 années à frayer autour de la LNH, j’ai souvent côtoyé des joueurs qui avaient tout pour réussir, comme Subban, mais qui ne l’ont pas fait ou qu’à moitié.
Le premier nom qui me vient à l’esprit est celui de Vladimir Malakhov.
Ce Malakhov avait un talent fou. Une Porsche sur deux patins. Mais il avait un moteur de Renault 5.
De Malakhov, Steve Thomas m’avait déjà raconté dans le vestiaire des Devils du New Jersey à la fin des années 1990 que son ancien coéquipier des Islanders haïssait le hockey.
« La quasi totalité des joueurs de la LNH aiment vraiment mettre les patins pour les entraînements et pour les matchs, mais pour Vladimir, c’est un sale job. Il n’aime pas ça. Si ce n’était pas si payant, il y a longtemps qu’il ferait autre chose », avait dit Thomas, un vétéran de 20 saisons dans la LNH.
J’ai rapidement constaté que ce n’est pas un défaut qu’on peut reprocher à Subban, lui qui s’amuse comme un gamin sur la glace. Il ne peut donc pas être placé dans la même catégorie que Malakhov.

P.K. Subban est-il prêt à apporter les ajustements nécessaires pour connaître une longue carrière avec le Canadien? Photo d'archives Hugo-Sébastien Aubert

Trois joueurs, 51 saisons, 28 équipes !

En fouillant un peu plus loin dans mes souvenirs, trois joueurs me sont ensuite venus en tête : deux anciens du Canadien, Igor Ulanov et Mathieu Schneider, et un ancien des Nordiques, Michel Petit. Trois joueurs que j’ai côtoyés au quotidien à Montréal et à Québec.

Trois joueurs très doués, à l’image de Subban, mais qui n’étaient pas nécessairement appréciés longtemps par leur entraîneur et par leurs coéquipiers.

Trois défenseurs qui ont passé plusieurs saisons dans la LNH, sans toutefois pouvoir s’établir dans une ville pour cause d’impopularité à l’interne.

Ulanov, le moins talentueux des trois, a disputé 14 saisons dans la LNH mais a joué pour huit organisations.
Schneider a patiné 21 saisons dans la LNH au cours desquelles il a endossé l’uniforme de dix équipes.

Même chose pour Petit, qui a joué 16 ans dans la LNH pour 10 formations différentes.
Trois joueurs, 51 saisons, 28 équipes. Essayez de trouver mieux comme trio de grands voyageurs !

Deux raisons

Pourquoi Petit, Ulanov et Schneider ont-ils changé d’adresse si souvent ?
Pour deux raisons.

La première c’est qu’ils avaient suffisamment de talent et de caractère pour séduire une organisation en quête de défenseurs. Il y avait donc une certaine demande pour ce type de joueurs électrisants par leurs lancers ou par leurs mises en échec. Même si ces joueurs étaient considérés à « haut risque », il y avait continuellement preneur pour ce genre de pari risqué.

La deuxième raison de leurs fréquents déménagements relève du désenchantement.

La lune de miel avec leur entraîneur ne durait jamais très longtemps. Après une saison ou deux, les coachs en faisaient des boutons. Ils en avaient assez de répéter les mêmes directives sans être écoutés. Et nos trois hommes étaient rapidement invités à prendre une autre destination.

D’ailleurs, je n’ai pas connu un entraîneur qui soit tombé en amour très longtemps ni avec l’un ni avec l’autre. À l’exception de Michel Bergeron peut-être, avec Petit chez les Nordiques et chez les Rangers. Et encore. Je soupçonne le Tigre de l’avoir griffé en quelques occasions !

Savoir jouer dans un système

Que reprochait-on à Petit, à Ulanov et à Schneider à l’époque ?

Principalement, c’était leur incapacité à jouer dans un système, dans les paramètres d’un plan de match. Savoir jouer « LA » game, celle de l’équipe, et non « SA » game, comme disent les habitués.

Le problème avec ce type de joueurs, c’est que pour un bon moment, on a l’impression qu’ils ont compris. Puis, comme un fusible surchargé, ils disjonctent sans crier gare.
Petit, Schneider, Ulanov ont disjoncté tour à tour à chacune des 28 escales qu’ils ont faites dans la LNH. Ni l’un ni l’autre ne parvenait à suivre un plan de match à la lettre. Aucun n’était capable de composer avec les éléments pendant 60 minutes, étant trop préoccupé à épater la galerie.

On ne prend pas les mêmes libertés offensives avec une avance d’un but et cinq minutes à faire, qu’avec un recul de deux buts et deux minutes à écouler au match. Ce sont deux situations complètement opposées qu’un joueur doit comprendre et auxquelles il doit s’adapter.

Cela va de soi pour plusieurs. Mais ce n’était pas le cas de ces défenseurs des années 1980, 1990 et 2000.

Une carrière longue et instable

Or, ne trouvez-vous pas que c’est justement le danger qui guette Subban si l’on décode les explications de Jacques Martin ?

Le jeune homme hésite à entrer dans le rang, préférant patiner dans toutes les directions comme un perdu sur la patinoire dans sa quête de mousser sa cote de popularité. Il plaît à la foule certes, mais ce n’est jamais une attitude qui attire la sympathie dans le vestiaire et qui comble de satisfaction son entraîneur.

Subban, qui semble parfois convaincu que le hockey a commencé avec lui, devrait s’inspirer de certains de ses prédécesseurs. À croire qu’il est une réincarnation de

Bobby Orr ou de Raymond Bourque, il devient son pire ennemi.

Quel genre de carrière Subban veut-il avoir ? Bonne question. La carrière de Petit, de Schneider ou celle d’Ulanov, une carrière quelconque, longue mais instable, marquée par les échanges et les nombreux transferts, plutôt que les accomplissements ?
Si c’est le cas, Subban est plutôt bien parti !

Mais Subban peut aussi choisir la voie contraire, celle des défenseurs constants, fiables, dédiés à l’équipe d’abord, comme ce fut le cas pour Éric Desjardins et Chris Chelios il y a 10 et 20 ans, ou comme c’est encore le cas pour Nicklas Lidstrom et même pour le jeune Kristopher Letang.

Si Subban choisit cette avenue, il ne lui reste qu’une chose à faire : accepter qu’un match de la LNH, ce n’est pas une partie de plaisir entre copains à la patinoire extérieure du coin où tout est permis. En d’autres termes, accepter de placer l’intérêt de l’équipe avant celui de sa petite personne. Accepter de jouer « LA » game et non « SA » game, disions-nous.

C’est pourtant si simple pour plusieurs, alors que pour d’autres, c’est un exercice d’humilité qui ne convient pas à leur ego.

Souhaitons que Pernel Karl Subban ne soit pas de ces egos-là. Si oui, il n’a pas fini de faire et défaire sa valise.

Mon blog benhur88
http://benhur88.blogspot.com/
Mon groupe sur le grand club rds.ca
http://legrandclub.rds.ca/groupes/615
Le Grand Club RDS
http://legrandclub.rds.ca/

Mon blogue sur le grand clud de rds.ca
http://legrandclub.rds.ca/profils/Fougueux/posts

Pour ëtre bien informé tous les jours lire
Le BULLETIN  des sports de *benhur88*
http://benhur88.blogspot.com/

benhur88