Publié par Bruno Gauthier pour CKAC Sports le jeudi 30 décembre 2010
Écoutez l'entrevue de Guy Boucher avec Pierre Rinfret aux Amateurs de sports à compter de 16h30 sur les ondes de CKAC Sports
Une touche spéciale
Questionné d'entrée de jeu sur le cachet que revêt un match contre le Canadien, Guy Boucher confie en toute franchise que le match de ce soir sera spécial. «La réponse classique serait de te dire que c'est un match comme les autres, mais franchement, c'est certain qu'un match comme celui-là est un peu différent. J'ai travaillé au sein de l'organisation et c'est l'équipe de mon enfance, explique Boucher. En plus, je connais beaucoup de joueurs, de journalistes et de gens au sein de l'organisation.»
Celui dont le nom a été sur toutes les lèvres cette été est bien conscient de l'ambiance qui règnera ce soir avec la présence de nombreux partisans du Canadien. Boucher, qui compte 37 matchs d'expérience dans la LNH, ne voit rien de différent à la préparation d'avant-match. «C'est certain que si on se fie à l'aspect technique du match, comme la préparation et les points techniques, ce sera la même chose que n'importe quel autre match, mais l'ambiance sera spéciale.»
Les Québécois dictent le spectacle
Pour le nouvel entraîneur du Lightning, il est certain que le spectacle que son équipe offre tous les soirs passe par les Lecavalier et St.Louis. «Des joueurs comme Vincent (Lecavalier), Martin (St-Louis) et Simon (Gagné) veulent laisser une belle impression d'eux aux partisans québécois. Il y a un désir de bien performer - qui est toujours là - mais qui est certainement particulier pour eux.»
Privés des services de certains gros canons comme Lecavalier (15 matchs) et Gagné (18 matchs), Boucher est plus que satisfait des résultats de sa troupe depuis de la saison même s'il souhaite toujours mieux pour son club.
Du succès malgré un calendrier exigeant et la perte de joueurs clés
Pour expliquer la fiche de 21-11-5, Boucher explique que le Lightning a subi la perte de joueurs clés lors d'un moment critique du calendrier. «Steve (Yzerman) n'a jamais vu un horaire aussi exigeant que celui que nous avons eu en début en saison. Nous avons joué 15 matchs sur 21 sur la route lors des blessures à Vincent et Simon ce qui nous a forcés à jouer à trois lignes.»
L'ancien entraîneur des Bulldogs a aimé la réponse de ses joueurs face à ce défi. «Nous avons été agréablement surpris par nos joueurs de soutien et notre premier objectif était de survivre durant cette période et nous avons fait mieux, remportant 16 de ces 21 matchs.»
L'adaptation se fait bien dans la LNH
D'un point de vue plus personnel, Boucher est content de voir que les professionnels qu'il a sous la main sont très réceptifs. «Plusieurs personnes ont certains préjugés envers les joueurs, mais ils sont nerveux avant les matchs et viennent aux entraînements avec le seul but de s'améliorer.»
Après avoir passé une demi-saison dans la LNH, Boucher se dit mieux outillé pour reconnaître les joueurs qui perceront jusqu'à la LNH. «Je vois maintenant mieux la différence entre un professionnel et un joueur qui ne le deviendra pas. Il y a un intérêt et un désir de s'améliorer qui est simplement plus grand. À titre d'exemple, Martin ou Vincent cherchent constamment à s'améliorer même s'il figure parmi les meilleurs de la ligue. Il ne se passe pas une journée où on ne se parle pas et c'est très important.»
Cependant, il ne croit pas que son influence s'exerce de façon différente. «J'aimerais te dire que c'est différent, mais ce n'est pas le cas. Tout se passe plus rapidement. Ce que j'enseigne en 45 minutes dans le junior se fait en 15 minutes ici car les joueurs veulent apprendre. Même les meilleurs. Souvent, les meilleurs joueurs sont ceux qui posent le plus de questions et qui écoutent le plus.»
Boucher est catégorique, un entraîneur doit récolter de l'information de la part de ses joueurs. «La journée où je ne récolterai plus d'information de mes joueurs sera la journée où je n'exercerai plus mon influence. C'est la clé du succès d'un entraîneur.»
Boucher impressionné par St-Louis
Même s'il avait entendu parler de Martin St-Louis par plusieurs personnes, l'entraîneur de 39 ans est plus qu'impressionné par le professionnalisme de son petit attaquant. «Il n'est pas grand, c'est certain, lance-t-il à la blague. C'est un individu exceptionnel et c'est un modèle pour tous les jeunes hockeyeurs québécois qui mériteraient à mieux le connaître. Personne ne s'entraîne comme lui malgré ses 35 ans, il possède un caractère très puissant et un leader impressionnant.»
«Comme entraîneur, je vois des lacunes partout!»
Sans détour, il confie que comme entraîneur, il voit des lacunes partout! «Plus sérieusement, nos gardiens de but ne présentaient pas des fiches reluisantes il y a quelques semaines et Frantz Jean a passé près d'un mois ici pour tenter de redresser la situation, ce qui semble avoir porté fruit.»
Questionné sur le jeune gardien Cédrick Desjardins, un autre ancien de l'organisation du Canadien, Boucher n'a pas caché qu'il avait été tenté de le faire jouer contre son ancienne équipe ce soir. «J'ai été tenté et je le suis toujours, a-t-il admis. Je dois avoir une discussion avec les deux avant le match et tout indique que nous continuerons avec (Dan) Ellis qui va bien ces temps-ci. Mais Cédrick verra de l'action d'ici peu.»
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