mardi 27 septembre 2011

Bruins de Boston - Condamné à gagner

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/09/20110927-033421.html


Gagner la coupe Stanley, ça ne change pas le monde, sauf que... Comme quelqu’un qui a remporté le gros magot à la loterie, Claude Julien a vécu un été de millionnaire. Ce n’est pas qu’il a changé.
Il est toujours le même avec son épouse Karen et sa petite fille Katryna Chanel, sa parenté et ses amis les plus proches. C’est plutôt monsieur et madame Tout-le-Monde qui le voient d’un oeil différent.
Les gens, c’est bien connu, aiment se faire photographier aux côtés de célébrités ou de gagnants.
Que ce soit dans sa ville natale d’Orléans ou tout près, à Ottawa, ou encore à Boston, dès qu’il se pointait en public, Julien ne pouvait faire un pas sans être arrêté par quelqu’un qui voulait poser avec lui ou lui demander son autographe.

Les gens, c’est bien connu, aiment se faire photographier aux côtés de célébrités ou de gagnants.
Que ce soit dans sa ville natale d’Orléans ou tout près, à Ottawa, ou encore à Boston, dès qu’il se pointait en public, Julien ne pouvait faire un pas sans être arrêté par quelqu’un qui voulait poser avec lui ou lui demander son autographe.
Parce qu’il a mené les Bruins à la coupe, Julien est maintenant considéré un champion, le fait d’armes qui manque au curriculum vitae de son compatriote franco-ontarien Jacques Martin et que ses dénigreurs lui remettent constamment sur le nez.
Or, Julien sait très bien qu’une conquête de la coupe ne protège pas un entraîneur contre les risques d’un congédiement.
« Prenez Bob Hartley, par exemple », souligne-t-il.
Environ un an et demi après avoir conduit l’Avalanche du Colorado à la seconde coupe de son histoire, Hartley se voyait montrer la porte par Pierre Lacroix.
Aujourd’hui, il gagne sa vie en Suisse.
John Tortorella y est passé, lui aussi, trois saisons après avoir gravé son nom sur la coupe avec le Lightning de Tampa Bay.
Toutefois, il a eu plus de chance que Hartley en se trouvant un autre emploi avec les Rangers de New York, tout comme Peter Laviolette qui en est à la troisième équipe de sa carrière dans la Ligue nationale, cinq ans après avoir remporté la coupe avec les Hurricanes de la Caroline.

Pas revanchard

De son côté, Julien bénéficie de la faveur d’un certain public.
« Les personnes qui pensent que j’ai été traité injustement par le Canadien et les Devils vont dire que je me suis bien vengé de mes anciens employeurs, mais je ne pense pas de cette manière », affirme-t-il.
« J’ai toujours éprouvé le plus grand respect pour André Savard et Bob Gainey et même pour Lou Lamoriello (qui l’avait congédié malgré une récolte de 102 points avec trois matchs à jouer).
« J’ai reçu des appels, des messages et des félicitations en personne de leur part. Je n’ai jamais coupé les ponts. »
On le croit sur parole quand il dit n’en vouloir à personne. Mais il ne faut pas croire qu’il n’a pas sa fierté.
« Cette coupe, personne ne peut me l’enlever », dira-t-il sans arrogance.
Elle le suivra toute sa vie.
Pour les plus vieux partisans bostoniens, il aura été l’entraîneur qui aura contribué à mettre fin à une longue disette de 39 ans.

Lourde pression

Trois mois plus tard, tout est à recommencer pour Julien et ses joueurs.
Si les Bruins en arrachent, l’entraîneur de 51 ans subira peut-être à nouveau la pression de ses patrons Cam Neely et Peter Chiarelli, qui ne l’ont pas ménagé la saison dernière.
Avant le début de la série contre le Canadien en avril, Chiarelli avait déclaré sur les ondes d’une station radiophonique bostonienne qu’une saison sans participation à la finale de l’Association de l’Est serait considérée comme un échec.
Aussi bien dire que Julien était cuit s’il ne réussissait pas à mener les Bruins à la troisième ronde des séries.
Tôt dans la saison, Neely avait affirmé, lui aussi à la radio, qu’une équipe ne pouvait espérer gagner en jouant pour l’emporter 1 à 0.
Il me semble d’entendre Geoff Molson et Pierre Gauthier lancer de tels messages publiquement à Jacques Martin...

Entre la parole et le geste

Julien a fait un trait sur la dernière saison. Il repensera aux bons moments qu’il a vécus au cours de l’été lorsque la vie fera qu’il n’aura plus à se soucier de gagner tous les jours.
« Je suis content d’avoir remporté la coupe, mais j’aime tellement mon métier que j’ai tourné la page », déclare-t-il.
C’est le message qu’il tente d’enfoncer dans la tête de ses hommes, surtout les plus jeunes qui ont vécu par moments des journées comparables à celles d’une rock star en cet été mémorable.
Les joueurs des Bruins s’en disent tous très conscients, mais entre le penser et faire vraiment attention, c’est deux choses.
S’ils ne réagissent pas, l’hiver leur paraîtra une éternité.
« Tous nos adversaires nous attendent de pied ferme et ce sera comme ça durant 82 matchs », avertit Julien.
« Si les gars ne sont pas prêts à faire face à la musique à tous les soirs, la saison sera difficile. »

Un défi emballant!

Mon ami et estimé collègue de longue date, Pierre Durocher, m’avait dit que je ne voudrais plus rentrer après mes vacances de trois semaines sur la Côte d’Azur et en Italie. Je reviens la tête remplie de belles images et de beaux souvenirs vécus en compagnie de mon épouse Carolyne et de nos grands amis Jean-Marie Pretto et Christine Martel, mais je suis content de reprendre le boulot.
Après avoir passé près d’une trentaine d’années à suivre les activités du Canadien aux quatre coins de l’Amérique, j’attaque mes nouvelles fonctions de chroniqueur avec enthousiasme.
Évidemment, le hockey occupera une grande place dans cette page, mais les Alouettes, l’Impact ainsi que bon nombre d’événements sportifs et nouvelles importantes seront aussi traités avec tous les égards qu’ils méritent.
Merci aux gens qui me font confiance et des salutations toutes spéciales à Bertrand Raymond, qui a rempli ce rôle avec distinction durant trois décennies.
Je m’en voudrais de ne pas remercier aussi nos alliés les plus importants, vous, nos chers lecteurs.

Savard jouera-t-il à nouveau?

Les nouvelles ne sont pas encourageantes dans le cas du joueur de centre des Bruins de Boston, Marc Savard, victime de deux commotions cérébrales en l’espace de 10 mois. On sait qu’il ne jouera pas cette saison.
Le reverra-t-on à l’oeuvre dans la Ligue nationale un jour ?
« C’est difficile à dire », répond Claude Julien.
« Pour le moment, ça n’augure pas bien. Je lui envoie occasionnellement des textos. Il est avec sa famille à Peterborough. Il traverse des moments difficiles.
« Son nom figurera sur la coupe Stanley et il recevra sa bague. »
Soit dit en passant, tous les membres du personnel voyageant avec les Bruins, des préposés à l’équipement aux responsables des communications en passant par les thérapeutes sportifs, ont eu aussi droit à leur journée avec la coupe.
Beau geste!