mercredi 15 juin 2011

Les projecteurs sur Luongo

http://fr.canoe.ca/sports/chroniques/yvonpedneault/archives/2011/06/20110615-014619.html


Pourrait-il disputer son dernier match dans l’uniforme des Canucks de Vancouver?
À priori, non.
 
Quand on possède une entente de 12 ans, comme c’est le cas pour Roberto Luongo, on a les bonnes cartes dans sa main. Et puis, quelle équipe dépenserait une fortune pour les services d’un gardien qui avait la coupe Stanley à portée de la main et qui a échoué dans sa mission?
 
Par contre, il y a les partisans des Canucks, ceux qui mènent la vie dure au gardien qui, il faut bien le reconnaître, leur fournit les minutions pour tirer à boulets rouges dans sa direction. Ce match de lundi soir, il devait le gagner… ou tout au moins le terminer.
Il était au banc de son équipe et on n’avait pas joué neuf minutes.
 
De quoi soulever les critiques et surtout jeter la crainte chez des amateurs qui attendent depuis 40 ans. On souhaitait une solide performance du vétéran gardien… surtout après sa prestation dans le match numéro 5. On le disait prêt pour le grand jour. On croyait qu’il était pour faire oublier les événements de la semaine dernière alors que les Bruins de Boston l’avaient humilié, marquant 12 buts en deux parties.
 
Luongo est un athlète fier, c’est un solide compétiteur… sauf qu’on lui remet souvent sur le nez qu’il n’a jamais gagné les gros matchs.
 
Un instant direz-vous?
 
A-t-on oublié le match de la médaille d’or contre les États-Unis? Justement, les dénigreurs de Luongo s’en souviennent très bien et vous diront qu’il a permis aux Américains de niveler la marque dans les derniers instants de la rencontre.
 
Vous voyez qu’il sera difficile pour Luongo de gagner le respect des chauds partisans des Canucks.
 
À moins que mercredi soir… oh la la. Il devra réaliser des miracles. Il devra jouer avec le même aplomb que lors des trois matchs disputés à Vancouver. Il devra être parfait, intimidant et rassurant pour ses coéquipiers et les amateurs.
 
Cette situation, il l’a créée lui-même. Comment peut-on accorder 15 buts en trois matchs à Boston? Comment peut-on maintenir une moyenne de 8,07 buts alloués aux Bruins en trois matchs sur la patinoire des champions de l’association de l’Est sans s’attirer l’ire des partisans de l’équipe?
 
Comment réagira-t-il?
 
On ne le sait pas. Il n’y aura pas un seul joueur sur la surface de jeu, mercredi à Vancouver, qui ressentira autant de pression que Luongo, pas même Tim Thomas qui, gagne ou perd, mérite le titre du joueur le plus utile à son équipe.
 
Les Bruins ont peut-être perdu trois matchs sur la patinoire de l’adversaire, mais trois matchs par la marge d’un seul but. Deux fois par le pointage de 1-0 et une autre fois 3-2 à la suite d’un but en prolongation d'Alexandre Burrows.
 
Donc, les Bruins s’amènent sans aucun complexe. Dans cette série, ils ont été une meilleure équipe que les Canucks.
 
Ont-ils encore de l’énergie pour signer une victoire à l’étranger? Assurément. Les Bruins ont un style qui les sert bien à l’extérieur de Boston. Ils sont toujours dans le coup et s’ils marquent le premier but, attention.
 
Par conséquent, Luongo n’a plus droit à l’erreur.
Il a épuisé toutes les options. Il doit maintenant gagner.
Il doit s’imposer. Il doit convaincre les partisans des Canucks.
Il possède un contrat blindé… mais une défaite et les partisans le conduiront jusqu’à l’aérogare.
On ne lui pardonnera pas.
 
La déception sera tellement grande pour les gens de Vancouver qu’on cherchera évidemment un coupable… sans l’amener dans la boîte des accusés. On jugera sur le champ et est-il besoin de préciser qui sera pointé du doigt?
 
Un contrat de 12 ans est une garantie. Mais, cela ne veut pas nécessairement dire qu’on jouit d’une certaine immunité. Un contrat de 12 ans doit être accompagné de performances justifiant une telle confiance.
 
Et la confiance des partisans des Canucks en Roberto Luongo est pour le moins fragile. Il tient à un fil. Imaginez si, mercredi soir, ça tourne au vinaigre.
J’ai hâte de voir comment il va se comporter.
La pression va être écrasante.
 
Pour lui, c’est la dernière option qu’il lui reste: la coupe Stanley. S’il passe l’examen, il pourra enfin rallier ceux qui doutaient. Les jumeaux Sedin ont également des réponses à fournir au public de Vancouver.
Comment expliquer qu’ils ne parviennent pas à se démarquer pendant les séries éliminatoires?
 
On a beau jeter tout le blâme sur Luongo, mais combien de buts lui ont donné les Canucks depuis le début de la série finale : huit buts en six matchs. En supériorité numérique, deux buts en 31 occasions.
Dans cette série, les Canucks ont travaillé avec une priorité d’un but pendant 32 minutes… Point.