jeudi 7 avril 2011

Les yeux de Vinny, le trophée d’Hamrlik

La chronique de Martin Leclerc
Mardi, 05 avril 2011 13:47
Un joueur de la LNH a 100 % de chances de recevoir des coups de bâton ou des rondelles au visage au cours de sa carrière. C’est aussi inévitable que la mort et les impôts. Et pourtant, la LNH n’est pas encore parvenue à imposer le port de la visière à ses joueurs.
 
Dimanche dernier, Vincent Lecavalier a eu la frousse de sa vie quand un coup de bâton accidentel de Michael Frolik, des Blackhawks de Chicago, l’a atteint juste au-dessus de l’œil droit. Il a dû quitter la rencontre parce qu’il avait perdu la vision et les médecins qui l’ont examiné ont cru pendant un moment que la cornée avait été égratignée.
Heureusement, Lecavalier s’en est finalement tiré avec quelques points de suture et sa vision se rétablira totalement. Le grand joueur de centre a tiré une leçon de cette mésaventure et il a indiqué qu’il terminera la saison régulière avec une visière et qu’il fera les efforts nécessaires pour se réhabituer à cette pièce d’équipement durant l’été.
Vincent Lecavalier a l'intention de terminer la saison régulière avec une visière protectrice. Photo d'archives Pascal Ratthé
 
Il y a quelques semaines, c’est Manny Malhotra des Canucks qui a reçu une rondelle dans un œil. Le joueur de centre a subi deux interventions chirurgicales depuis ce temps, et on ignore toujours s’il pourra poursuivre sa carrière.
La LNH est probablement la seule ligue majeure au monde qui considère qu’il y a des façons acceptables d’infliger une commotion cérébrale à un adversaire dans le cadre d’un match. Elle est aussi, probablement, la seule ligue majeure au monde à tolérer que ses nouveaux joueurs renoncent à des pièces d’équipement importantes et sécuritaires.
Tous les joueurs qui portent les couleurs d’une équipe de la LNH ont déjà porté la visière et/ou la grille complète dans les rangs mineurs. Pourquoi, donc, n’impose-t-on pas la visière à tout le monde ?
C’est un débat qui dure depuis des décennies et qui est pourtant extrêmement simple à régler. Mais la LNH, semble-t-il, préfère créer des comités, mener des consultations et embaucher des firmes d’ingénieurs pour s’assurer que les bandes et les baies vitrées soient sécuritaires…
Un Québécois brille au Championnat midget des États-Unis
Un attaquant Québécois, Félix Plouffe, s’est distingué de belle façon le week-end dernier dans le cadre du Championnat national midget (U-18) des États-Unis.
Plouffe, qui porte les couleurs de l’école secondaire Gilmour Academy (Ohio), a terminé la saison au sixième rang des marqueurs du Championnat malgré le fait que son équipe n’ait disputé que quatre matchs (par rapport à six pour les joueurs des équipes finalistes).
C’est l’école secondaire Shattuck St. Mary’s, qui a notamment accueilli Sidney Crosby avant qu’il ne fasse le saut dans la LHJMQ, qui a remporté le Championnat national américain dans la catégorie U-18.
Âgé de 17 ans, Félix Plouffe fait 6 pi 2 po et pèse 185 livres. Il portait la saison dernière les couleurs du programme Ulysse, de Terrebonne. Deux autres joueurs de Gilmour Academy, le défenseur Nicholas Provost et l'attaquant Jean-Christophe Houde, sont aussi issus du programme Ulysse.
«C'était la première fois dans l'histoire de notre école que notre équipe participait au Championnat national. Et nos six joueurs Québécois ont joué un rôle prépondérant dans cette ascension, raconte l'entraîneur de Gilmour Academy, Scott Stirling.
«Félix Plouffe (76 points en 62 matchs), Jean-Christophe Houde (51 points en 49 matchs) et John Gilmour, un défenseur montréalais qui a récolté 44 points en 62 matchs, ont été nos principaux leaders cette année. Ce sont eux qui ont été les plus utilisés. Nous avons beaucoup aimé accueillir des élèves francophones à notre école. Certains parlaient à peine l'anglais lorsqu'ils sont arrivés. Mais ils ont travaillé extrêmement fort. Nous les avons encadrés et ils ont obtenu de très bonnes notes. Leur présence a enrichi notre vie scolaire.»
Les droits de Plouffe dans la LHJMQ appartiennent au Junior de Montréal.
Scott Stirling espère le convaincre de rester à Gilmour Academy la saison prochaine.
Hamrlik : une nomination qui fait jaser
La nomination du récipiendaire du trophée Jacques-Beauchamp est habituellement un moment de réjouissance dans l’entourage du Canadien. Mais curieusement, plusieurs confrères ont grincé des dents lundi en apprenant que l’heureux élu cette saison était Roman Hamrlik.
Le trophée Jacques Beauchamp doit être remis à un joueur qui campe « un rôle déterminant sans en retirer d’honneur particulier ». Hamrlik correspond certainement à cette définition.
Malgré cela, ceux qui affichent leur désaccord ont certainement raison de le faire. Traditionnellement, le trophée Jacques-Beauchamp a récompensé des athlètes qui entreprenaient la saison en portant une étiquette de joueur de soutien. Des petits salariés qui, grâce à leur jeu inspiré, parvenaient à contribuer de manière significative au succès de leur équipe. On parle ici de joueurs comme Steve Bégin, Mark Streit, Maxim Lapierre, Francis Bouillon ou Mike Keane.
Hamrlik ? Il figurait parmi les deux meilleurs défenseurs de l’équipe en début de saison et il touche un salaire de 5,5 millions de dollars qui équivaut (à 250 000 $ près) à celui d’Andrei Markov. Dès l’ouverture du camp, Hamrlik était un joueur qu’on prévoyait utiliser à raison de 22-25 minutes par rencontre face aux meilleurs attaquants adverses.
Sans compter le fait que parmi les 210 défenseurs de la LNH, Hamrlik est le 14e mieux payé.
Ça ne correspond pas tout à fait au profil des joueurs qui ont remporté ce trophée dans le passé !
Cela dit, à un âge quand même respectable, Hamrlik a tenu le fort dans des circonstances fort difficiles cette saison. Il faut lui lever notre chapeau pour cela.