jeudi 7 avril 2011

Damphousse et Lapointe intronisés au Panthéon de la LHJMQ

MONTRÉAL - La liste des joueurs intronisés au sein du Temple de la renommée de la LHJMQ, mercredi, avait de quoi faire regretter la belle époque où le hockey junior régnait en roi et maître à Laval.
Vincent Damphousse et Martin Lapointe, deux anciens porte-couleurs du Titan de Laval, ont été officiellement reçus au Panthéon du circuit junior québécois, mercredi à Montréal, en compagnie de Robert Desjardins. Harold MacKay a été intronisé comme bâtisseur.

Damphousse et Lapointe ont tous deux été marqués par leur passage au sein de la concession lavalloise. Le premier au milieu des années 1980 et le deuxième, au tournant de la décennie suivante.

« J'avais 15 ans quand je suis arrivé à Laval », s'est souvenu Damphousse, un choix de premier tour des Maple Leafs de Toronto en 1986 qui a ensuite été capitaine du Canadien de Montréal de 1996 à 1999.

« J'étais chanceux parce que Laval avait une équipe fantastique à ce moment-là. Il y avait Mario Lemieux qui en était à sa dernière année junior. Il y avait 19 vétérans dans l'équipe, alors ce n'était pas évident d'y faire sa place. J'ai eu le privilège de voir Mario Lemieux à tous les jours, a ajouté Damphousse. J'ai beaucoup appris de lui. J'ai vu comment il protégeait la rondelle, comment il faisait des passes, à quel point il était patient. Il faisait des choses qu'on ne voit pas d'habitude chez un joueur junior. En le regardant, tu mets ça dans ta banque de mémoire et tu essaies de le copier. Ce n'est pas facile, mais on faisait le mieux qu'on pouvait. »

Non seulement Damphousse a-t-il fait de son mieux, mais il a mieux fait que bien d'autres de ses contemporains. Au cours de sa carrière junior, il a récolté 123 buts et 245 mentions d'aide pour un total de 368 points en 229 affrontements. Il a ainsi maintenu une moyenne de 1,61 point par match.

Il a connu deux matchs de huit points en saison régulière, et un match de sept points en séries.

Damphousse se souvient aussi avec plaisir de sa dernière campagne dans la LHJMQ, alors qu'il avait aidé le circuit québécois à remporter les deux matchs d'une série disputée entre les étoiles du Québec et celles de la Ligue de l'Ontario.

« C'était la première fois que ça se faisait. On nous avait dit qu'on allait se faire humilier, a expliqué Damphousse. Ils avaient une quinzaine de joueurs qui avaient déjà été repêchés par des clubs de la Ligue nationale, et il y en avait beaucoup moins au Québec. Mais on a réussi à les battre. On a montré qu'on pouvait jouer de manière robuste, et de bien faire à l'attaque. Dans le deuxième match, à Hull, ç'avait brassé pas mal, mais on avait gagné 6-5, après avoir remporté le premier 11-5. On a montré qu'on pouvait rivaliser contre n'importe qui. On avait beaucoup de fierté et ç'avait été un bon moment pour les joueurs et la ligue. »

Merci aux Morrissette

Lapointe, lui, s'est dit très fier d'avoir pu jouer au sein d'une organisation gérée par la famille Morrissette. Celle-ci a toujours insisté pour instaurer une culture d'entreprise axée sur l'esprit familial. Une famille tissée serrée.

« Les Morissette, à l'époque, m'ont beaucoup aidé comme personne et joueur de hockey », a souligné Lapointe, qui a remporté la coupe du Président à deux reprises avec le Titan, en plus d'être proclamé personnalité de l'année dans la LHJMQ à l'issue de la saison 1992-93.

« Ils ont établi une culture qu'ils étaient les seuls à avoir. Il n'y a pas beaucoup de propriétaires qui voulaient gagner autant qu'eux. »

C'est notamment en jouant sous les ordres de Bob Hartley chez le Titan que Lapointe a appris à devenir un meneur.

« Bob et moi, on était deux compétiteurs et on n'était pas toujours sur la même longueur d'onde, mais on a su comment s'ajuster. En bout de ligne, il m'a sûrement montré comment être un meneur, comment prendre les rênes d'un club. »

Lapointe a appliqué cette façon de faire à la lettre lors d'un certain championnat mondial junior au cours duquel, selon la légende urbaine, il aurait saisi Eric Lindros par le collet et l'aurait collé au mur.

« Je ne nie pas, a reconnu celui qui a pris part à trois championnats du monde junior, de 1991 à 1993, et remporté l'or deux fois. Des choses se sont passées au championnat du monde junior, et moi je n'étais pas d'accord. On a échangé nos arguments, et après ça, c'était chose du passé. »

Lapointe n'a pas appliqué les mêmes méthodes de leadership par la suite, quand il s'est retrouvé avec les Red Wings de Detroit, équipe avec laquelle il a remporté la coupe Stanley en 1997 et 1998.

« Dans la Ligue nationale, tu ne peux pas agir comme tu le ferais dans une équipe junior, a indiqué Lapointe. À Detroit, il y avait plusieurs meneurs, alors j'écoutais et je regardais en attendant de prendre ma place. J'ai appris comme ça. »

Des chiffres

Au cours de sa carrière junior, Lapointe a récolté 149 buts et 189 aides pour un total de 338 points en 195 matchs. Il a maintenu une moyenne de 1,73 point par rencontre.

En 1991, il a été choisi au premier tour, 10e au total, par les Red Wings. Au cours de sa carrière de 16 saisons dans LNH, il a récolté 181 buts et 200 mentions d'aide, pour un total de 381 points en 991 parties avec les Wings, les Bruins de Boston, les Blackhawks de Chicago et les Sénateurs d'Ottawa.

Au cours de sa carrière de 18 saisons dans la LNH, Damphousse a récolté 432 buts et 773 mentions d'aide pour un total de 1205 points en 1378 rencontres avec les Leafs, les Oilers d'Edmonton, le Tricolore et les Sharks de San Jose. Il a remporté la coupe Stanley en 1993 à Montréal.

Au moment de son intronisation, il était au 10e rang des pointeurs parmi les joueurs de la LHJMQ ayant percé dans la LNH.

Desjardins et MacKay

Robert Desjardins a disputé quatre saisons dans la LHJMQ avec quatre formations au milieu des années 1980, soit les Cataractes de Shawinigan, les Olympiques de Hull, les Chevaliers de Longueuil et les Tigres de Victoriaville. Il a notamment remporté deux fois le trophée Jacques-Plante,
remis au gardien ayant présenté la meilleure moyenne, ainsi que le Michel-Brière, décerné au joueur le plus efficace, à une reprise.

Il a permis aux Olympiques de Hull (1985-86) et aux Chevaliers de Longueuil (1986-87) de remporter la coupe du Président sur deux années consécutives. Il a aussi participé à trois tournois de la Coupe Memorial en quatre ans. Il détient toujours le record du plus grand nombre de victoires en une saison (37) de la concession (Longueuil/Victoriaville).

Il a ensuite joué dans la Ligue centrale avec le Thunder de Wichita. L'équipe a éventuellement retiré son numéro, un honneur qu'elle n'a réservé qu'à quatre joueurs. Harold MacKay est à l'origine de l'implantation de la première équipe de la LHJMQ dans les Maritimes, les Mooseheads de Halifax. Il a obtenu le trophée John-Horman, remis à l'administrateur de l'année, en 1996-97.