lundi 11 avril 2011

Canadiens: sans aucun complexe



La décision des penseurs du Centre Bell, Pierre Gauthier et Jacques Martin, d’avoir laissé passer l’occasion d’ajouter un ou deux joueurs reconnus pour leur robustesse viendra-t-elle les hanter d’ici deux semaines?
Les événements du 9 février à Boston ont soulevé les interrogations, vous vous en souvenez, j’en suis convaincu, et l’on croyait que Gauthier et son pilote allaient réagir avant la date limite des transactions.
Ce ne fut pas le cas.
Puis, il y a eu l’incident Zdeno Chara/Max Pacioretty, le 8 mars, au Centre Bell, qui est venu appuyer la théorie que Gauthier et Martin avaient justement raté une occasion d’ajouter du poids et aussi des poings à leur formation.
Plutôt que d’avoir un ou deux hommes forts, les Canadiens affronteront les Bruins de Boston, jeudi, sans un joueur qui a répondu, jusque-là, à l’intimidation de l’adversaire et qui a procuré à son équipe ce dont elle a besoin: un attaquant de puissance. L’absence de Max Pacioretty constitue un élément important. S’il y avait un joueur capable de défier le grand Chara, c’était bien lui, d’autant plus que, depuis son rappel, il avait confirmé sa place parmi les six meilleurs attaquants de l’équipe.

Mais les Canadiens se présenteront quand même à Boston sans aucun complexe.
Tim Thomas a beau avoir inscrit une nouvelle marque avec un pourcentage d’efficacité de ,938, du jamais vu, il reste que Carey Price vient de connaître une saison exceptionnelle, une saison qui lui a permis de rejoindre le groupe des meilleurs gardiens du circuit. À cette position, Price est un meilleur gardien pour contrôler le disque et il peut intimider l’adversaire, ce que Thomas ne peut faire. Et le gardien des Bruins a toujours éprouvé des ennuis contre le Tricolore.
Tout repose sur les épaules de Price. C’est lui qui décidera de l’issue de la série. Il n’y a pas d’autres façons de voir cet affrontement.
En défense, ça se compare bien. Les Bruins ont Chara et Tomas Kaberle… mais les Canadiens ont P.K. Subban et un groupe plus fiable que les autres défenseurs des Bruins. C’est justement sous les projecteurs que le défenseur du Tricolore aime se retrouver. Au cours des prochains jours, il sera le point de mire des partisans de l’équipe… mais également le point de mire des joueurs des Bruins.

Ce sera la cible de Milan Lucic. Ce sera la cible des employés de soutien.
Par ailleurs, peut-on comparer les deux attaques? Sûrement. La différence, c’est que les Bruins exploitent une attaque axée sur l’échec-avant avec des ailiers robustes, comme Nathan Horton et Lucic, alors que les Canadiens vont se fier à leur vitesse.

Donc, jusqu’à quel point l’intimidation des Bruins influencera-t-elle la tournure des événements. En somme, comment réagiront les joueurs des Canadiens? Lors de leurs deux derniers matchs à Boston, les Bruins ont dominé 15 buts contre six.

Dans les autres matchs, les Canadiens ont exploité au maximum leurs points forts, avec un jeu méthodique et aussi en capitalisant sur les unités spéciales… remportant la série de six matchs, quatre victoires à deux.

Par contre, les statistiques n’existent plus quand s’ébranlent les séries éliminatoires. On parle d’un affrontement entre deux équipes préconisant des styles bien différents. Une formation est bâtie avec des joueurs costauds, une défense reposant sur un géant. L’autre équipe mise sur la vitesse, les petits joueurs, mais aussi sur un groupe de hockeyeurs capable de se sortir d’impasse sur les unités spéciales.

J’entretiendrais de sérieux doutes sur les chances du Tricolore s’il n’avait pas terminé la saison sur une note intéressante. Au cours des deux dernières semaines, avec cette victoire au New Jersey et celle contre les Blackhawks, les Canadiens ont montré les signes d’une équipe qui était déjà en mode «séries éliminatoires» avec Brian Gionta et Michael Cammalleri respectant le système de Jacques Martin à la perfection.

On a beau dire que les statistiques du calendrier régulier doivent être remisées dans la filière, les entraîneurs vous diront par contre qu’en fin de saison, les performances des athlètes ont souvent un impact sur la confiance.

Mais il y a une raison qui me fait pencher du côté des Bruins… en sept matchs.
C’est l’absence de Pacioretty. Et peut-être le rôle que jouent les employés de soutien des
Bruins. Mais, il reste que Pacioretty ajoute une autre dimension à l’attaque de l’équipe.

Qui va déranger Chara devant le filet?
Qui va brasser les défenseurs des Bruins dans le coin de la patinoire?
Qui va gêner la vue de Thomas?
Pacioretty était à l’aise dans ce genre de situations.

Mais, il ne faut jamais oublier l’homme masqué.
Ken Dryden a fait le coup aux Bruins, dans le passé.
Patrick Roy a fait le coup aux Bruins, dans le passé.
José Théodore a fait le coup aux Bruins il y a quelques années.
Carey Price n’avait-il pas sauvé les meubles, il y a quatre ans, dans le septième et décisif match de la série contre les Bruins?

Une sage décision

Jacques Lemaire n’a pas attendu bien longtemps pour faire connaître ses plans d’avenir.
Après la victoire des Devils du New Jersey sur les Bruins de Boston, il a confirmé qu’il avait décidé, à 65 ans, que le temps était venu de mettre un terme à sa carrière d’entraîneur-chef.

Une sage décision.

L’ex-joueur des Canadiens a vécu de bons moments au New Jersey depuis la période des fêtes, mais en fin observateur, il sait très bien que l’avenir au New Jersey ne s’annonce pas tellement brillant. Cette équipe a plusieurs joueurs dans la trentaine, elle a de sérieux ennuis à se libérer de contrats très lucratifs et il y a le dossier Zach Parise qui alimentera les discussions au cours de l’été.

On se propose de lui faire une offre de plusieurs années, mais Parise veut-il poursuivre sa carrière au New Jersey?

Il y a aussi le vétéran gardien Martin Brodeur, qui écoulera la dernière année de son entente l’an prochain.

Bref, beaucoup d’incertitudes dans l’entourage des Devils.