jeudi 18 août 2011

Hockey junior - Roy crie au complot

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/08/20110817-223949.html


QUÉBEC - «Est-ce que le commissaire de la Ligue de l’Ontario peut en même temps agir comme président de la Ligue canadienne de hockey et penser servir équitablement les intérêts des deux autres ligues juniors (Québec et Ouest)?»
Se disant déçu de la tournure «nébuleuse» qu’aurait empruntée la Ligue junior de l’Ontario (OHL) et qui empêche Matthew Peca de se joindre aux Remparts de Québec, Patrick Roy s’interroge sur la double fonction qu’assume le commissaire David Branch.
Au terme d’une saga qui a duré tout l’été, des questions restées sans réponses au goût des Remparts amèneront ce joueur d’origine ontarienne à tourner le dos au hockey junior canadien au profit de l’équipe de l’Université Quinnipiac, à laquelle il a prévu se rapporter vendredi.
C’est à Québec et nulle part ailleurs, en raison des facilités académiques que lui auraient offertes les Remparts, que le joueur parfaitement bilingue acceptait de jouer, selon ce qu’il avait confirmé au «Journal de Québec», mardi.
Les Remparts croyaient pourtant avoir le champ libre dès le départ pour l’acquérir. La permission obtenue des Spitfires de Windsor pour discuter avec la famille Peca, puis l’abandon des 67’s d’Ottawa d’éventuelles démarches pour acquérir le joueur au moment de sa libération, s’étaient négociés entre les Remparts et ces deux organisations. Des ententes pour aller disputer dans ces villes des matchs présaison au cours des deux prochaines années avaient été convenues.
 
Équipe mystère
Confronté à un cul-de-sac avec Peca, Windsor l’a donc refilé aux Frontenacs Kingston, qui ont hérité à leur tour d’un refus de la famille. Soumis au ballottage, les Rangers de Kitchener l’ont alors réclamé. Puis, le scénario se répète : les Rangers empruntent aussi la voie du ballottage avec droit de rappel et c’est précisément durant cette phase que l’imbroglio trouvera son origine.
Informés que les IceDogs de Niagara pourraient s’intéresser à Peca, les Remparts s’entendent avec eux pour qu’ils «oublient» le joueur, ce qu’ils feront «à cinq minutes» de l’échéance, selon Patrick Roy. Or une autre équipe aurait finalement réclamé Peca «dans ces dernières minutes », mais son identité demeure secrète.
«On n’a pas la certitude qu’il a bel et bien été réclamé», soulève Roy, qui croit «que des gens nous cachent la vérité». Selon des allusions happées ici et là durant ce feuilleton, la OHL craindrait l’exil d’un joueur de ce calibre dans une ligue voisine. «Peut-on avoir l’assurance que le joueur en question a été réclamé?», a demandé Roy.
Doublement défavorisés
Joint par le «Journal de Québec», mardi, le commissaire Branch était demeuré évasif sur le sujet, répétant que sa ligue fonctionnait selon des «procédures légales» et qu’un joueur devait passer par le ballottage de sa ligue avant d’espérer en joindre une autre. Les Rangers de Kitchener n’avaient pas voulu commenter le sujet.
Se disant défavorisée par le maigre bassin américain accessible à la Ligue de hockey junior majeur du Québec (seuls le Massachusetts et le Connecticut), la direction des Remparts s’explique mal de devoir maintenant se priver d’un joueur de qualité originaire de l’Ontario, qui a toujours signifié ne pas vouloir jouer dans la OHL.
«Le travail numéro un de M. Branch doit être de permettre à des joueurs d’évoluer dans la Ligue canadienne de hockey (qui est le regroupement des trois ligues juniors), et ce, peu importe la ligue», a estimé le pilote des Remparts.