jeudi 24 mars 2011

Canadien c. Bruins - «On verra ce qui va se passer» - Chara

http://lejournaldemontreal.canoe.ca/journaldemontreal/sports/hockey/archives/2011/03/20110324-013059.html

WILMINGTON - À peine deux semaines après sa violente charge contre Max Pacioretty, le défenseur Zdeno Chara s’attend à un autre affrontement hautement éprouvant, aujourd’hui, entre le Canadien et les Bruins.
 
Le vétéran de 34 ans ne se fait pas d’illusions: les joueurs montréalais n’oublieront pas de sitôt son geste à l’endroit de leur jeune coéquipier.
 
Devant les menaces voilées, le capitaine des Bruins garde son calme.
 
« Tout le monde sait que c’est un gros match pour les deux équipes. On verra ce qui va se passer... Mais je dois rester en maîtrise de mes émotions. On ne peut se permettre de laisser submerger par elles pendant un match », a-t-il expliqué, hier, lors d’un point de presse, après l’entraînement des siens, à Wilmington.
 
Soulagement
 
Prudent, Zdeno Chara semblait marcher sur des oeufs en évoquant l’affaire Pacioretty.
 
Le colosse des Bruins s’est d’abord dit soulagé d’apprendre que l’attaquant montréalais est sorti rapidement de l’hôpital et qu’il pourrait être de retour au jeu pour les séries.
 
« Je suis évidemment content qu’il se porte mieux... C’est une bonne nouvelle. Il se remet plus vite que ce qu’on annonçait au début...», a-t-il dit.

Repentant, il a expliqué de nouveau qu’il ne voulait pas blesser l’attaquant montréalais quand il l’a poussé le long de la bande, lors du dernier match entre les deux équipes.

Étendu sur la glace, inconscient pendant de longues minutes, Pacioretty a alors subi une fracture d’une vertèbre cervicale.

« C’était un accident malheureux, très malheureux. Ces choses arrivent... Même avec une rivalité comme celle qui existe entre le Canadien et les Bruins, je suis convaincu que personne n’essaie de blesser un autre joueur. Les portes, les filets, les bandes sont dans notre chemin et, parfois, on peut les frapper et nous blesser...», a-t-il dit.
 
Au lendemain de l’accident, le capitaine des Bruins a expliqué aux préfets de discipline de la LNH que son geste n’avait pas été intentionnel. Il les a convaincus et s’en est tiré sans suspension.
 
Cette décision a provoqué un tollé chez les amateurs montréalais. Indignée, la direction du Canadien a aussi dénoncé le geste et l’inaction de la LNH.
Compréhensif, le capitaine des Bruins ne partage pas cette interprétation de l’événement.
 
« C’est difficile, de contrer une telle opinion. Ils croient probablement en une seule chose, en ce moment... Je ne peux pas maîtriser ce que disent les gens ; j’essaie de me concentrer sur le prochain match », a-t-il ajouté.
 
Bataille pour le premier rang
 
Les deux formations se battent pour le premier rang dans la section Nord-Est. Avec 90 points, les Bruins maintiennent une avance de trois points sur le Tricolore.
 
« Ils ont beaucoup de vitesse, beaucoup d’habiletés à l’attaque. Ils exécutent bien leur système de jeu. C’est toujours difficile de jouer contre eux », a rappelé le grand défenseur.
 
Cette saison, les Bruins ont remporté un seul des cinq affrontements entre les deux équipes. Le 9 janvier, les Bruins avaient gagné 8-6, lors d’un match qui avait pris les allures d’une soirée de boxe.
 
Au match suivant, le Canadien a pris sa revanche, en battant les Bruins 4-1, mais en perdant les services de Max Pacioretty.
 
Nul doute, les deux formations vivent une intense rivalité. Au rythme où vont les choses, ils pourraient même s’affronter dès la première ronde des séries éliminatoires.

« On verra ce qui va se passer dans les dix derniers matchs de la saison, mais il y a une bonne possibilité qu’on se revoie en séries », a conclu le capitaine des Bruins.