Chaque matin, les penseurs du Centre Bell s’attardent sur le classement des équipes, particulièrement le classement de l’Association de l’est.
« Atlanta connaît une période difficile, doit-on se dire.
D’accord, mais les Thrashers ont un bon gardien. Les Rangers, on les a battus, mais ils tiennent néanmoins le coup, » remarque sûrement un membre du secteur hockey...
Il faut être prudent, doit sûrement répliquer un décideur. Avant de regarder dans la cour du voisin, que se passe-t-il chez nous ? Avons-nous les effectifs pour éviter une mauvaise période, une léthargie de deux semaines ? Où en sommesnous dans l’évaluation de nos effectifs ?
Un café tout le monde ?
«Pas de refus.»
On reprend la discussion.
Alors qu’on se penche sur le classement, qu’on extrapole sur la prochaine séquence des Hurricanes de la Caroline, sur la position des Sabres de Buffalo, sur les succès des Maple Leafs de Toronto, on revient toujours à la case départ.
Une question doit sûrement trotter dans la tête des gens du secteur hockey. Le
Canadien a-t-il tous les éléments en place pour le dernier sprint ?
« Sommes-nous en bonne posture à la ligne bleue ? » doit-on se questionner.
Pas vraiment.
« Et l’attaque, peut-elle sauver les meubles ? » doit ajouter un entraineur.
Parier sa chemise
Pour le moment, on ne peut sûrement pas parier sa chemise. Il y a trop de touristes. Quand Mathieur Darche, Tomas Plekanec et Benoit Pouliot composent le meilleur trio de l’équipe, c’est qu’il y a des brèches à colmater. Sans vouloir amenuiser les efforts de Darche qui joue avec l’énergie du désespoir à chacune de ses présences sur la patinoire, André K. est totalement perdu sur la surface de jeu. Ça manque de profondeur. David Desharnais va-t-il tenir le coup ?
On ne le sait pas. Ça va prendre du temps. Il a marqué l’autre soir parce qu’il a osé aller à un endroit que bien des joueurs du Canadien, au gabarit plus imposant, évitent, l’enclave.
« Je n’ai pas aimé la performance de Price lors du match contre les Penguins, » a-t-on possiblement entendu comme remarque de la part d’un membre du comité hockey.
« Je ne m’inquiète pas de ce côté, a évidemment cherché à rassurer un membre influent du comité. Il n’a pas été flamboyant, mais on doit s’attendre à ce qu’il joue avec autant de brio que lors des deux premiers mois de la saison. »
Et pourquoi pas? De toute façon, ça passe ou ça casse avec Price. Les décideurs ont mis tous leurs oeufs dans le même panier. Cependant, le gardien a besoin de l’appui de tout le monde.
« Nous commettons des erreurs en défense, on a beau revenir constamment sur les petits détails, mais on remet trop souvent la rondelle à l’adversaire, » a possiblement souligné un membre du personnel des entraineurs.
« Comme je le mentionnais, il y a quelques minutes, enchaîne un décideur, on doit s’interroger sur la qualité de nos effectifs à la ligne bleue. »
Des ajustements
Ça vaudrait la peine d’apporter des ajustements. James Wisniewski s’avère une bonne acquisition, mais il ne faut pas surtaxer les jeunes joueurs. P.K. Subban ne manque pas d’intensité… mais on ne peut surtout pas lui donner un surplus de responsabilités. Il faut qu’il progresse dans un environnement qui lui va. Roman Hamrlik et Jaroslav Spacek, ils étaient sur la patinoire pour les quatre buts des Penguins en supériorité numérique. Fatigue ? Tempo trop élevé ?
Dans le cas de Hal Gill, ça passe vite. Beaucoup plus rapidement qu’en début de saison.
« À l’attaque, messieurs, a sans doute insisté un décideur, ce n’est pas la ruée vers l’or. À cinq contre cinq, on a des problèmes.
Soyons francs, a dit un des entraîneurs, on a trop de joueurs qui ne fonctionnent pas comme on le souhaiterait. On ne se racontera pas de blagues ici. C’est vrai que Cammalleri n’était pas là au cours des deux derniers matchs, mais il y a des joueurs qui doivent assumer leurs responsabilités et prendre la relève quand les circonstances l’exigent. Avonsnous cette réaction de la part des joueurs ? »
Pas vraiment.
Pas étonnant que Pierre Gauthier étudie le marché, qu’il s’assure que les recruteurs voient le plus grand nombre de matchs. Pas étonnant que le directeur général fasse lui aussi du lèche-vitrine. Chez les penseurs et les décideurs de l’organisation, on sait qu’on ne peut pas être très confortable dans le contexte actuel.
Les objectifs ne sont-ils pas d’être parmi les 10 meilleures formations de la
Ligue nationale ? Des propos que tenait Pierre Gauthier en début de saison.
Il s’agit de la période de l’année où un directeur général doit surveiller les aubaines.
Le Canadien ne peut dire qu’il est confortable à toutes les positions.
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