BROSSARD - Alexei Yemelin n'a toujours pas maîtrisé l'anglais, mais il comprend depuis longtemps l'art de la mise en échec.
Yemelin a agi comme l'un des acteurs principaux en ce premier jour du camp du Canadien.
Le numéro 74 a distribué plusieurs coups d'épaule lors d'un match intra-équipe de deux périodes de 30 minutes disputé samedi.
Ian Schultz, Max Pacioretty et Aaron Palushaj, à deux reprises, ont servi de cible à Yemelin. Pacioretty a d'ailleurs jeté un regard sévère à l'endroit du Russe après son coup de hanche au-dessus du genou.
« Je dois prouver à moi-même et à l'équipe ce que je peux faire, a affirmé Yemelin avec l'aide d'un interprète russe. Il n'y a pas juste moi qui frappais aujourd'hui. »
À sa dernière saison avec l'Ak-Bars de Kazan, Yemelin a obtenu 26 points (11 buts, 15 passes) en 52 matchs. Il a aussi passé 117 minutes au banc des punitions. Yemelin a représenté la Russie au Championnat du monde de 2010 et 2011.
Le CH le décrit depuis fort longtemps comme un défenseur robuste. Il l'a prouvé dès le jour un du camp en frappant ses futurs coéquipiers.
« Yemelin apportera un élément physique à notre brigade défensive et il se déplace bien, a dit l'entraîneur-chef Jacques Martin. Il y aura toutefois des ajustements à faire à son jeu, mais il a un bon niveau de confiance. »
Erik Cole a d'ailleurs déjà remarqué un ajustement important pour Yemelin.
« On devra s'assurer qu'il restera sur ses patins à l'ouverture de la saison quand il frappera des rivaux », a précisé Cole.
Cole faisait référence à la mise en échec de Yemelin contre Schultz où ses deux patins ne touchaient plus la surface glacée.
Malgré ce faux pas, Cole n'avait que de bons mots pour son jeune coéquipier.
« J'aime bien son attitude depuis le début, il est à Montréal depuis déjà plusieurs semaines. Il ne parle pratiquement pas l'anglais, mais il essaye le plus possible de nous parler, il souhaite s'impliquer. »
Une victoire de l'équipe A
L'équipe A, celle de Tomas Plekanec, Michael Cammalleri et Erik Cole, a triomphé 4-3 de l'équipe B en fusillade. Cammalleri a marqué le but décisif en plus d'inscrire le but égalisateur.
Dany Massé et Alexander Avtsin ont aussi touché la cible pour les gagnants du jour.
Ben Winnett, un pur inconnu, a réussi un doublé pour l'équipe B. Winnett, qui a reçu une simple invitation au camp, a porté les couleurs des Wolverines du Michigan au cours des quatre dernières saisons. Il n'a marqué que cinq buts l'an dernier.
« Je n'ai pas de contrat et je désire faire ma place au sein de cette organisation, a précisé Winnett. Je dois prouver que je peux jouer contre des gars de la LNH. »
Schultz a obtenu l'autre but de l'équipe B.
Le défenseur Jarred Tinordi, un membre de l'équipe A, a également fait sentir sa présence avec quelques mises en échec. Le choix de 1er tour du CH en 2010 semblait plus à l'aise qu'au camp des recrues.
Carey Price n'a pas accordé de but en 30 minutes. Idem pour Peter Budaj. Robert Mayer et Robin Gusse ont connu une journée plus difficile.
Cole et Budaj charmés
Signe de la folie du hockey à Montréal, plus de 1200 partisans ont regardé le premier match intra-équipe. Ils ont attendu de longues minutes avant de finalement pouvoir se masser dans les gradins.
À Raleigh en Caroline, Cole n'a jamais vu autant de partisans à un entraînement.
« J'étais un peu surpris de voir autant de monde, mais les gars en parlaient déjà dans la chambre, a mentionné Cole. C'est assez impressionnant. »
Peter Budaj, un ancien de l'Avalanche du Colorado, a également réalisé l'impact d'un marché comme celui de Montréal.
« Les partisans chantaient à la fin d'un match intra-équipe, c'est assez fou, a dit Budaj. Je jouais au Colorado depuis plusieurs saisons, c'était un bon marché, mais il n'y a aucune comparaison possible avec Montréal. »
À noter:
- Josh Gorges, qui se retrouvait en situation de match pour une première fois en 2011, n'a ressenti aucune douleur à son genou droit.
- Scott Gomez s'est blessé au bas du corps à l'entraînement. Jacques Martin a parlé d'une absence qui sera évaluée sur une base quotidienne.
