Subban: «Je suis content d'aller à la guerre avec ces gars-là»

Sports - Canadien

Écrit par François Foisy

Mercredi, 13 avril 2011 16:54

Mise à jour le Mercredi, 13 avril 2011 17:28

On n'est pas dans la tête des Bruins de Boston, mais il y a fort à parier que si on mettait la main sur leur livre de stratégie à la veille du premier affrontement de leur série face au Canadien, jeudi soir, le tout s'amorcerait à peu près comme ceci : « Cible #1 : Price. Cible #2 : Subban. » « Il est un de nos meilleurs joueurs, alors je présume en effet qu'il sera une cible, a laissé tomber Hal Gill, sourire en soin, au sujet de son collègue défenseur après l'entraînement de mercredi. Je serais déçu s'il ne l'était pas ! » « Ce ne sera pas l'affaire d'un seul joueur, a simplement dit Subban, contournant habilement le sujet. L'accent doit être mis sur l'équipe, sur ses succès, pas sur moi. C'est comme ça que nous connaîtrons du succès. » Après Carey Price la veille, Subban s'est finalement présenté devant les journalistes avant le départ de l'équipe pour Boston, en début d'après-midi. Du haut de ses 21 ans, le voilà déjà parmi les noms les plus mentionnés à quelques heures de cette 33e série entre les deux organisations ennemies. Il y a à peine un an, Subban n'était qu'un espoir qui dominait à Hamilton. Mais la chute d'Andrei Markov face aux Capitals de Washington, en première ronde, l'a plongé au cœur de l'atmosphère endiablée des séries éliminatoires à Montréal. « Je me suis présenté ici à la hâte, je n'avais qu'un seul veston, j'avais même dû aller m'acheter des sous-vêtements », a lancé en riant le jeune défenseur devant son casier, entouré d'une bonne vingtaine de journalistes. Ç'a été toute une expérience. » Le Canadien s'est entraîné au complexe sportif Bell avant de prendre la direction de Boston en mi-journée. Photo Rue Frontenac En un an à peine, Subban a pris une toute autre place dans l'équipe et auprès de ses adversaires. De simple recrue, il est devenu un défenseur de premier plan. Avec Gill, il aura maintenant la tâche de contenir l'un des deux meilleurs trios des Bruins en plus d'occuper un poste-clé au sein du jeu de puissance. Ces matchs disputés en pleine frénésie printanière, l'an dernier, l'ont toutefois armé pour ce qui s'en vient ces prochains jours, croit Subban. « Ça aide, a-t-il affirmé. Jouer au Centre Bell m'a permis de plonger dans cette atmosphère. Je suis sûr que ça va me sauter dessus à nouveau quand nous allons revenir, mais je pourrai toujours me dire que je l'ai déjà vécu avant. » Souvenir d'un 7e match Subban a beau être au centre de toutes les discussions, il a pris la peine de replacer les projecteurs sur les vétérans de l'équipe, mercredi. « Nous profitons de beaucoup de leadership, a-t-il dit avec insistance. Nous avons confiance en notre équipe. » Le défenseur a notamment parlé du septième et décisif match remporté 5 à 2 par le Canadien en mai dernier à Pittsburgh. « C'était un match tellement émotif, a-t-il rappelé. Nous avions joué une belle série jusque-là, mais personne ne nous accordait une chance de l'emporter. Mais les gars se sont levés, des gars comme Moen, Gionta et Gomez. Ils ont transporté l'équipe. Plusieurs personnes oublient ça, et je ne sais pas comment on peut l'oublier. En tout cas, moi, je suis très content d'aller à la guerre avec ces gars-là. » N'empêche que le rôle qu'occupera Subban cette fois-ci sera bien différent de l'an dernier et constituera certes son plus grand défi jusqu'ici. « C'est du hockey, vous savez, je vais juste jouer, a-t-il lancé en souriant. C'est comme ça que je vois les choses chaque jour. J'ai du plaisir à jouer. Sérieusement, qui n'aimerait pas être dans cette position, en train de jouer dans les éliminatoires ? C'est la période où plusieurs gars se font un nom, se bâtissent une carrière, en ayant du succès dans les séries. C'est une période de l'année extraordinaire et je suis juste content d'en faire partie. » Pour avoir du succès, il faudra toutefois stopper les Lucic, Horton, Bergeron, Krejci, Chara et compagnie, ce qui ne sera pas chose facile. « Ce ne sera pas seulement l'affaire des défenseurs, mais des cinq gars sur la patinoire, a précisé P.K. Subban. Nous devrons bien positionner la rondelle de façon à passer davantage de temps dans la zone offensive que dans la nôtre. » Et, bien sûr, limiter le temps passé au banc des pénalités. « Comme toujours, la discipline sera très importante », a affirmé Subban, le joueur le plus puni des deux équipes cette saison avec 124 minutes de pénalité. Jacques Martin est convaincu que P.K. Subban est prêt à faire face à la musique. Photo Rue Frontenac Jacques Martin, lui, dit avoir entièrement confiance en son jeune défenseur. « Nous l'avons utilisé dans toutes les situations cette saison, tant en infériorité numérique que sur le jeu de puissance et face aux meilleurs trios adverses, a fait remarquer l'entraîneur. Oui, je crois qu'il est prêt. » « Mais je suis encore jeune, j'ai 21 ans, a rappelé Subban en souriant. J'ai encore beaucoup à apprendre. Je ne suis pas Andrei Markov ! » En quelques lignes… • Jeff Halpern s'est entraîné avec ses coéquipiers, mais ne devrait pas disputer le premier match de la série. Il a toutefois fait le voyage à Boston. • Jacques Martin s'est dit confiant de voir ses trois joueurs qui feront leurs débuts en séries éliminatoires (David Desharnais, Lars Eller et Ryan White) bien répondre à l'appel. « Le plus important avec les recrues, c'est qu'il comprennent bien leur rôle, a expliqué l'entraîneur. Mais ils seront guidés par un bon groupe de vétérans qui ont déjà été dans cette situation. » • Jacques Martin n'a pas exclu la possibilité que Yannick Weber soit employé à l'attaque à un moment ou un autre de la série. « Oui, c'est possible. Nous avons 22 joueurs en santé avec nous présentement et chacun d'eux peut être appelé à nous aider. » • Pendant ce temps, à Boston, les Bruins se sont entraînés avec ces trios, selon le site internet du Boston Herald : Lucic-Krejci-Horton Marchand-Bergeron-Recchi Peverley-Kelly-Ryder/Seguin Paille-Campbell-Thornton Et ces paires de défenseurs : Chara-Boychuk, Kaberle-Seidenberg, Ference-McQuaid et Bartkowski-Hnidy