samedi 5 mars 2011

Price se mêle aux légendes

http://ruefrontenac.com/sports/canadiens/34521-hockey-lnh-canadien-price

Écrit par Jonathan Bernier   
Vendredi, 04 mars 2011 16:11
Mise à jour le Vendredi, 04 mars 2011 16:42
Lorsque le Canadien, grâce à un tirage au sort favorable, a réclamé Carey Price au cinquième rang du repêchage amateur de 2005, plusieurs ont vu en lui la prochaine grande vedette du Canadien.
Il a fallu bien peu de temps pour que l’on compare le jeune gardien d’Anahim Lake avec des légendes aussi illustres que Ken Dryden et Patrick Roy.
Et dès ses premiers pas dans l’organisation du Canadien, le jeune homme a tout fait pour ajouter du poids aux arguments des défenseurs de cette théorie.
Price fut médaillé d’or au Championnat mondial de hockey junior en janvier 2007 et champion de la coupe Calder quelques mois plus tard avec les Bulldogs d’Hamilton, séries au terme desquelles il avait reçu le trophée Butterfield remis au joueur s’étant le plus illustré (et ce, après n’avoir disputé que deux rencontres en saison régulière dans le hockey professionnel).
Sans oublier ses 24 gains en 41 matchs à sa première saison à Montréal, ce qui avait aidé le Canadien à terminer au premier rang de l’Association de l’Est.
Un sauveur était né.
La chute
Puis, lentement, mais sûrement, le tapis s’est dérobé sous ses pieds. Peut-être trop sûr de ses moyens, Price a commencé à lever le pied durant les entraînements. Devenant de plus en plus erratique, il n’hésitait pas à défier un coéquipier du regard après une erreur coûteuse.
À une période la saison dernière, Carey Price n'était qu'un pâle reflet du grand talent qu'on lui prêtait.
Photo d'archives Olivier Jean
En cours de route, certaines rumeurs concernant ses habitudes de vie ont commencé à circuler dans la métropole. Le genre de chose qui ne regarde personne, mais qui font jaser, et avec raison, lorsque les performances sont affectées.
Résultat : Price a perdu son filet au profit de Jaroslav Halak sans qui le Tricolore n’aurait probablement jamais participé aux séries éliminatoires le printemps dernier.
S’en sont suivis les événements que l’on connaît. Le Slovaque a quitté pour Saint Louis, au grand désarroi des partisans, et Price a remis de l’ordre dans sa vie ainsi que dans sa préparation.
Aidé, on en convient bien, par un système de jeu dont la priorité est le travail en zone défensive (comme c’était le cas à l’époque de Patrick Roy, qui pouvait compter sur une brigade défensive des plus solides), la remise en question du gardien de 23 ans est en train de lui permettre de disputer la meilleure saison de sa jeune carrière.
En belle compagnie
En blanchissant les Panthers jeudi, il a rejoint Cristobal Huet, José Théodore, Patrick Roy et Ken Dryden, qui ont tous obtenu sept jeux blancs au cours d’une saison avec le Canadien.
Dryden, en 1976-1977, est le dernier cerbère du Tricolore à avoir passé au moins huit coups de pinceau à l’adversaire. Cet hiver-là, il en avait obtenu 10.
Jacques Plante, avec trois saisons de neuf jeux blancs, Bill Durnan et Gerry McNeil, avec chacun une campagne de 10 blanchissages, pourraient également être rejoints par leur actuel successeur.
Ce qui nous place cependant encore bien loin des 22 jeux blancs en 44 matchs de George Hainsworth, en 1928-1929. Il faut dire qu’à l’époque, la réglementation était fort différente (NDLR : D’ailleurs, ce n’est qu’à partir de la saison suivante que la passe vers l’avant dans chacune des trois zones fut permise pour la première fois).
Dans l’histoire du Canadien, il est arrivé à 28 reprises qu’un gardien franchisse le plateau des 30 gains en une saison. À ce chapitre, Price rejoint Dryden et Plante (sept fois chacun), Roy (5), Durnan (3), Théodore (2) de même que Rogatien Vachon, Charlie Hodge et McNeil (une fois chacun).
Au moment d’écrire ces lignes, Price occupe le 2e rang du circuit pour les victoires (30) et les jeux blancs (7), le 8e rang pour le taux d’arrêts (,922) et le 9e rang pour la moyenne de buts alloués (2,34).
On a beau dire qu’une saison ne fait pas une carrière et que le jeune homme est loin d’avoir accompli autant d’exploits que les légendes auxquelles on le comparait. Il faut toutefois admettre qu’il répond enfin aux attentes que l’on avait placées en lui.
Reste maintenant à voir s’il aura ce qu’il faut pour tenir son bout lorsque la vraie saison se mettra en branle.