lundi 14 février 2011

Québec et Montréal achètent le Centre Bell !

http://ruefrontenac.com/mleclerc/33672-lnh-hockey-centre-bell-quebec-montreal

Blogues - Martin Leclerc sur le trottoir
Dimanche, 13 février 2011 12:25
On ne pourra pas accuser Jean Charest de ne pas être conséquent. Par souci d’équité avec la ville de Québec, le premier ministre participera à une importante conférence de presse aux côtés du maire Gérald Tremblay, la semaine prochaine, afin d’annoncer que son gouvernement, conjointement avec la Ville de Montréal, se portera acquéreur du Centre Bell pour la somme de 400 millions de dollars, a appris RueFrontenac.com.


Selon nos sources, le bureau du premier ministre s’est rendu aux arguments défendus par le maire Régis Labeaume au cours de la dernière année : un amphithéâtre multi-fonctionnel est avant tout un équipement public – « Il n’y a pas plus public que ça ! » – dans lequel l’entreprise privée n’a absolument aucun intérêt à investir.

« La famille Molson récupérera donc les 400 millions qu’elle a injustement déboursés au profit de la communauté. Il est anormal qu’une métropole de la taille de Montréal ne possède pas un équipement public et un outil de développement aussi indispensable », indique-t-on au cabinet du premier ministre.

Les Molson se trouvent du même coup libérés de toutes les charges liées à l’administration et à l’entretien du Centre Bell, dont le Canadien et evenko (la filiale de la famille qui exploite le volet spectacles) deviendront des locataires privilégiés.

Pour être logique avec la politique gouvernementale, il serait normal que le Canadien devienne un locataire du Centre Bell. Photo d’archives Annik MH de Carufel


Taxes municipales
Les propriétaires du Canadien paieront des redevances – encore indéterminées – que se partageront ensuite le gouvernement et la Ville de Montréal.

Cette opération permettra de corriger une autre injustice commise aux dépends des propriétaires du Canadien.
En raison de sa nouvelle fonction, l’amphithéâtre public ne sera plus assujetti aux taxes municipales. Depuis la construction de l’édifice, en 1995, les propriétaires du CH devaient assumer quelque 10 M$ annuellement en taxes municipales et l’organisation avait maintes fois contesté l’évaluation municipale, en vain.

Du côté de l’hôtel de ville, on s’est montré beaucoup moins loquace.
« Une annonce importante sera faite cette semaine conjointement avec le premier ministre du Québec », s’est-on limité à dire du côté du cabinet du maire Tremblay.

Tant à Montréal qu’à l’Assemblée nationale, les stratèges politiques estiment avoir réalisé un coup de maître. Cet investissement de 400 M$ sera vite rentabilisé, dit-on, parce que les joueurs du Canadien paient des impôts.

Toujours selon nos sources, Gérald Tremblay entend communiquer avec Gary Bettman immédiatement après la conférence de presse pour lui annoncer que sa ville, en partenariat avec le gouvernement du Québec, a tout mis en œuvre pour favoriser une meilleure exploitation d’une équipe de hockey dans la métropole.
Le maire, dit-on, s’en serait voulu jusqu’à sa mort s’il n’avait pas saisi une telle occasion de mieux faire vivre notre sport national.

« Les Molson n’avaient aucun intérêt à posséder le Centre Bell parce qu’il n’y a aucun bénéfice ou rendement à tirer de l’édifice proprement dit, explique une autre source proche du maire. L’entreprise privée est plutôt intéressée par les opérations de l’édifice. C’est le rêve que les Molson pourront réaliser avec l’achat du Centre Bell par la Ville et le gouvernement. »

Déficit chronique
Cette nouvelle acquisition du gouvernement québécois survient alors que pour les contribuables, les hausses d’impôt, les hausses de taxes et les taxes déguisées surgissent de partout.
Et à Montréal, la Ville se trouve depuis des années dans une situation de déficit chronique. Au point où le maire implore Québec de hausser la taxe sur l’essence de 5 cents le litre, afin de financer le transport public et l’entretien des routes.    

« C’est extrêmement réducteur de voir les choses de cette façon, fait valoir un proche du maire Tremblay. Nous vivons en société. Nous vivons en communauté. Pensez-vous que les gens qui nous ont élus manquent d’éthique ou de vision ? »

Montréal, nous apprendra-t-on cette semaine, a élaboré un plan financier extrêmement astucieux pour essuyer cette nouvelle dépense sans qu’elle se traduise par une ou des hausses de taxes supplémentaires.
Des coupes de postes et l’abolition de certains services aux citoyens, à la hauteur de 200 M$, seront faites avant le dépôt du prochain budget.

Ça fait du bien, parfois, de savoir que les élus défendent bec et ongles les vrais intérêts du peuple. Comme ça fait du bien, de temps en temps, de rédiger un petit texte au SECOND DEGRÉ.