lundi 14 février 2011

La fraction de seconde - David Desharnais

canadiens.com

MONTRÉAL – «Il faut que j’aille chercher la fraction de seconde qui me manque », disait David Desharnais aux journalistes lorsqu’il a été rappelé des Bulldogs par les Canadiens. Et bien, on dirait bien que cette fraction de seconde, il l’a trouvée.

Avec une récolte de six points au cours de ses trois derniers matchs, dont deux buts en avantage numérique, Desharnais en est encore au stade où il doit se pincer pour s’assurer qu’il ne rêve pas.

«C’est incroyable. Des fois je ne réalise pas trop ce qui se passe. En même temps, il faut que je performe et je crois que je commence à être capable bien performer», assure l’attaquant. «Je suis confiant en mes moyens. Je faisais ces jeux-là dans la Ligue américaine. Il faut juste savoir quand on peut essayer des choses différentes. »

Ayant gravi les échelons peu à peu de la ECHL à la LNH, en passant par l’AHL, le petit centre de 5-pieds-7 sait exactement à quel moment le déclic s’est opéré et à quel moment il savait que sa place était dans la grande ligue.

«C’est psychologique, mais après le premier but que tu marques dans la LNH, tu sais que tu y as ta place. Il faut continuer à travailler et me voilà. Ce n’est pas d’être ici qui est le plus difficile, c’est d’y rester et je vais tout faire pour que ça arrive. »

À entendre son entraîneur, le jeune homme de 24 ans n’a pas trop à s’en faire pour son statut s’il continuer de performer de la sorte.

«Au camp d’entraînement, j’ai bien vu à quel point c’était un joueur dévoué. Quand il est allé à Hamilton, il a dominé la Ligue américaine en compagnie de
Max Pacioretty. Quand on réussit à bâtir ce genre de confiance dans les mineures, on obtient sa chance dans les rangs supérieurs », affirme Jacques Martin qui n’a aucun doute que même dans le jeu plus robuste de la fin de saison et des séries, Desharnais saura tirer son épingle du jeu.

«C’est un joueur au plus petit gabarit qui n’hésite pas à aller dans le trafic. C’est certain que ce n’est pas un Lucic ou un autre joueur plus gros, mais il n’a pas peur. J’ai entièrement confiance dans le genre de hockey que peut apporter David. »

Son compagnon de trio, Benoit Pouliot n’a que des bons mots pour Desharnais, avec qui il évolue depuis le rappel de ce dernier.

«David est excellent », laisse tomber d’entrée de jeu Pouliot, qui a bénéficié des talents de passeur du numéro 58 pour enfiler son 12e de la campagne. «Lorsqu’il a été rappelé la première fois, il était tellement heureux. Il parlait toujours à quel point, il était excité d’être dans la LNH et de faire partie des Canadiens de Montréal et maintenant, il en fait plus partie que jamais. Quand tu joues avec lui, c’est si facile. Il lit très bien le jeu, c’est un bon passeur et un bon patineur. Il cadre vraiment bien avec l’équipe et White et lui jouent très bien dernièrement. C’est bien pour lui, lorsqu’il obtient une chance comme ça, il ne la rate pas.»

Pouliot est d’autant plus impressionné par les résultats de l’athlète originaire de Laurier-Station, en raison de son parcours peu orthodoxe.

«Il n’a pas été repêché, alors ça n’a pas été facile d’aller directement dans la Ligue américaine et de faire sa place là-bas. Le fait est qu’il a toujours été dans les meilleurs marqueurs peu importe où et depuis qu’il a été rappelé, vous voyez ce qu’il fait», rappelle Pouliot au sujet notamment des 106 points de Desharnais accumulés avec les Cyclones de Cincinnati dans la ECHL, ou de ses 78 points obtenus l’an dernier en 60 matchs avec les Bulldogs dans l’AHL.

Vincent Cauchy écrit pour canadiens.com.