Yvon Pedneault
19/01/2011 00h39
Brendan Shanahan avait reçu un appel de Sidney Crosby la veille du choix des capitaines des formations d’étoiles.
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«Je serai à Raleigh si je le peux, mais…»
C’est tout ce que voulait entendre le vice-président du secteur hockey de la Ligue nationale.
Le choix de Nicklas Lidstrom est justifié. Il a remporté six trophées Norris au début des années 2000. Il est une force et aussi une référence pour le hockey professionnel.
Il a 40 ans et il est encore parmi les candidats au trophée du meilleur défenseur du circuit.
Eric Staal?
Un choix sentimental parce que le match est présenté à Raleigh.
Mais celui qui aurait dû être de la sélection est Sidney Crosby. Pourquoi ses pairs l’ont-ils laissé sur la touche? Crosby est l’image de la ligue, il est le meilleur joueur de la planète. Comment les autres joueurs sélectionnés ont-ils préféré Staal au joueur des Penguins?
À première vue, cela semble une mauvaise blague.
Mais Shanahan a tenu à apporter des précisions. «Les joueurs invités à choisir les deux capitaines se sont informés de l’état de santé de Sidney. Je ne pouvais pas leur dire qu’il serait à Raleigh, au contraire. Disons que je leur ai mentionné que j’entretenais de sérieux doutes.»
Voilà qui explique la sélection de Staal.
Cependant, il aurait été facile de voter pour Crosby et ensuite d’attendre à la sélection des patineurs par les deux capitaines avant de modifier les règles du jeu. À toute fin pratique, on sait bien que Crosby ne sera pas là. Mais, ce n’était pas une raison pour la Ligue nationale et les joueurs de l’écarter de la sélection.
Crosby et Lidstrom étaient les choix logiques.
Entre-temps, a-t-on déjà oublié Alexander Ovechkin et l’impact qu’il exerce auprès de la Ligue nationale?
Je veux bien croire qu’il connaît une saison ordinaire selon les standards qu’il a lui-même établis au fil des ans, par contre est-ce une raison pour l’écarter du processus? Le Russe demeure un homme d’influence, il n’a pas perdu ses attributs même s’il connaît des ennuis. Il y a à peine quelques mois, ne faisait-on pas des comparaisons à savoir qui était le meilleur : Crosby ou Ovechkin?
On oublie rapidement n’est-ce pas? Ce qui est étonnant, ce sont les joueurs qui ont rendu un verdict aussi sévère. Je comprends très bien que les événements de l’hiver dernier, alors qu’Ovechkin et les Russes furent écartés facilement du tournoi olympique, n’ont pas aidé l’image du joueur des Capitals. Puis, le printemps dernier, Ovechkin et ses amis de Washington ont rangé les équipements dans les boules à mites six semaines plus tôt que prévu, ce qui n’a sûrement pas aidé son cas.
Quand tu ne gagnes pas, ou encore quand tu fais chou blanc dans des compétitions où un athlète doit composer avec l’adversité et inscrire des résultats justifiant sa réputation, il est évident que tu perds un peu l’estime de tes pairs.
À défaut de voir Crosby au match des étoiles, il aurait été logique de confier le rôle de capitaine au deuxième meilleur attaquant de la Ligue nationale. Du moins au cours des dernières années.
Les joueurs l’ont jugé durement. Il me semble qu’on est un peu vite dans l’évaluation d’un athlète… surtout quand on pratique le même métier. On devrait savoir qu’Ovechkin n’est pas un feu de paille, qu’il traverse une mauvaise passe, point à la ligne.
Holmgren récompensé
Paul Holmgren a fait un travail colossal à Philadelphie.
En l’espace de quatre ans, il a fait des Flyers une puissance de la Ligue nationale alors que cette concession pataugeait dans la médiocrité quand il succéda à Bobby Clarke.
On peut faire un parallèle entre l’arrivée de Brian Burke à Anaheim et les débuts de Holmgren à Philadelphie. Les deux hommes ont rebâti leur concession en un temps record… mais ils avaient hérité d’une équipe avec des joueurs prometteurs, des joueurs talentueux.
Ryan Getzlaf et Corey Perry s’apprêtaient à entrer dans le groupe élite des joueurs de la Ligue nationale. C’était le même cas à Philadelphie avec Jeff Carter et Mike Richards.
Les deux hommes n’ont pas hésité à conclure des transactions, à chasser les joueurs grassement payés pour les remplacer par des athlètes plus déterminés.
La feuille de route de Holmgren est impressionnante : Daniel Brière, Timmo Kimonen, Scott Hartnell, Braydon Coburn, Chris Pronger, Ville Leino, tous des joueurs qui se sont greffés aux Flyers pour faire de cette formation une puissance dans l’association de l’Est.
Pas étonnant que les Flyers lui aient proposé une prolongation de trois ans à son présent contrat.
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