samedi 25 décembre 2010

P.K. : réincarnation du Big Three ou création d’un monstre?

http://blogues.cyberpresse.ca/gagnon/2010/12/23/p-k-reincarnation-du-big-three-ou-creation-d%e2%80%99un-monstre/

François Gagnon
On peut aimer P.K. Subban, apprécier le côté spectaculaire qu'il amène sur la patinoire et qui colore ses propos et être déçu de le voir suivre quelques matchs du haut des gradins. Mais il ne faut pas pour autant en faire un drame et perdre de vue qu'il donne ses premiers coups de patin dans la LNH.

C’était décidé depuis hier. J’en suis convaincu. Jacques Martin l’a confirmé ce matin lorsqu’il s’est rendu près de P.K. Subban pour lui glisser quelques mots à l’oreille.

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Je ne sais pas s’il lui a dit: tu ne joues pas ce soir ou tu restes après les autres sur la patinoire pour faire du surtemps. Peu importe la phrase, le message était le même. Et le petit gars l’a reçu comme on reçoit une droite de Jean Pascal et un jab de Lucian Bute en même temps.

Subban ne joue donc pas ce soir. Il doit apprendre à respecter le système que Jacques Martin a lancé pour justifier sa décision.

Un lecteur m’a envoyé un courriel par le biais duquel il soulignait son indignation. Il se demandait aussi, et me demandait du même couop, ce que ça voulait dire respecter le système.

Bonne question!

Respecter le système, ça veut dire compléter des sorties de zone de la façon dont le Canadien le pratique du mois de septembre au mois d’avril, de mai ou de juin si ça va très bien… Ça veut dire ne pas prendre de risques démesurés à sa ligne bleue lorsqu’il ne reste que Carey Price pour racheter son erreur. Ça veut dire placer ses tirs sur le filet au lieu de forcer comme un âne pour mettre le plus de force possible derrière des rondelles qui s’écrasent sur les bandes et baies vitrées. Ça veut dire garder son homme en défensive, gagner ses batailles devant le filet, compléter des passes au lieu de se lancer à l’attaque comme si le sort de le terre entière en dépendait.

Ça veut dire jouer à la hauteur de son talent, des attentes et exigences des coachs.

Des exigences que Subban ne comble pas en ce moment pour la simple et bonne raison qu’il ne joue pas du bon hockey. Qu’il commet trop d’erreur et qu’il joue selon ses propres principes au lieu de respecter ceux qui sont imposés par les personnes payées pour les imposer.

Maintenant que je vous ai sommairement et bien humblement brosser ce tableau, je vous propose la chronique que j’ai signée ce matin dans La Presse. Une chronique qui tombe à point avec la confirmation du retrait de la formation de Subban pour la quatrième fois cette saison.

Je vous propose cette chronique qui se veut un appel au calme. Un appel au calme qui s’adresse aux journalistes dont je fais parti, aux observateurs qui sont payés pour nous éclairer et qui des fois nous plongent dans un brouillard épais et aux partisans qui ont, pour le meilleur et pour le pire, déjà élevé Subban au rang de super-vedette, alors qu’il n’est qu’une verte recrue.

Une recrue bourrée de talent. Une recrue qui profitera d’une carrière qu’on souhaite tous phénoménale dans la LNH. Mais une recrue quand même…

Pendant que le retrait de Subban fait passer la course aux derniers cadeaux et la visite prochaine du Père Noël au deuxième rang des préoccupations dans le cœur et la tête des partisans du Canadien, certains coéquipiers du jeune défenseur considèrent que ce retrait était souhaitable.

Non! Il n’y a pas de guerre ouverte entre P.K. Subban et les vétérans du
Canadien. Il n’y a pas de jalousie non plus. Ou si peu…
Pourquoi alors souhaiter son retrait de la formation?

«Parce que vous êtes en train d’en faire un monstre, a lancé un autre membre de l’organisation lors d’un récent entretien avec La Presse. Oui, P.K. a un talent fou, mais il faut qu’il apprenne à bien l’utiliser. Et en ce moment, il gaspille ce talent en tentant de tout faire seul. Et le pire dans tout ça, c’est que vous l’encouragez dans cette démarche en l’adulant comme vous le faites. Il y a de quoi être mêlé.»

Le vous était rassembleur. Très!

Il englobait les journalistes et observateurs qui font l’éloge quotidien de Subban.
Sans oublier les partisans qui scandent son nom aux quatre coins du Centre Bell dès qu’ils en ont l’occasion. Des journalistes, observateurs et partisans qui s’enflamment au moindre coup d’éclat et qui tournent le dos aux erreurs et non-respect du jeu collectif imposé à tous les membres de l’équipe.

Les coéquipiers de Subban, tout comme les entraineurs et membres de l’état-major, sont bien prêts à composer avec les erreurs normales commises par un jeune qui donne ses premiers coups de patin et effectuent ses premières passes dans la LNH.

Mais quand ce jeune met de côté les directives imposées par la direction, respectées par le reste de l’équipe et que l’individualisme qu’il affiche plonge son club dans le pétrin, là : ça ne va plus.

D’où les trois matchs loin des feux de la rampe qu’on a imposés à Subban il y a deux semaines. D’où celui qu’il suivra des gradins ce soir. D’où les autres qui viendront peut-être au cours de la saison. La première du jeune défenseur dans la LNH est-il besoin de rappeler.

P.K. Subban n’était pas le responsable des victoires du Canadien en début de saison. Comme il n’est pas l’unique responsable de la glissade amorcée depuis son retour au jeu.

Ses meilleures parties, il les a disputées en passant une quinzaine de minutes sur la patinoire. En respectant le plan de match et ses coéquipiers. Mais à entendre les commentaires reliés à ses performances, il recréait, à lui seul, le Big Three. Serge Savard, Larry Robinson et Guy Lapointe étaient de retour dans un même corps, dans la même paire de patins.

Remarquez que cette démesure, qu’elle vienne de la galerie de presse ou des tribunes téléphoniques, est propre à la réalité du Canadien à qui journalistes et partisans peuvent promettre la coupe Stanley une journée et l’exclusion des séries dès le lendemain.

Tout ça, bien sûr, avec sérieux et conviction!

Pourquoi se lancer dans autant d’adulation? L’absence d’une vedette, d’une vraie de vraie, depuis le départ de Patrick Roy justifie-t-elle autant de débordement?

Surtout que cette adulation a fait des victimes depuis 10 ans à Montréal. Mike Ribeiro qui fait les joies des Stars de Dallas, José Théodore et Guillaume
Latendresse pour ne nommer que ces trois joueurs ont été adulés avant même d’avoir réalisé quoi que ce soit dans la LNH. Résultat : ils ont été mis à l’écart dans le vestiaire par des coéquipiers qui se rebiffaient face à leur notoriété aussi démesurée que prématurée. Ils ont ensuite été chassés de Montréal le corps recouvert de goudron et de plumes.

Exception faite de Théodore qui a connu la gloire à Montréal, les deux autres l’ont trouvée, ou la trouveront, ailleurs.

Pourquoi répéter la même erreur avec Subban?

Au fond c’est sans doute le vénérable collègue Red Fisher qui a raison. Red couvre le Canadien depuis la grande émeute qui a suivi la suspension de Maurice Richard au printemps 1955. Depuis cette date, il n’a jamais parlé aux recrues. Il se donne du temps. Il leur donne du temps. Offrons donc ce cadeau à Subban…

Bon match!

On reconnecte plus tard…